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Au sommaire :

  • L’espoir d’une ligne directe entre le village et le cœur du domaine skiable
  • L’arrivée de la télécabine du Rosay : un triomphe ou le début d’un cauchemar ?
  • La gare aval
  • La ligne
  • La gare amont
  • Au cœur de la télécabine du Rosay…
  • L’exploitation estivale
  • Clôture et remerciements

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L’espoir d’une ligne directe entre le village et le cœur du domaine skiable

Le domaine skiable du Chinaillon sortit de terre en 1953 avec la construction du téléski des Outalays. Après un démarrage difficile, d’autres appareils virent le jour à partir de 1958. Les téléskis des Outalays et de la Floria (1961) permettaient, à l’époque, l’accès à des itinéraires hors-pistes rejoignant le village du Grand-Bornand. Par contre il fallait utiliser la navette pour monter jusque sur les pistes du Chinaillon. Rapidement, l’idée d’un téléporté reliant directement le village au domaine germa dans l’esprit de nombreuses personnes. Et dès 1960, un premier projet fut étudié.

Il s’agissait d’installer une télécabine débrayable deux places à deux tronçons, coïncident avec les actuels télécabine du Rosay et télésiège du Lachat, afin de rallier directement le plus haut sommet du domaine skiable depuis le village :

Mais cette immense “télécabine du Mont Lachat” ne vit jamais le jour car elle demandait des moyens financiers considérables que n’avait pas encore la société “du téléski du Grand-Bornand” qui n’exploitait que quelques téléskis !

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Ce ne fut qu’en 1973, lors de la faillite de cette société, que la municipalité termina la mise en place du projet entièrement revu qui comprenait désormais la réalisation de quatre appareils : le télésiège débrayable biplace de la Joyère, le télésiège biplace fixe de la Taverne et les téléskis des Arces et des Combes. Les deux télésièges ont été conçus par l’entreprise Pomagalski et permettaient de créer la liaison tant attendue, partant du Pont de Suize au village pour monter jusqu’au sommet de la Taverne surplombant le hameau de la Côte. L’intermédiaire entre les deux télésièges se trouvait sur le plateau de la Joyère, situé à 1380 mètres d’altitude, où furent installés les deux téléskis. Comme on le constate, l’équipement du Mont Lachat fut à compter de 1960 abandonné : ce n’est que peu de temps après qu’il se réaliserait.

Cette liaison fut très vite adoptée car elle offrait l’accès au domaine d’altitude par le biais des deux premiers télésièges de la station, facilitant la montée des personnes résidant au village et dans les communes environnantes. De plus, le télésiège de la Joyère permit aux débutants de skier sur un plateau ensoleillé proche du village, loin des nombreux téléskis difficiles et saturés du Chinaillon ! Ainsi, l’importance de la Joyère et de la Taverne, qui était déjà considérable à l’époque, ne fit que s’accentuer au fil de l’extension rapide du village au cours des années 1970.

L’incident de la Joyère au début de la saison 1978/79 provoquera l’été suivant une révision complète de la sécurité de l’appareil et sa transformation en une télécabine quatre places encore relativement classique pour l’époque avec ses fameux “œufs” toujours populaires aujourd’hui ! A cette occasion le hors-piste de retour au village devint la piste des Envers, reprenant un tracé quelque peu différent avec notamment un départ depuis le sommet de la Taverne.

Durant les années qui suivirent, l’affluence grandissante au pied des appareils de la Joyère et de la Taverne commença à se faire sentir et pour faire face à ce problème qui compromettait l’accès rapide au domaine d’altitude donc l’attractivité résidentielle du village, le télésiège de la Taverne fut doublé en 1984 par le télésiège du Crêt, sur un tracé inédit. Restait le point noir de la Joyère…

La solution fut trouvée en 1986 avec la construction de la télécabine du Rosay sur un tracé direct reliant le Pont de Suize au plateau du Rosay, court-circuitant donc la chaîne constituée par la Joyère puis les télésièges Taverne et Crêt :

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Cette liaison nécessitait d’avoir un appareil performant et à haut débit car en plus de devoir doubler la Joyère pour l’accès au domaine skiable du Chinaillon, cette télécabine était la première tranche d’un dossier UTN qui ne verrait jamais le jour : l’immense projet d’équipement du Danay ayant pour objectif final la liaison entre les stations du Grand-Bornand et de la Clusaz.

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L’arrivée de la télécabine du Rosay : un triomphe ou le début d’un cauchemar ?

Pour créer la ligne directe village-domaine skiable, ce fut donc une télécabine douze places Pomagalski qui fut commandée. Ce type d’appareil lancé en 1984 à la Clusaz était désormais préféré aux anciennes télécabines six places pour des raisons de praticité.

Mais les caractéristiques du Rosay sont impressionnantes puisque la ligne supportée par 22 pylônes est longue de 2250 m ! Elle fut montée en novembre 1986 et l’opération la plus importante fut sans aucun doute la mise en place du câble long de plus de 4 kilomètres ! Le Dauphiné Libéré en atteste d’ailleurs dans l’une de ces éditions en montrant la bobine du câble qui venait d’arriver sur le chantier :

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Fin novembre, la neige arriva en grande quantité sur le domaine skiable, permettant d’ouvrir une partie du Chinaillon pendant que la construction du Rosay continuait de plein fouet pour pouvoir l’ouvrir au début des vacances de Noël.

Hélas, la météo en décida autrement…

Durant le mois de décembre, des trombes d’eaux s’abattirent sur toutes les stations de basse altitude des Alpes du Nord. Sur le domaine skiable du Grand-Bornand, elles firent fondre le manteau neigeux, au point de ne plus pouvoir qu’assurer un enneigement médiocre au Prarian. Le premier hiver “sans neige” venait d’apparaitre et il n’avait pas fini de faire parler de lui…

Pour son premier hiver, la télécabine eût donc le droit à un régime spécial : en effet, elle tourna gratuitement pour promener les vacanciers. La télécabine de la Joyère eût aussi le droit à ce régime, ce qui était d’autant plus utile que lorsque l’on a une période de rodage comme ce fut le cas pour le Rosay durant l’hiver 1986/87, celle-ci est généralement marquée par quelques indisponibilités de service…

La nouvelle télécabine du Rosay sous la neige, évènement trop rare en cet hiver 1986/87 ! 

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Malgré un léger mieux au milieu de la saison d’hiver, le bilan de la saison d’hiver fut désastreux. La commune ayant une télécabine de quarante millions de francs à rembourser, il ne fallait pas perdre de temps pour éviter la faillite du domaine skiable !

Elle décida de mettre en service durant l’été 1987 la télécabine du Rosay ainsi que le télésiège du Lachat. L’ouverture de ces deux appareils permit notamment de développer des activités jusque-là quasiment absentes au Grand-Bornand : le VTT et le parapente. Les piétons aussi apprécièrent puisque le domaine skiable regorge de nombreuses balades assez faciles pour des promenades en famille.

Affiche de l’office de tourisme pour la promotion des activités accessible avec la télécabine du Rosay.

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Durant les saisons qui suivirent, un espace pour les débutants vit le jour au sommet du Rosay avec la récupération des téléskis du village : outre l’évacuation de ces appareils devenus inutile à très basse altitude, il fallait que le Rosay ait une utilité maximale… Alors que l’état des finances était au plus bas, le retour de la neige en quantité en 1990 fut un véritable triomphe mais la dette demeurait et personne ne savait si ces hivers secs et doux reviendraient ni quand…

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Mais après la difficile reprise, plus rien ne pouvait ruiner la réputation de cette télécabine qui devint alors la vitrine du Grand-Bornand pour la décennie 1990 :

Cartes postales mettant en avant le dernier investissement sur le domaine skiable du Grand-Bornand (années 1990).

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De son côté, la Joyère fut en grande partie délestée de sa mission de relier le village au Chinaillon et elle eût dès lors, pour rôle essentiel, la desserte du plateau de la Joyère. Elle devait également servir d’appareil de secours en cas d’immobilisation de l’immense Rosay seulement, durant la plus grande partie de la saison 1992/93, ce fut la télécabine du Rosay qui servit de secours à celle de la Joyère… En effet, l’incendie du 4 janvier de cette année détruisit la totalité de la gare amont de l’appareil qui fut à tout jamais perdu.

La télécabine du Rosay allait-elle devenir le seul accès au domaine skiable depuis le village ?

La question se posait car au départ, le conseil municipal avait hésité à reconstruire cette installation, étant donné les difficultés dans lesquelles se trouvait la SAEM avec le faible enneigement de la fin des années 1980. Heureusement, plusieurs solides arguments ont pu permettre la reconstruction de cette télécabine de la Joyère.

En 2010, la piste des Envers fut enneigée artificiellement, palliant les difficultés de retour au village le soir venu et permettant de redynamiser quelque peu le fonctionnement des deux télécabines en journée.

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La décennie 2010 fut un poids très lourd pour la télécabine du Rosay, qui fêta ces 30 ans. Outre la maintenance courante de grande visite et le renouvellement de l’architecture électrique, l’année 2017 vit également le remplacement des cabines d’origines par des neuves conçus par les entreprises suisse BMF et Gangloff. Ces cabines sont une première en France, et sont issus du modèle “Spacecab” proposé par le constructeur Suisse sur ces installations. Néanmoins, les difficultés ici furent de les adapter en très grande taille, puisqu’elles sont habituellement limitées à une capacité de 8 places, et de l’adapter à l’appareil Poma d’origine qui est conservé.

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’aucune des nouvelles cabines ne sont identiques. En effet, la station a fait appel à l’artiste Pierre Amoudry qui, par le biais du collectif d’artistes bornandins “Doka Productions”, a habillé différemment chaque cabine d’un flocage “vintage” issu des archives photographique de la vie quotidienne du village depuis le début du XXème siècle !

Ce sont donc au total 110 œuvres originales et 500 heures de travail qui ont été nécessaires pour concevoir cette exposition aérienne appelée “Grandborama” et qui vient compléter le parcours de l’art vache, issu également du collectif “Doka Productions”.

Vous trouverez un aperçu dans la vidéo suivante sur ce travail réalisé en coulisse à l’automne 2017 :

^^ Cliquez sur l’image pour accéder à la vidéo sur la plate-forme d’hébergement youtube ^^

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A noter que cette œuvre artistique se décline aussi sous la forme d’un livre édité par le collectif « Doka Productions », disponible auprès de la boutique officielle de l’office de tourisme du Grand-Bornand au tarif de 35 €.

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Situation de la télécabine sur le plan des pistes :

La télécabine du Rosay, par son arrivée au sommet du plateau du même nom, permet l’accès à de nombreuses pistes. Tout d’abord, il dessert gravitairement la piste de la Serpentine qui permet de rejoindre le secteur des Outalays et le départ du téléski des Raiches.

Moyennant quelques efforts, il est également possible de rejoindre la piste de l’Azalée permettant de se diriger vers le plateau de la Joyère ou faire la descente de la piste des Envers pour regagner le village. Néanmoins, il est plus facile d’utiliser le téléski de la Côte ou celui des Raiches pour rejoindre ces deux dernières pistes.

Pour ceux qui souhaitent monter plus haut que l’arrivée de la télécabine, le télésiège du Lachat et le téléski de Châtillon permettent l’accès à de nombreuses autres pistes.

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Les caractéristiques actuelles de la télécabine du Rosay :

Caractéristiques administratives :

  • Nom de l’appareil : le Rosay
  • Type d’appareil : télécabine débrayable monocâble
  • Secteur : plateau du Rosay
  • Commune : le Grand-Bornand
  • Exploitant : SAEM “les remontées mécaniques du Grand-Bornand”
  • Maître d’ouvrage : Commune du Grand-Bornand
  • Saisons d’exploitation : été et hiver
  • Constructeur : Pomagalski
  • Année de construction : 1986
  • Montant de l’investissement : environ 40 millions de francs

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 935 m
  • Altitude de la gare amont : 1445 m
  • Longueur : 2250 m
  • Dénivelée : 510 m
  • Pente moyenne : 23%
  • Pente maximale : 61%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : amont
  • Type de gare : intégré dans un bâtiment
  • Type de motorisation principale : Moteur à courant continu
  • Nombre de moteurs principaux : 2
  • Puissance de la motorisation principale : 850 kW
  • Type de motorisation de secours : moteur thermique
  • Nombre de moteurs de secours : 1
  • Emplacement de la station de tension : aval
  • Type de tension : hydraulique
  • Nombre de vérins : 2
  • Installation électrique : Seirel Automatismes
  • Diamètre du câble : 50 mm
  • Capacité des cabines : 10 personnes
  • Nombre de cabines : 55
  • Type de cabines : cabines 10 places (8 assises et 2 débout)
  • Constructeur des cabines : Groupement BMF-Gangloff
  • Dispositif d’accouplement : Double pince TB50
  • Garage des véhicules : dans la gare amont

Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :

  • Nombre de pylônes : 22
  • Nombre de virages : 0
  • Sens de montée : droite
  • Sens d’exploitation : montée et descente
  • Vitesse en ligne : 5 m/s
  • Temps de montée : 7mn 50s
  • Débit : 2400 p/h

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Vous constaterez dans ce reportage la présence de quelques photos de l’installation avec les cabines Poma d’origine. Elles datent d’avant la rénovation en 2017.

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La gare aval

La gare aval de la télécabine du Rosay [A sur le schéma ci-dessous], située au village du Grand-Bornand à 935 mètres d’altitude au lieu-dit du Pont de Suize, se trouve à proximité de celle de la télécabine de la Joyère [B] permettant elle aussi l’accès au domaine skiable d’altitude. La piste des Envers [E] arrive entre le départ des deux appareils. Les skieurs garés sur le parking du Pont de Suize [C], dont la partie la plus proche des téléportés est réservée pour la dépose minute du service des skibus, rejoignent les gares des télécabines en empruntant la passerelle [D] réalisée en 2006 en remplacement de deux escaliers particulièrement dangereux.

C’est dans la gare aval que se trouve le système de tension de l’appareil, assuré par deux vérins permettant la mobilité de la poulie retour dans le sens de la ligne. Au niveau de la structure, celle-ci a été particulièrement soignée et revêtu d’un habillage bois pour s’intégrer plus facilement dans le paysage environnant. Ceci s’est fait malgré le confinement important de cette gare, positionnée dans le cône de déjection du torrent du Chinaillon, ce dernier passant sous les deux premiers pylônes de sortie de gare.

Mais si l’on regarde bien, on se rend compte que le bâtiment en lui-même est loin d’être suffisamment long pour accueillir le lanceur et le ralentisseur. Poma les a en effet installés à l’avant de la gare et les a abrités par une structure en tôles de section pentagonale, permettant de cacher les mécanismes d’embrayage et de débrayage, à l’instar de ce qui s’est fait deux ans plus tôt à la Clusaz sur la télécabine de la Patinoire. Toutefois, les lanceurs restent particulièrement long (environ 30 mètres !) pour cet appareil dont les cabines pourraient être accélérés plus rapidement jusqu’à 5 m/s sans causer de problèmes.

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La gare aval de la télécabine de la Joyère avec celle de la télécabine du Rosay en arrière-plan, vues du parking du Pont de Suize :

La passerelle permettant l’accès de plain-pied aux deux télécabines :

Les gares aval des télécabines de la Joyère (à gauche) et du Rosay (à droite) :

La gare et les deux premiers pylônes, on distingue au-dessous le passage du torrent du Chinaillon :

La gare dans son environnement :

Le lanceur, particulièrement long pour un appareil de ce type :

L’accès à la télécabine :

Des cabines dans le contour, en train de se faire trainer par la chaîne prévue à cet effet :

Vue rapprochée de la double pince dans le contour :

Une cabine en fin d’embarquement :

Petit coup d’œil sur les systèmes de trainage, avec une cabine partant dans le lanceur :

Le lanceur vu depuis la zone d’embarquement :

Le premier pylône repose non pas sur un traditionnel fût fixé à un massif en béton mais sur un “bras” maintenu par le premier massif du lanceur. Cela avait pour but d’éviter de créer un massif dans le torrent du Chinaillon tout en permettant d’élever rapidement les cabines dans les airs pour le survol de la fin de la piste des Envers :

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La ligne

La télécabine du Rosay possède une très longue ligne pourvue de 22 pylônes intermédiaires. Elle dispose d’une particularité, celle d’avoir une légère descente avant d’arriver à la gare amont. En effet, celle-ci a été placée un peu plus bas sur le plateau du Rosay afin de la rapprocher du départ des installations du secteur. Le point le plus haut de la ligne correspond au pylône 20, lequel est donc soumis à la plus forte tension perceptible par un ouvrage de ligne. C’est d’ailleurs pour cette raison que le fût du pylône a été remplacé en 2009 : il commençait doucement à fatiguer…

Au passage des deux premiers pylônes, la ligne prend rapidement de la hauteur pour atteindre les pylônes 3 et 4 après lesquelles la pente reste plus faible et constante jusqu’au niveau du plateau du Rosay ! On traverse alors un bois pendant la première partie et lorsque la ligne est de nouveau à découvert, au niveau du pylône 8, on traverse le hameau des Envers encore pourvu de nombreux chalets traditionnels en bois. On survole ensuite la piste des Envers entre les pylônes 10 et 11 puis on traverse un ruisseau avant d’atteindre la zone de départ de l’ancien télésiège du Crêt. Comme Poma a fait en sorte d’éviter les supports/compressions, permettant ainsi à la ligne de rester la plus constante possible, on trouve juste au-dessus de l’ancienne ligne du télésiège du Crêt un haut pylône, le n°14. Il aurait pu être similaire au haut pylône 11 si le sol était stable. Mais étant donné que l’on se trouve sur un terrain marécageux, le pylône 14 repose sur un fût trépied garantissant sa stabilité. La ligne continue ensuite toujours de la même façon, passant de nouveau entre quelques arbres pour ressortir sur le plateau du Rosay au niveau du pylône 17. Les pylônes s’enchainent alors pour rétablir la ligne à l’horizontale et lui faire engager une descente jusqu’à la gare amont qui est précédée d’un pylône en compression, le troisième ouvrage de ce type sur la ligne.

Pour terminer, il est intéressant de remarquer que l’intégralité de la ligne est symétrique au niveau des balanciers car cet appareil est amené à assurer le retour skieurs vers le village quel que soit la saison d’exploitation.

La ligne comporte 22 pylônes. Dans l’ordre de la montée, cela donne :

  • P1 : 8C/8C
  • P2 : 16C/16C
  • P3 : 8S/8S
  • P4 : 8S/8S
  • P5 : 8S/8S
  • P6 : 8S/8S
  • P7 : 8S/8S
  • P8 : 8S/8S
  • P9 : 6S/6S
  • P10 : 8S/8S
  • P11 : 12S/12S
  • P12 : 8S/8S
  • P13 : 6S/6S
  • P14 : 8S/8S
  • P15 : 6S/6S
  • P16 : 6S/6S
  • P17 : 8S/8S
  • P18 : 8S/8S
  • P19 : 8S/8S
  • P20 : 12S/12S
  • P21 : 8S/8S
  • P22 : 16C/16C

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Vues sur la ligne :

Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :

Le début de la ligne et la sortie de gare avec l’arrivée de la longue piste des Envers qui permet d’assurer le retour ski au pied au village :

Le début de la ligne, survolant le chemin final de l’unique piste de retour au village :

La ligne en sortie du bois, vue depuis les environs du pylône 9 :

La ligne au milieu des chalets des Envers :

Avec ici les sommets du Buclon et du Jalouvre au fond à gauche :

La ligne avec le village du Grand-Bornand :

Le survol de la piste des Envers, près du pylône 11 :

Le milieu de la ligne, avec un canon à neige en action sur la piste des Envers et les sommet du Roc des Tours et du Jalouvre en arrière plan :

Un chalet d’alpage près du pylône 12 de la télécabine du Rosay :

Vue sur une partie de la seconde moitié de la ligne :

La télécabine et son immense pylône 14 survolant autrefois la ligne du télésiège du Crêt :

Ces quelques photos sont l’occasion de refaire un petit tour en arrière avec un photomontage montrant le croisement avec le télésiège du Crêt, démonté en 2015 :

La ligne croisait ensuite la piste des Trolles au niveau du pylône 16. Cette piste fut abandonnée lors du démantèlement du télésiège du Crêt, d’où la présence des arbres qui témoigne de la repousse de la forêt :

La ligne traverse de nouveau un bout de forêt avant d’arriver sur le plateau du Rosay :

L’arrivée de la télécabine sur le plateau du Rosay :

Depuis la piste de l’Azalée et avec le sommet du Lachat de Thônes au fond au milieu :

L’arrivée de la télécabine sur le plateau, au milieu des skieurs :

A droite, le pylône 20 marque l’altitude la plus élevée de l’installation :

Le pylône 20 avec le sommet du Mont Lachat de Châtillon en arrière-plan :

Le pylône 20 au niveau de la plate-forme d’arrivée du tapis de l’Alpage :

La fin de la ligne à proximité de l’espace débutants :

Le pylône 3, juste après le survol de la piste des Envers :

Courte portée entre les pylônes 3 et 4 :

Le pylône 4 :

Le pylône 5, on continu de longer la forêt à droite jusqu’au pylône 8 :

Portée entre les pylônes 5 et 6, avec le chemin final de la piste des Envers (qui fut enneigé artificiellement par York en manuel dès 1979/80) au-dessous :

Le pylône 6 :

Le pylône 7. On constate que le pente reste toujours très régulière :

Portée entre les pylônes 7 et 8 :

Le pylône 8 en sortie du bois :

Le pylône 9 :

Portée entre les pylônes 9 et 10, on survole les alpages des Envers :

Le pylône 10, après lequel on survole de nouveau la piste des Envers :

Le pylône 11 :

Portée entre les pylônes 11 et 12, on survole une première grosse ravine :

Le pylône 12, particulièrement bas :

Le pylône 13, toujours pas de rupture de pente à l’horizon :

Portée entre les pylônes 13 et 14, on constate au sol la cabane de départ du télésiège du Crêt, toujours présente malgré la disparition du télésiège :

L’immense pylône trépied 14 :

Le pylône 15, on passe de nouveau à l’ombre des arbres :

Portée entre les pylônes 15 et 16, au niveau du croisement avec l’ancienne piste des Trolles :

Le pylône 16 à la suite duquel on survol une deuxième grosse ravine :

Le pylône 17 :

Le pylône 18, on arrive sur le plateau du Rosay :

Portée entre les pylônes 18 et 19, avec le sommet de la Floria au fond à droite :

Le pylône 19, avec l’arrivée du téléski du Rosay à gauche :

Le pylône 20, point le plus élevé de la ligne, partiellement remplacé en 2009 :

Portée entre les pylônes 20 et 21, on descend sur la gare amont :

Le pylône 21 :

Le pylône 22, seul compression de la ligne avec les pylônes 1 et 2 :

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Les véhicules et pinces :

L’installation était originellement équipée de cabines Poma prévues pour accueillir 12 personnes. Elles avaient été améliorées dès 1987 par l’ajout de banquettes, permettant au moins à quelques personnes de s’assoir le temps de la montée. En contrepartie de cette amélioration de confort, seules 10 personnes pouvaient désormais prendre place dans les cabines. Contrairement au prototype de La Clusaz dont elles étaient dérivées, les portes des cabines s’ouvraient entièrement vers l’extérieur et on y rentrait en tenant les skis à la main, réduisant ainsi au minimum le temps de remplissage.

Afin d’éviter des chutes dues au balancement des cabines, la cabine guidée par deux rails au sol devait être stabilisée en gares au moyen d’une quille rotative fixée sous son plancher situé au niveau du quai rehaussé.

L’accroche de la cabine au câble se fait par l’intermédiaire d’une double pince T, utilisée pour la première fois sur une télécabine en 1984.

En 2017, les nouvelles cabines BMF/Gangloff reprennent la pince, la quille et la suspente d’origine. Avec de véritables banquettes, elles permettent à 8 personnes de s’assoir beaucoup plus confortablement qu’avant, tout en laissant 2 places debout en cas de forte affluence. Les portes s’ouvrent également sur l’extérieur, moyennant un mécanisme d’ouverture de de fermeture différente des précédentes. Ces nouvelles cabines arborent désormais une couleur noire, faisant ressortir proprement le flocage blanc de la décoration artistique.

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Voici deux vues des cabines Poma d’origine :

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Les nouvelles cabines version 2017 :

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La gare amont

La gare est située sur le plateau du Rosay, à 1445 mètres d’altitude à proximité de l’espace débutants constitué du tapis de l’Alpage et du téléski des Raiches. Cette gare qui est motrice fixe est intégrée dans un immense bâtiment étalé sur deux niveaux. Au sous-sol, on trouve la machinerie de la télécabine, des locaux pour les services des remontées mécaniques et des secours, une salle hors-sac et un local pour l’école de ski. Au premier étage se trouve l’arrivée en elle-même de la télécabine ainsi que le garage permettant de stocker les véhicules en dehors des saisons d’exploitation.

Le poste de conduite de l’installation se trouve ici, accolé au quai d’embarquement pour la descente.

Contrairement à la gare aval, le lanceur et le ralentisseur sont directement intégrés dans le bâtiment qui a également bénéficié d’une belle intégration paysagère, du moins au regard de ce qui se faisait à cet époque.

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Situation de la gare amont de la télécabine du Rosay par rapport aux autres installations du plateau :

La gare dans son environnement, avec des chalets d’alpage et la piste de la Côte à gauche :

Et vue ici depuis l’arrivée du télésiège de la Taverne :

La gare sur le plateau du Rosay, avec le tapis de l’Alpage à gauche derrière le pylône 21 de la télécabine :

La gare vue depuis le pied du télésiège du Lachat :

Vues sur la gare :

L’entrée en gare :

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Au cœur de la télécabine du Rosay…

Tout est dans le titre ! Je vais maintenant vous expliquez le fonctionnement général de cet appareil.

Pour commencer cette visite, commençons par descendre au sous-sol de la gare amont, là où se trouve le cœur de la télécabine, c’est à-dire la salle des machines composée comme habituellement d’une motorisation principale et d’une motorisation de secours.

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La marche normale :

Elle est utilisée dans les conditions normales d’exploitation. Les moteurs électriques principaux entrainent l’arbre grande vitesse qui va entrer dans le réducteur. Le réducteur permet de réduire la vitesse tout en augmentant le couple disponible sur l’arbre petite vitesse. Ce dernier monte alors du sous-sol jusqu’à la poulie motrice.

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La marche de secours :

Elle permet de faire évacuer la ligne lorsque la motorisation principale est défaillante, ou en cas de coupure de l’alimentation EDF. Il faut pour cela coupler le moteur thermique au réducteur lorsque l’installation est à l’arrêt. Ainsi, lorsqu’il démarrera, il pourra entrainer l’arbre grande vitesse entrant dans le réducteur. Ce principe de fonctionnement peut poser problème en cas de casse du réducteur : l’installation ne pourrait pas rouler et il faudrait procéder à une évacuation verticale.

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Représentation schématique de l’entrainement de la télécabine :

Sur la télécabine, on distingue trois types d’arrêts :

  • L’arrêt électrique, qui consiste à couper l’alimentation des moteurs pour faire décélérer tranquillement l’appareil. Le frein de service seul tombe une fois la vitesse nulle atteinte.
  • L’arrêt frein 1 (appelé aussi arrêt frein de service) tombe sur quelques défauts ou par action volontaire du conducteur sur le bouton dédié. Les pinces du frein de service sont situées sur l’arbre entre le moteur électrique et le réducteur. Lorsqu’ils tombent, ils viennent serrer un disque placé au plus proche des moteurs électrique.
  • L’arrêt frein 2 (appelé aussi arrêt frein d’urgence) tombe sur les défauts critique, c’est à dire le dévirage ou défauts d’écarts de vitesse, ainsi que dans le cas d’une défaillance du frein de service. Ce frein d’urgence est parfois appelé frein de poulie car il est placé sur cette dernière pour être au plus proche du câble et ainsi être actif même dans le cas d’une casse au niveau de la transmission.

Ces arrêts n’ont pas les mêmes causes ni les mêmes effets. C’est pour cela qu’ils sont chacun utilisés dans des cas bien définis.

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Le moteur électrique n°1 accouplé au réducteur auxiliaire à gauche :

Le moteur électrique n°2, on distingue à sa droite le disque de frein sur l’arbre grande vitesse ainsi que l’une des pinces du frein de service en bleu :

Du côté du moteur électrique n°1, l’arbre grande vitesse venant du moteur thermique est accouplé au réducteur via le réducteur auxiliaire qui permet de l’embrayer en cas d’utilisation :

L’arbre petite vitesse montant à l’étage supérieure où se trouve la poulie motrice. On distingue le réducteur au pied de cet arbre, derrière la grille :

Le moteur thermique de secours :

Détail sur le disque de frein du moteur électrique n°2 avec en bleu sa pince. En cas de manque de courant sur le frein, les mâchoires viennent pincer le disque pour stopper l’arbre grande vitesse :

Et pour finir une vue générale de la salle des machines :

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Montons maintenant au-dessus de la gare, au niveau du câble porteur-tracteur permettant de déplacer les cabines dans les airs.

C’est dans cette partie que l’on trouve les divers éléments permettant le trainage des véhicules. En effet, pour un téléporté débrayable, le principe fondamental est que l’une fois en gare, on vient ouvrir la pince pour qu’elle se désolidarise du câble.

Dans la télécabine du Rosay, nous trouvons une architecture typique des années 1980. La cabine, une fois débrayée, va être ralentie par des trains de pneus dont la vitesse décroit lors l’on avance en direction de la poulie motrice (cette partie s’appelle le ralentisseur).

Mais, contrairement aux téléportés débrayables actuels, le train de pneus ne suit pas l’intégralité du contour. En effet, une chaîne prend ensuite le relais pour tracter les cabines dans cette partie.

Lorsque l’on est au bout de l’embarquement, on retrouve de nouveau le train de pneus qui permet à la cabine de prendre de la vitesse pour être embrayé (cette partie s’appelle le lanceur).

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Les trains de pneus sont entrainés directement par la poulie (motrice ou retour suivant la gare) via une chaîne mettant en rotation des cardans (en jaune) qui vont répartir la puissance aux différents groupes de pneus :

Les pneus sont ensuite entrainés entre eux par des courroies qui vont également servir à modifier progressivement la vitesse des pneus suivant leur position dans le lanceur et le ralentisseur :

Vue sur l’un des freins de poulie et la centrale hydraulique associée :

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Afin de garder un espacement constant entre les véhicules, chaque cabine est recadencée en gare amont par un système relativement simple. En effet, la chaîne tractant les cabines dans le contour n’est pas entièrement munie de cliquets, ceux-ci permettant la mise en mouvement des cabines. Ainsi, la cabine est obligée d’attendre une série de cliquets pour être emmenée.

La transmission entre la chaine de trainage et les pneus, la pince coulissant sur un rail :

Sur ce montage, on constate la différence entre les chaînes de trainage des deux gares. En effet, celle placée dans la gare aval ne sert pas à faire un quelconque cadencement des cabines :

En gare amont, le contour (à gauche) et le rail de sortie des cabines du garage (à droite) :

Une double pince dans le rail du contour, entrainée par la chaîne. Les pneus de la partie lanceur/ralentisseur viennent s’appuyer la partie supérieure de la pince pour la faire avancer :

La pince dans le contour vue depuis le quai :

Une cabine dans le contour en gare aval :

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L’exploitation estivale

En été, la télécabine du Rosay est exploitée tout comme le télésiège du Lachat. Elle permet aux randonneurs, vététistes et parapentistes de monter depuis le village du Grand-Bornand jusqu’au Rosay avant de rejoindre le sommet du Lachat s’ils le désirent.

En sortie de la gare aval :

Les cabines en ligne lors de l’exploitation estivale :

L’arrivée sur le plateau du Rosay :

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Clôture et remerciements

1986 : la plus impressionnante remontée mécanique du Grand-Bornand sort de terre. Clôturant quinze ans d’investissements massifs, elle avait pour but d’améliorer l’accès au domaine skiable depuis le village tout en faisant la réputation de la station. Mais ce fut le début d’un calvaire sans précédent en raison d’une série noire de quatre hivers particulièrement mal enneigés…

La neige ayant décidé de jouer un mauvais tour aux stations des Alpes du Nord à la fin des années 1980, cet investissement de 40 millions de francs allait conduire à la faillite du domaine skiable du Grand-Bornand. Le retour de la neige en 1990 fut grandement salué et allait permettre de relancer progressivement l’activité ski. Après des débuts difficiles, le Rosay joua enfin pleinement son rôle dans les années 1990 avant que la station ne démarre la restructuration du domaine skiable.

Aujourd’hui, la télécabine du Rosay reste incontournable et son débit finalement relativement modeste l’amène même à saturer le matin lors des jours d’affluence, car depuis sa construction le nombre de lits s’est considérablement accru au village. Que ce soit en été ou en hiver, elle transporte des milliers de passagers chaque année sur le plateau du Rosay, un secteur qui aurait du mal à fonctionner sans cet ascenseur depuis le chef-lieu.

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Je remercie les différentes personnes ayant contribué à l’élaboration de ce reportage :

  • Guillaume pour diverses infos notamment vis-à-vis de l’historique de cet appareil, une contribution photographique et des retouches/corrections du texte.
  • Le personnel de la SAEM “les Remontées mécaniques du Grand-Bornand” pour leurs informations et la visite de la gare amont.

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Le plateau du Rosay, avec la symbolique télécabine au centre

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