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Au sommaire :
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L’équipement du Lachat, pour atteindre les cimes du domaine skiable
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Le Lachat : premier télésiège six places du Grand-Bornand !
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La gare aval
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La ligne
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La gare amont
- L’exploitation estivale
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Clôture
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L’équipement du Lachat, pour atteindre les cimes du domaine skiable
Après avoir construit ses premiers téléskis dans les années 1950, la S.A “du téléski du Grand-Bornand” installa le vertigineux téléski de la Floria en 1961. Cet appareil permettait l’accès au sommet de la Floria (1790m) depuis le centre du Chinaillon.
Dès 1960, un premier projet apparu pour le secteur de la côte. Il s’agissait d’installer une télécabine débrayable deux places à deux tronçons, coïncident avec les actuels télécabine du Rosay et télésiège du Lachat, afin de rallier directement le plus haut sommet du domaine skiable depuis le village. Mais cette immense “télécabine du Mont Lachat” ne vit jamais le jour car elle demandait des moyens financiers considérables que n’avait pas encore la société qui n’exploitait que quelques téléskis !
Toutefois, en 1962, les investissements se sont portés sur ce secteur stratégique qui était dans tous les esprits. Mais au lieu d’une télécabine, c’est le téléski de Châtillon qui marqua le premier pas de l’exploitation du secteur. Dans les années qui suivirent, l’équipement du domaine continua…
En 1972, le téléski de la Côte, élément important pour la liaison village-domaine skiable du Chinaillon vit le jour à côté du téléski de Châtillon. L’année suivante, la liaison fut effective et le secteur de la Côte devint un passage incontournable des skieurs venant de la Joyère. Avec la construction de plusieurs appareils dans la vallée du Maroly en 1974, le télésiège deux places de la Tolar fut achevé en 1975 afin de desservir directement la combe du même nom. Partant du pied de la vallée du Maroly, il fut le second appareil à monter jusqu’au sommet de la Floria, permettant également un retour vers le secteur de la Côte depuis la vallée du Maroly.
Le secteur de la Côte prit une nouvelle ampleur en accueillant en 1976 le télésiège deux places du Lachat, un appareil de très haute importance sur le domaine car il permettait l’accès à ce qui demeurera le plus haut sommet du domaine skiable : le Mont Lachat de Châtillon. Son tracé ne fut pas choisi au hasard car le versant sur le secteur de la Côte est le seul à ne pas être surplombé de falaises ! Ce secteur stratégique eut ainsi un nouvel attrait et de taille…
Ce télésiège fut construit par Montaz-Mautino qui réalisa cette même année le télésiège des Outalays, en tous points identiques mais en version trois places ! Il desservait à l’époque que deux pistes : la noire du Lachat, réputée pour sa pente impressionnante ainsi que l’actuelle piste du Gypaète.
Après deux ans sans investissements, un nouveau télésiège fut installé en 1979 sur le secteur de la Côte : le télésiège deux places des Languières. Partant à proximité de celui du Lachat, il montait jusqu’au sommet de la Floria où se trouve sa gare amont, près de l’arrivée du téléski de la Floria (puis télésiège depuis 1981) et du télésiège de la Tolar. Ainsi, il permit un accès facilité à la vallée du Maroly par la Combe de la Tolar puisque auparavant il fallait soit prendre le télésiège du Lachat et ses hors-pistes très difficiles ou soit passé par l’intermédiaire des nombreux téléskis et télésièges du Chinaillon ! Il permit également une alternative au télésiège du Lachat lorsqu’il ne pouvait pas fonctionner ou était surchargé. Ceci fut d’autant plus vrai que la fréquentation du secteur augmenta, notamment à la suite de la construction de la télécabine du Rosay en 1986.
Le secteur de la Côte, point stratégique du domaine avec la télécabine venant du village et le télésiège montant au point culminant du domaine.
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En 2001, la SAEM “les téléskis du Grand-Bornand” décida de construire le télésiège débrayable six places du Lachat, qui fut le premier de la station, en remplacement du télésiège deux place fixe du même nom. Le tracé à quasiment repris celui de l’ancien appareil : il a juste dû être déplacé de quelques mètre suite à la découverte d’une faille géologique sur la ligne. A l’issue de ce chantier, la fréquentation du télésiège voisin des Languières a diminué mais pour autant il reste toujours essentiel notamment lorsque le télésiège du Lachat ne peut pas ouvrir à cause du risque d’avalanche ou plus couramment lorsqu’il y a des rafales de vent au sommet du Lachat.
Eté 2001, le Lachat est temporairement vierge de tout appareil en attendant que le nouveau télésiège débrayable soit installé. Sur la photo du haut, coulage des massifs de la gare aval.
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Parmi les travaux entrainés par le remplacement de cet appareil, il y avait la création de la piste 2000 qui descend sur le plateau de “la Nouvelle” où elle rejoint les pistes existantes. Toutefois, la création de cette piste ne put s’achever qu’en 2005, soit deux ans après que le mur montant sur le plateau de “la Nouvelle” est été libéré de l’ancien téléski qui fut remplacé par le télésiège débrayable du Maroly.
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Situation du télésiège sur le plan des pistes :
Le télésiège du Lachat dessert à lui tout seul quatre pistes difficile de grandes importances sur le domaine. La piste des Lanches retourne sur le secteur de la Côte/Lachat en passant par le sommet de la Floria. La Piste 2000 permet quant à elle de rejoindre la vallée du Maroly en descendant sur la face nord/est du Lachat. Cette piste a été conçue à l’occasion du remplacement du télésiège. Ensuite, la piste du Gypaète descend sur le col de Châtillon pour rejoindre la piste bleue du même nom. Le haut de cette piste est un vaste terrain non damé et parsemé de bosses. Enfin, la Noire du Lachat est une piste particulièrement raide qui descend sur la Floria pour y rejoindre les pistes existantes.
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Le Lachat : premier six places du Grand-Bornand !
Le télésiège biplace à pince fixe du Lachat construit en 1976 devait passer en 2001 sa deuxième grande visite. En 2000, la commune a décidé de le remplacer au regard de sa vétusté et de sa saturation. Il était en effet le second appareil le plus saturé après la Tolar avant son remplacement en 1999, avec un taux d’occupation moyenne de plus de 40% sur l’ensemble de la saison et plus de 60% en période de vacances (le seuil de saturation intervient vers 30-35% sur l’ensemble de la saison et 60% en période de vacance).
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Le choix s’est d’abord porté sur un télésiège quadriplaces à pinces fixes moins contraignant qu’un débrayable (entretien diminué, il n’y a pas à apporter l’énergie en gare retour,…) :
- Longueur : 1600m
- Dénivelé : 600m
- Débit : 2400 p/h (1100 p/h pour l’ancien appareil)
- Vitesse : 2.7m/s (2.5 m/s pour l’ancien appareil)
- Temps de montée : 10 minutes !
- Coût de l’investissement : 21.500.000 francs H.T.
Le tracé devait rependre celui de l’ancien appareil étant donné qu’il est le seul à se trouver en dehors des falaises, relativement protégé des avalanches.
Sur la base du cahier des charges fixé par la commune, maître d’ouvrage, et élaboré par le cabinet C.N.A, maître d’œuvre, ce projet n’a pas donné suite aux propositions des constructeurs à l’égard des prix élevé justifié par les caractéristiques techniques : débit, longueur et dénivelé.
Face à ce constat, une nouvelle consultation a été lancée à l’automne 2000 après étude par la commission des domaines skiables et le maître d’œuvre, pour réaliser un équipement télésiège débrayable 6 places :
- Longueur : 1600m
- Dénivelé : 600m
- Débit : 2400 p/h pouvant être portée à 2800 p/h par simple ajout de sièges sans autres modifications
- Vitesse : 5m/s
- Temps de montée : 5 minutes 20 secondes
Au résultat de la consultation engagé après appel d’offres infructueux, la société Pomagalski a été retenu au vu des différents critères techniques pour un coût de l’investissement s’élevant à : 25.700.000 francs H.T.
Le constructeur français a donc installé un télésiège débrayable du type Phoenix mais à gares Satellit, qui était dans le catalogue de ce constructeur en ce début du XXIème siècle. Cette gare a l’avantage de se confondre à l’architecture des chalets environnent par la simple présence du bois sur ces façades latérales, ce qui permet en plus de diminuer l’impact environnemental sur le plateau du Rosay où cohabitent les vieux chalets d’alpages et les remontées mécaniques. On notera que l’intégration du télésiège a été poussée jusqu’à son maximum avec la conception d’une couverture tavaillonné, une première au Grand-Bornand pour un télésiège ! La ligne est quant à elle typique de ce type d’installation avec ses sièges Doudouk à six places, tout comme la gare amont qui est identique à la gare aval hormis le fait qu’elle n’est pas tavaillonné du fait qu’elle est soumise à de rigoureuses conditions climatiques.
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Les caractéristiques actuelles du télésiège du Lachat :
Caractéristiques administratives :
- Nom de l’appareil : le Lachat
- Type d’appareil : télésiège débrayable
- Secteur : plateau du Rosay
- Commune : le Grand-Bornand
- Exploitant : SAEM “les remontées mécaniques du Grand-Bornand”
- Maître d’ouvrage : commune du Grand-Bornand
- Maître d’œuvre : C.N.A
- Saison d’exploitation : été et hiver
- Constructeur : Pomagalski
- Années de construction : 2001
- Montant de l’investissement : 3.918.000 €
Caractéristiques géométriques :
- Altitude de la gare aval : 1449 m
- Altitude de la gare amont : 2050 m
- Longueur : 1613 m
- Dénivelé : 601 m
- Pente moyenne : 40%
- Pente maximale : 79%
Caractéristiques techniques :
- Emplacement de la station motrice : aval
- Type de gare motrice : gare Satellit
- Puissance des moteurs principaux : 692 kW
- Puissance du moteur de secours : 216 kW
- Réducteur : PK 21-L
- Emplacement de la station de tension : aval
- Type de tension : hydraulique
- Nombre de vérins : 1
- Tension admissible d’un vérin : 36500 daN
- Installation électrique : Semer Automatismes
- Garage des véhicules : non
- Aide à l’embarquement : non
- Capacité des sièges : 6 personnes
- Nombre de sièges : 74
- Dispositif d’accouplement : pince OMEGA T
- Poids à vide d’un siège : 439 daN
- Diamètre du câble : 47 mm
Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :
- Nombre de pylônes : 17
- Nombre de virages : 0
- Largeur de la voie : 5.70 m
- Sens de montée : droite
- Sens d’exploitation : montée
- Vitesse en ligne : 5 m/s
- Vitesse en marche de secours : 1.30 m/s
- Temps de montée : 5mn 21s
- Débit : 2400 p/h
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La gare aval
La gare est située sur le plateau du Rosay, à 1449 mètres d’altitude à proximité du départ du télésiège des Languières et des téléskis de la Côte et de Châtillon. Elle se compose de deux pieds supportant une structure à l’intérieur de laquelle se trouve la motorisation de l’appareil. Celle-ci comprend une motorisation principale et une motorisation de secours. C’est également dans cette gare que s’effectue la tension de l’installation grâce à un unique vérin permettant la mobilité de la poulie dans le sens de la ligne. Cette gare Satellit à sa couverture en bois et un toit en tavaillon, ce qui permet une meilleure intégration dans les alpages du secteur qui comporte également beaucoup de chalet en bois. Le poste de conduite de l’installation se trouve ici, accolé à la gare.
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Situation du télésiège du Lachat par rapport aux autres installations du plateau du Rosay :
Le départ du télésiège vue en arrivant de la piste des Lanches :
Et en arrivant de la piste du Col de Châtillon :
Les télésièges des Languières (à gauche) et du Lachat (au milieu) vue depuis la gare amont de la télécabine du Rosay :
La gare du télésiège du Lachat et les deux premiers pylônes :
Vues sur la gare :
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La ligne
La ligne est assez longue, ce qui justifie la construction d’un téléporté débrayable. De plus, elle monte très fortement sur son milieu. Au départ, on commence par une petite et très courte montée jusqu’au pylône 2. Ensuite, la ligne monte tranquillement jusqu’au pylône 5 après lequel se trouve un petit replat jusqu’au pylône suivant. A partir de cet endroit, la pente devient maximale : on grimpe rapidement en direction du sommet du Lachat. La ligne ce radoucie ensuite au passage des pylônes 10 puis 11, ce dernier étant situé peu après quelques rares sapins présent sur le haut de la montagne. La ligne remonte enfin une dernière fois à partir du pylône 14 pour finir son ascension sur le plus haut sommet du Grand-Bornand.
La ligne comporte 17 pylônes numérotés de 1 à 17. Dans l’ordre de la montée, cela donne :
- P1 : 12C/12C
- P2 : 6S/6S
- P3 : 8S/6S
- P4 : 12S/12S
- P5 : 8S/8S
- P6 : 12C/12C
- P7 : 6S/4S
- P8 : 6S/4S
- P9 : 6S/6S
- P10 : 12S/12S
- P11 : 8S/8S
- P12 : 6S/4S
- P13 : 4SC/4SC
- P14 : 8S/6S
- P15 : 8S/8S
- P16 : 12S/12S
- P17 : 12S/12S
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Vues sur la ligne :
Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :
La totalité de la ligne vue du départ de l’installation :
Le début de la ligne :
Le pylône 4 et la ligne du télésiège au milieu des prés du plateau du Rosay :
La totalité de la ligne du pylône 4 à l’arrivée :
Survol de la piste des Lanches par le télésiège :
Le début de la ligne :
Le télésiège du Lachat vue de la piste du Col de Châtillon :
Le télésiège du Lachat avec en arrière-plan le “Mont Lachat”, autre sommet de la vallée de Thônes :
Le milieu de la ligne avec la montée sur le Mont Lachat de Châtillon :
Le rétablissement de la ligne après la grande montée :
Le télésiège du Lachat, montant vers les cimes…
La partie finale de la ligne du télésiège :
La ligne vue de la piste de la Gypaète :
La ligne avec le plateau du Rosay au fond :
La fin de la ligne avec l’Aiguille Verte et le Roc des Tours en arrière-plan :
Vues vers le bas de la ligne :
Pylônes 1 et 2 :
Pylône 2 :
Portée entre les pylônes 2 et 3, on monte tranquillement dans les alpages :
Pylône 3 :
L’impressionnant pylône 4, premier pylône à 12 galets en support :
Portée entre les pylônes 4 et 5, avec la piste des Lanches au-dessous :
Pylône 5 :
Pylône 6, une compression marquant le début de la forte montée :
Pylône 7 :
Portée entre les pylônes 7 et 8 :
Pylône 8, la pente reste toujours soutenue :
Pylône 9 :
L’impressionnant pylône 10, identique au pylône 4, et marquant la fin de la terrible montée :
Portée entre les pylônes 10 et 11, où l’on croise les seuls sapins présents sur le Mont Lachat de Châtillon :
Pylône 11 :
Pylône 12 :
Portée entre les pylônes 12et 13, avec la piste de la Gypaète à droite :
Un siège Doudouk à six places :
La pince débrayable :
Pylône 13, on attaque la montée finale :
Pylône 14 :
Portée entre les pylônes 14 et 15 :
Pylônes 15, 16 et 17 d’arrivée :
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La gare amont
La gare amont est située à 2050 mètres d’altitude au plus haut sommet du domaine skiable du Grand-Bornand. Elle est identique à la gare aval, hormis le fait qu’elle soit uniquement retour fixe. Il n’y a donc en gare que les systèmes d’embrayage/débrayage ainsi que le contour. On notera que contrairement à la gare aval, elle n’a pas son toit recouvert de tavaillons.
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La gare et les trois derniers pylônes :
Vues sur la gare :
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L’exploitation estivale
En été, le télésiège du Lachat est exploité tout comme la télécabine du Rosay et le télésiège du Châtelet. Il permet aux randonneurs, vététistes et parapentistes de rejoindre le sommet du Lachat.
Quelques photos :
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Clôture
Le remplacement du télésiège du Lachat a été essentiel pour permettre de rebooster ce secteur ô combien important sur le domaine car il s’agit du point culminant du domaine qui donne accès à de nombreuses pistes techniques qui sont prises d’assauts par les skieurs expérimentés. Confort, rapidité, sécurité, cette installation est une réussite qui a donné un nouvel élan à la station tout entière qui ne possédait jusque-là que de lents télésièges boudés par la clientèle. De plus, l’architecture soignée de cet appareil permet une harmonisation de ce télésiège avec les chalets environnants, ce qui est un bon exemple de diminution de l’empreinte environnemental des remontées mécaniques.
On ne peut donc que féliciter la réussite de cet investissement qui permet d’offrir à la clientèle un secteur de qualité accessible par un appareil performant qui sera présent très longtemps pour assurer le bonheur des skieurs !
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