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Au sommaire :
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Les Languières : doublement de l’accès au Maroly depuis le secteur de la Côte
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Le dernier télésiège deux places construit sur le domaine
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La gare aval
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La ligne
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La gare amont
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Clôture
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Les Languières : doublement de l’accès au Maroly depuis le secteur de la Côte
En 1953, la S.A “du téléski du Grand-Bornand” installa le premier téléski au Chinaillon : le téléski des Outalays. Ce nouvel appareil permit de skier sur un tout nouveau versant bénéficiant d’un bon enneigement et d’un bon ensoleillement durant toute la saison. Après un timide début, la S.A “du téléski du Grand-Bornand” mis en service en 1961 le téléski de la Floria, qui propulsa le Grand-Bornand parmi les grandes stations françaises. En effet, ce téléski connu un succès tellement important qu’il saturait à tout moment dès son ouverture le matin. Car ce nouvel appareil menait à un tout nouveau point culminant du domaine, la Floria (1800m) et étendit considérablement le domaine skiable.
En 1962, cette dernière société continua son expansion du domaine skiable avec la construction du téléski de Châtillon, accessible par les téléskis de la Floria et des Outalays. Ce nouvel appareil fut installé sur un secteur vierge de remontées mécanique. Le téléski partait du secteur de la Côte et montait jusqu’au col de Châtillon.
Au début des années 1970, la S.A “des téléskis du Chinaillon” commença à mettre au point son projet concernant la liaison village-Chinaillon. Son premier maillon, le téléski de la Côte, vit le jour dès 1972. L’année suivante, la liaison fut effective et le secteur de la Côte devint un passage incontournable des skieurs venant de la Joyère. Avec la construction de plusieurs appareils dans la vallée du Maroly en 1974, le télésiège deux places de la Tolar fut achevé en 1975 afin de desservir directement la combe du même nom. Partant du pied de la vallée du Maroly, il fut le second appareil à monter jusqu’au sommet de la Floria, permettant également un retour vers le secteur de la Côte depuis la vallée du Maroly.
Le secteur de la Côte prit une nouvelle ampleur en accueillant en 1976 le télésiège deux places du Lachat, un appareil de très haute importance sur le domaine car il permettait l’accès à ce qui demeurera le plus haut sommet du domaine skiable : le Mont Lachat de Châtillon. Son tracé ne fut pas choisi au hasard car le versant sur le secteur de la Côte est le seul à ne pas être surplombé de falaises ! Ce secteur stratégique eut ainsi un nouvel attrait et de taille…
Après deux ans sans investissements, un nouveau télésiège fut installé en 1979 sur le secteur de la Côte : le télésiège deux places des Languières. Partant à proximité de celui du Lachat, il montait jusqu’au sommet de la Floria où se trouvait sa gare amont, près de l’arrivée du téléski de la Floria (puis télésiège depuis 1981) et du télésiège de la Tolar. Ainsi, il permit un accès facilité à la vallée du Maroly par la Combe de la Tolar puisque auparavant il fallait soit prendre le télésiège du Lachat et ses hors-pistes très difficiles ou soit passer par l’intermédiaire des nombreux téléskis et télésièges du Chinaillon ! Il permit également une alternative au télésiège du Lachat lorsqu’il ne pouvait pas fonctionner ou était surchargé. Ceci fut d’autant plus vrai que la fréquentation du secteur augmenta, notamment depuis la construction de la télécabine du Rosay en 1986.
Le secteur de la Côte, point stratégique du domaine avec la télécabine venant du village et le télésiège montant au point culminant du domaine.
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En 1999, le télésiège de la Tolar fut remplacé par un télésiège quatre places, sur un tracé différent mais menant toujours au sommet de la Floria puis en 2001, ce fut le tour du télésiège du Lachat d’être remplacé par le premier télésiège débrayable six places de la station. A cette occasion, la piste des Lanches fut remodelée en bas et le réseau d’enneigement artificiel s’étendit sur cette piste.
En 2007, le secteur de la Côte vit apparaître un nouveau téléski : les Raiches, créant une nouvelle piste verte. Mais surtout, ce fut le début des travaux du remplacement du télésiège de la Floria par le télésiège débrayable six places de la Floria qui allait s’achever en 2008, entrainant le terrassement de la plate-forme d’arrivée commune aux trois télésièges. Ce fut à cette occasion que le télésiège des Languières passa sa visite à trente ans et que fut remplacée l’ancienne arrivée de cet appareil (plus d’infos dans la suite du reportage). Vous trouverez plus de détail dans le sujet ci-dessous :
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Mais la construction du télésiège de la Floria, associé à celui de la construction du télésiège du Lachat en 2001, entrainèrent une baisse de fréquentation du télésiège des Languières. Au cours des années 2010, les files d’attente se réduisaient d’années en années, tandis que les coûts d’entretien de l’installation augmentaient. Après deux dernières saisons où il n’ouvrait plus que les week-end et vacances, il fut finalement démonté en 2018. La décision fut accélérée par la fin de l’échéance des arceaux “Goutte d’eau” biplace, sujets à pathologies, et qui auraient dû tous être remplacés.
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Situation du télésiège sur le plan des pistes :
Le télésiège des Languières permettait l’accès au sommet de la Floria d’où partaient de nombreuses pistes allant vers tous les secteurs. La piste des Lanches était la seule qui retournait vers le secteur de la Côte et donc au départ de l’installation. On notera la présence d’un hors-piste nommé “le mur des Languières” sur la partie basse entre le télésiège des Languières et la piste des Lanches et qui redevint la continuité de la Noire du Lachat à partir de 2017. Ce télésiège desservait également trois pistes allant en direction du Chinaillon : l’Abondance (qui passait par la butte des Outalays pour descendre jusqu’au départ des télésièges des Gettiers et des Outalays), les Gentianes et la Noire des Pylônes (qui descendait vers l’arrivée du télésiège du Châtelet en suivant la ligne du télésiège de la Floria). L’accès au Maroly était également possible par le biais de trois pistes : la Combe de la Tolar, la piste rouge non damé des Dames ou le couloir de la Sonnerie.
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Le dernier télésiège deux places construit sur le domaine
Le télésiège des Languières fit donc partie des travaux réalisés durant l’été 1979. C’est l’entreprise Pomagalski qui avait été retenu pour réaliser l’ensemble des travaux comprenant la transformation du télésiège débrayable de la Joyère en télécabine ainsi que la construction du téléski du Crozat et du télésiège des Languières. Ce dernier ne possédait pas de particularités et était équipé d’une gare “Delta” et de sièges “Goutte d’eau” qui étaient la mode de l’époque chez ce constructeur. La gare amont était surmontée d’une plate-forme en bois de type “piste d’atterrissage”. En 2008, cette gare amont fut remplacée par celle de la Floria (voir la partie “la gare amont”) et une partie des ouvrages de ligne furent repeints d’une peinture verte assez claire permettant de faire passer cet appareil plus inaperçu en été en le confondant aux alpages. Les ouvrages finirent d’être repeints en 2009 et le poste de commande en gare aval ainsi que les armoires de commande de l’appareil furent changés ce même été.
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Les caractéristiques du télésiège des Languières à son démontage :
Caractéristiques administratives :
- Nom de l’installation : les Languières
- Type d’appareil : télésiège à pinces fixes
- Secteur : Rosay
- Commune : le Grand-Bornand
- Exploitant : SAEM “les Remontées mécaniques du Grand-Bornand”
- Saison d’exploitation : hiver
- Constructeur : Pomagalski
- Année de construction : 1979
- Année de démontage : 2018
Caractéristiques géométriques :
- Altitude de la gare aval : 1440 m
- Altitude de la gare amont : 1790 m
- Longueur : 1250 m
- Dénivelé : 350 m
- Pente moyenne : 31%
- Pente maximale : 67%
Caractéristiques techniques :
- Emplacement de la station motrice : aval
- Type de gare motrice : gare Delta à 7 vitres
- Emplacement de la station de tension : aval
- Type de tension : hydraulique
- Nombre de vérins : 2
- Installation électrique : Seirel Automatismes
- Aide à l’embarquement : aucun
- Capacité des sièges : 2 personnes
- Nombre de sièges : 150
- Type de sièges : sièges “Goutte d’eau”
- Dispositif d’accouplement : pince fixe
Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :
- Nombre de pylônes : 11
- Nombre de virages : 0
- Sens de montée : droite
- Vitesse en ligne : 2.3 m/s
- Temps de montée : 9mn 1s
- Débit : 1200 p/h
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La gare aval
La gare était située au plateau du Rosay, à 1440 mètres d’altitude près de la gare aval du télésiège débrayable du Lachat. C’est ici que ce trouvait la partie motrice-tension de l’appareil. Le poste de commande se trouvait ici, accolé à la gare.
Situation de la gare aval sur le plateau du Rosay :
Le départ vue de la Noire du Lachat (“le mur des Languières”) avec la gare aval du télésiège du Lachat à sa gauche :
La gare aval vue depuis le télésiège du Lachat :
La gare aval et le premier pylône vue en arrivant de la piste des Lanches :
Vue sur la gare du type “Delta” :
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La ligne
Au départ, on s’élevait rapidement vers le pylône 1. On survolait ensuite la route de la Côte et la piste provenant du télésiège des Gettiers avant le pylône suivant. La ligne montait tranquillement jusqu’au pylône 4 où l’on attaquait le “mur des Languières”. La pente se rétablissait progressivement jusqu’au pylône 7 situé sur la butte des Outalays, non loin de l’arrivée du télésiège du même nom. Après un court replat, le télésiège attaquait la montée finale du pylône 8 à l’arrivée au sommet de la Floria. Durant le passage entre les pylônes 6 à 8, on survolait les pistes de l’Abondance et des Lanches.
On notera également que le pylône 9 était de type support/compression en montée et compression en descente, ce qui vient du fait que le brin descendant était déchargé en permanence donc il devait être plus souvent tiré vers le bas que le brin montant.
La ligne comportait 11 pylônes numérotés de 1 à 11. Dans l’ordre de la montée, cela donnait :
- Gare aval : 16C/16C
- P1 : 6S/6S
- P2 : 2C4S2C/2S6C2S
- P3 : 4S/2S
- P4 : 2S6C2S/2S6C2S
- P5 : 8S/6S
- P6 : 8S/6S
- P7 : 8S/6S
- P8 : 2C4S2C/2S6C2S
- P9 : 2S8C2S/12C
- P10 : 8S/8S
- P11 : 8S/8S
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Vues sur la ligne :
Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :
La totalité de la ligne des télésièges des Languières (à gauche) et du Lachat (à droite) :
Le début de la ligne vue de la piste des Violettes :
La première partie de la ligne :
Vue vers le début de la ligne :
La forte côte du “mur des Languières” entre les pylônes 4 et 5 :
Le milieu de la ligne :
La seconde partie de la ligne avec l’arrivée du télésiège des Outalays à gauche :
Sur la butte des Outalays :
Le final de la ligne vue de la piste des Lanches :
Vue vers le bas de la ligne depuis l’arrivée :
Pylône 1 :
Portée entre les pylônes 1 et 2 où l’on survolait la piste des Violettes :
Pylône 2 :
Pylône 3 :
Portée entre les pylônes 3 et 4 avec la piste de la Noire du Lachat (le “mur des Languières”) à droite :
Pylône 4, au pied de la première montée :
Pylône 5 :
Pylône 6 au niveau de lequel se séparaient les pistes allant vers les secteurs du Chinaillon et du Rosay :
Portée entre les pylônes 6 et 7 avec le survol des pistes de l’Abondance et des Lanches :
Pylône 7 :
Pylône 8 :
Pylône 9, le seul à avoir été équipé d’une protection contre les avalanches :
Portée entre les pylônes 9 et 10 où l’on se trouvait à la pente maximale de la ligne :
Pylône 10 :
Pylône 11 d’arrivée :
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Un des sièges “Goutte d’eau” à deux places présents sur l’installation. Ces sièges étaient relativement confortables du fait qu’ils étaient équipés d’une assise rembourrée :
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La gare amont
La gare amont était située à 1790 mètres d’altitude au sommet de la Floria, non loin de l’arrivée des télésièges de la Floria et de la Tolar. Durant l’été 2008, toute l’aire d’arrivée commune aux trois appareils fut remaniée lors du remplacement du télésiège de la Floria afin d’améliorer le flux des skieurs et agrandir la taille de la plate-forme. L’ancienne arrivée du télésiège des Languières, qui était une poulie de retour fixe montée sur un gabarit de débarquement du type “piste d’atterrissage”, fut remplacée par la poulie de retour fixe de l’ancien télésiège trois places de la Floria car l’ancienne poulie des Languières et son support n’était plus adapté à une arrivée directement au ras du sol (voir photos ci-dessous).
Situation de la gare amont du télésiège des Languières au sommet de la Floria :
Vue de l’arrivée des trois appareils avant 2008. Les Languières (à gauche) était équipé de sa gare amont de type “piste d’atterrissage” :
Le support qui maintenait la poulie était ancré sous la plate-forme en bois à un massif commun avec celui du pylône 11.
Après 2008, la gare amont se retrouvait simplifiée et plus pratique.
Le débarquement :
Vues sur la gare :
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Clôture
Le télésiège des Languières permettait toujours, plus de 30 ans après sa construction, une alternative plus facile au télésiège débrayable du Lachat. Permettant un accès sur tous les secteurs depuis le plateau du Rosay et desservant de très belles pistes de niveaux différents, il demeurait un appareil stratégique au sein du domaine. Sa grande rénovation en 2008/2009 lui avait été bénéfique, mais il restait malgré tout un doublon coûteux dont l’utilité ne se justifiait plus. Son démontage à l’automne 2018 s’accompagna de la réhausse du débit du télésiège du Lachat par l’ajout de sièges.
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