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Au sommaire :

  • La Tolar : une ligne stratégique vitale au domaine skiable
  • Le renouveau du télésiège de la Tolar
  • La gare aval
  • La ligne
  • La gare amont
  • Clôture

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La Tolar : une ligne stratégique vitale au domaine skiable

Dans les années 1950, la S.A “du téléski du Grand-Bornand” commença à équiper en remontées mécaniques les pentes du Chinaillon. Cela se traduisit par la construction du premier téléski, les Outalays, en 1953. Après des débuts difficiles, elle se lança dans la construction du téléski du Baby en 1958 puis de celui de la Floria en 1961. Ce dernier partait au niveau de la rivière du Chinaillon, en face du centre qui n’était pas encore très grand à l’époque. Après avoir été tiré sur 1756 mètres de long à la vitesse de 4.5 m/s, on arrivait au sommet de la Floria. Ce fut d’ailleurs le point culminant du domaine skiable pendant onze ans avec ses 1800 mètres d’altitude.

En 1961, des propriétaires de terrains jaloux de la réussite de la S.A “du téléski du Grand-Bornand” ont décidés de créer une nouvelle société pour l’équipement du domaine skiable : la S.A “du téléski de la Mulaterie” était née, et elle installa le téléski de la Mulaterie dès 1961. La commune, soucieuse du développement du domaine skiable quasi-inexistant vers la fin des années 1960, décida de réunir en 1971-1972 les deux sociétés de remontées mécaniques pour l’établissement d’un accord concernant deux grands secteurs à équiper dans les années suivantes. Pour la S.A “des téléskis du Grand-Bornand”, le projet était d’équiper les secteurs de la Côte et de la Joyère, notamment avec la liaison village/domaine skiable. Pour la S.A “Chinaillon Beausite”, il s’agissait d’équiper la vallée du Maroly, très prisée par les skieurs depuis les années 1930.

Les vastes espaces de la vallée du Maroly : une mine d’or pour le domaine skiable !

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Ainsi, en 1972, la S.A “Chinaillon Beausite” entama l’équipement de la vallée du Maroly en construisant trois appareils, tous commandés à l’entreprise Pomagalski : les téléskis de la Cour 1, des Bouts puis du Maroly créant désormais un premier accès vers le secteur du Maroly qui devint à ce moment un territoire à conquérir rapidement ! Le téléski des Bouts permettait d’assurer le retour vers la Cour des skieurs présent au Maroly et desservait en plus deux belles pistes. Dès cette même année 1972, la société prévoyait de construire quatre nouveaux téléskis sur ce secteur : les téléskis de la Sonnerie, le téléski du Vacheret, le téléski des Terres Rouges et enfin celui de l’Almet. Toutefois, elle ne put construire aucun de ces appareils…car la commune du Grand-Bornand, après avoir repris la main sur une partie du domaine suite à la faillite de la S.A “des téléskis du Grand-Bornand” et réalisé l’équipement des Envers, s’attaqua à devancer la S.A “Chinaillon Beausite” au Maroly. Ce sont quatre appareils qui furent construits en 1974 :

  • Le télésiège de la Tolar, appareil permettant de relier la vallée du Maroly au sommet de la Floria pour un retour direct vers le Grand-Bornand et une desserte facilité de la Combe de la Tolar.
  • Le téléski du Chouly, immense appareil ouvrant un nouvel accès dans la vallée.
  • Le téléski du Prarian, permettant un retour vers le Maroly aux personnes s’étant dirigé vers l’Almet et desservant deux pistes moyennes sur le haut du domaine.
  • Et enfin le téléski de l’Almet qui, par sa position à l’extrême bord du secteur, permettait d’ouvrir une nouvelle piste sous la Pointe d’Almet.

Tandis que la société Montagner fournira cette année-là les trois téléskis, c’est la société Pomagalski qui fut retenue pour construire le télésiège de la Tolar. La construction de ces appareils a débuté vers la fin de l’été. Seulement, un froid inhabituel apparut courant septembre et apporta durablement la neige. Le génie civil des téléskis ayant été terminé juste à temps, les monteurs avec le soutien de la société Montagner se lancèrent dans l’héliportage des pylônes dans le froid et la neige… En revanche, les massifs du télésiège de la Tolar n’étaient pas terminés, ce qui a contraint à l’abandon du chantier. Le télésiège de la Tolar ne fut donc mis en service que l’hiver suivant (1975-1976). Partant du pied de la vallée du Maroly, il montait le long de la Combe de la Tolar en passant sur la “butte” marquant le bas de la combe, survolait l’arrivée du téléski des Bouts (1972-1990) pour finir à la façon “piste d’atterrissage” sur la plate-forme commune avec le téléski de la Floria.

Le télésiège de la Tolar fut très attendue car le sommet de la Floria offrait de nombreuses possibilités de pistes et hors-pistes, ce qui lui valut au seul téléski de la Floria une saturation quotidienne dès sa mise en service à cause de son débit horaire minable de 520 p/h, largement insuffisant pour cette colonne vertébrale. La Tolar, tout comme le télésiège des Languières installé en 1979, permit ainsi d’aider le téléski de la Floria jusqu’à ce qu’il fût remplacé par le télésiège de la Floria en 1981.

A la fin des années 1990, la station commença à réaménager son domaine skiable. Parmi les nouvelles constructions de remontées mécaniques on trouve les télésièges quadriplace fixe du Châtelet (1997) et des Gettiers (1998). Pour 1999, il était prévu deux nouveaux télésièges quadriplace : la Côte, pour remplacer le téléski de la Côte existant complètement saturé pour envoyer les skieurs vers le village et la Joyère, ainsi que la Tolar, pour remplacer le télésiège biplace également saturé du fait de sa position stratégique et de la qualité des pistes qu’il dessert. Toutefois, sur ces deux appareils, seul celui de la Tolar fut effectivement réalisé.

Contrairement à son prédécesseur, sa ligne a été décalée sur la droite afin d’avoir plus de place à l’embarquement et au débarquement de l’appareil. Il présente également d’éviter de monter au sommet de la “butte” au pied de la Combe et d’être un peu plus décalé des zones avalancheuses. En 2008, la plate-forme de débarquement fut entièrement revue dans le cadre de la construction du télésiège débrayable de la Floria, remplaçant alors l’ancien télésiège fixe.

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^^ Cliquez sur l’image pour consulter l’historique très détaillé réalisé par G. Attard sur le télésiège de la Tolar ^^

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Situation du télésiège sur le plan des pistes :

Le télésiège de la Tolar ne dessert pas moins de sept pistes allant de bleu à noir. Tout d’abord, la piste de l’Abondance descend vers l’arrivée du télésiège des Outalays pour retourner au départ de ce dernier. La pistes des Gentianes retourne quant à elle sur le secteur des Gettiers/Outalays et au départ du télésiège de la Floria. La piste des Lanches descend vers le secteur de la Côte/Lachat. Ensuite, la piste de la Combe de la Tolar retourne au départ du télésiège de la Tolar, ce qui est également possible par les pistes non damés des Dames et du Couloir de la Sonnerie. Enfin, la Noire des Pylônes redescend sur le Chinaillon, à l’arrivée du télésiège du Châtelet..

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Le renouveau du télésiège de la Tolar

En 1999, la commune a ainsi lancé un appel d’offre pour la construction de deux appareils :

  • le télésiège de la Tolar
  • le télésiège de la Côte

Trois constructeurs ont alors répondus : Gimar Montaz Mautino, Pomagalski et Skirail.

Au vue des comparatifs techniques et économiques, c’est la société Pomagalski qui a été retenue pour réaliser les deux télésièges (celui de la Côte ne sera au final jamais réalisé). Ce constructeur avait d’ailleurs déjà fait ses preuves dans la station en fournissant notamment les télésièges des Gettiers et du Châtelet les années précédentes. La gare aval figurait dans la gamme de gare motrice “Alpha”, officiellement lancée en 1982, et qui assure l’entrainement et la tension de l’installation. Sa ligne est également assez classique et était pourvue de sièges “Doudouk”, un nouveau type de sièges lancé en 1999 pour venir remplacer les sièges “Arceau”, alors en vogue depuis le milieu des années 1980. Enfin, la gare amont de retour fixe de cet appareil est ce qu’il y a de plus classique.

Ce télésiège est très sollicité par la clientèle car il permet d’accéder au sommet de la Floria d”où partent de nombreuses pistes de tous les niveaux. De plus, il est le moyen le plus rapide de gagner le plateau du Rosay depuis la vallée du Maroly. Ainsi, il n’est pas rare de voir de l’affluence au pied de cet appareil.

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Les caractéristiques actuelles du télésiège de la Tolar :

Caractéristiques administratives :

  • Nom de l’appareil : la Tolar
  • Type d’appareil : télésiège à pinces fixes
  • Secteur : Maroly
  • Commune : le Grand-Bornand
  • Exploitant : SAEM “les remontées mécaniques du Grand-Bornand”
  • Saison d’exploitation : hiver
  • Constructeur : Pomagalski
  • Année de construction : 1999

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 1425 m
  • Altitude de la gare amont : 1779 m
  • Longueur : 1141 m
  • Dénivelé : 354 m
  • Pente moyenne : 23%
  • Pente maximale : 73%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : aval
  • Type de gare motrice : gare Alpha à 7 vitres
  • Puissance : 420 kW
  • Emplacement de la station de tension : aval
  • Type de tension : hydraulique
  • Nombre de vérins : 2
  • Installation électrique : Semer Automatismes
  • Aide à l’embarquement : tapis d’embarquement
  • Capacité des sièges : 4 personnes
  • Nombre de sièges : 153+1
  • Type de sièges : sièges “Doudouk”
  • Dispositif d’accouplement : pince fixe
  • Diamètre du câble : 40.5 mm

Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :

  • Nombre de pylônes : 14
  • Nombre de virages : 0
  • Largeur de la voie : 4.90 m
  • Sens de montée : droite
  • Sens d’exploitation : montée
  • Vitesse en ligne : 2.5 m/s
  • Temps de montée : 7mn 35s
  • Débit : 2400 p/h

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La gare aval

La gare est située au pied de la vallée du Maroly, à 1438 mètres d’altitude non loin des gares aval des télésièges du Maroly et des Terres Rouges. Elle se compose de deux pieds supportant une structure dans laquelle se trouve l’entrainement de l’installation, composé du moteur électrique principal et du moteur thermique de secours. Cette gare assure également la tension de l’installation grâce à deux vérins situés sous la partie mobile de la gare. Le poste de conduite principal se trouve ici, accolé à la gare. On notera juste que la gare a été peinte en noir au lieu du blanc habituel, ce que n’est pas forcément très courant mais qui donne malgré tout une très bonne image à l’appareil.

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Situation de la gare au pied de la vallée du Maroly :

La gare aval du télésiège de la Tolar avec celle des Terres Rouges au fond à droite :

Vues sur la gare et le premier pylône :

L’embarquement, équipé d’un tapis :

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La ligne

La ligne est de longueur moyenne mais comporte de nombreuses difficultés pour atteindre le sommet de la Floria par la Combe de la Tolar. Au départ, on commence par monter tranquillement vers le pylône 2, où la pente se radoucie pour devenir nulle entre les pylônes 3 et 4. Le pylône 4 en compression provoque un changement brutal de pente au niveau de la ligne : on monte alors sur le coin de la butte marquant le fond de la combe. La ligne se redresse progressivement à partir du pylône 5 pour être plate entre les pylônes 7 et 8. Une fois encore, la ligne remonte très fortement après le passage du pylône 8 en compression. On monte alors de manière régulière entre les pylônes 9 et 12, où l’on survole la piste des Dames peu après le pylône 10. Cette partie est également sur un sol particulièrement en dévers. Le pylône 12 marque la fin de la montée puisque l’on arrive sur le sommet de la Floria.

La ligne comporte 14 pylônes numérotés de 1 à 14. Dans l’ordre de la montée, cela donne :

  • P1 : 16C/16C
  • P2 : 6S/6S
  • P3 : 6S/4S
  • P4 : 12C/16C
  • P5 : 8S/8S
  • P6 : 8S/8S
  • P7 : 6S/4S
  • P8 : 12C/16C
  • P9 : 8S/6S
  • P10 : 6S/4S
  • P11 : 6S/4S
  • P12 : 8S/8S
  • P13 : 8S/6S
  • P14 : 8S/8S

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Vues sur la ligne :

Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :

Vue sur la quasi-totalité de la ligne depuis le départ de l’installation :

La majeure partie de la ligne et la Combe de la Tolar vue de la piste des Lanches :

La fin de la ligne vue du même endroit que la photo précédente :

La gare aval et les deux premiers pylônes :

Le début de la ligne avec la butte du fond de la combe droit devant :

Le début de la ligne, vue de la fin de la piste des Dames :

Le passage au coin de la butte (autrefois, l’ancien télésiège passait par son sommet !) :

La forte compression du pylône 4 :

Le début de la ligne jusqu’au pylône 5 vue du sommet de la butte :

La ligne :

Le pylône 6 :

Le milieu de la ligne, avec la piste du Couloir de la Sonnerie à droite :

Au pied de la seconde compression de la ligne :

La fin de la ligne avec la piste des Dames à sa gauche :

Le début de la ligne vue des environs du pylône 9 :

La ligne sur une pente en dévers entre les pylônes 9 et 12 :

La ligne vue de la piste des Dames :

La partie finale de la ligne :

Portée entre les pylônes 1 et 2 :

Pylône 2 :

Pylône 3, après lequel on survole la piste du Lac venant du versant du Chinaillon :

Portée entre les pylônes 3 et 4, avec la première compression qui se profile juste devant :

Pylône 4 :

Pylône 5, la pente commence à se radoucir quelque peu :

Portée entre les pylônes 5 et 6, avec la pointe de la Floria au fond à droite et le Couloir de la Sonnerie juste dessous :

Pylône 6 :

L’un des sièges “Doudouk” que comporte l’installation :

Pylône 7, après lequel on croise la piste des Dames :

Pylône 8, seconde compression de la ligne :

Portée entre les pylônes 8 et 9, sur la plus forte pente de l’installation :

Pylône 9 :

Pylône 10, après lequel on croise de nouveau la piste des Dames :

Portée entre les pylônes 10 et 11 :

Pylône 11 :

Pylône 12, la ligne se rétablie complètement :

Portée entre les pylônes 12 et 13, avec la fin de la ligne du télésiège de la Floria au fond :

Pylône 13 :

Pylône 14 d’arrivée :

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La gare amont

La gare amont est située à 1790 mètres d’altitude au sommet de la Floria, non loin de l’arrivée des télésièges de la Floria et des Languières. Elle se compose d’une simple poulie de retour fixe.

Situation de la gare amont du télésiège de la Tolar au sommet de la Floria :

Vues de la gare :

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Clôture

Le télésiège de la Tolar est un appareil indispensable au domaine skiable. Débit et confort sont au rendez-vous sur cet appareil proposant du grand ski depuis le sommet de la Floria. L’intégration dans le paysage et notamment dans la combe de la Tolar est réussie, avec une ligne idéalement positionné. C’est un bel investissement qui a ainsi pu être réalisé en 1999 : les skieurs apprécient fortement !

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