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En 1976 fut enfin construit pour la SAEM le télésiège biplace fixe du “La Cha”, orthographié ainsi sur les premiers plans des pistes où il figure, pour la modique somme de 4 000 000 FF mais il ne put être achevé avant la fin de l’année (photo 1).

Dotée de 205 sièges oranges biplaces avec appuie dos et assise à lattes plastique noires horizontales ainsi que de pylônes au design épuré, la plus haute des remontées du domaine (arrivée à 2030m d’altitude), longue de 1679m, offrait un très beau dénivelé (611.79m) avec une pente moyenne à 40%, et desservait à l’origine deux pistes : une noire (la mythique noire du La Cha) et une rouge (l’actuelle Gypaète).

L’installation, qui ouvrit au public début 1977, ne fut officiellement inaugurée que le 12 octobre de la même année (photo 2). Ce télésiège, donnant véritablement au domaine une nouvelle dimension (photo 3) et portant le numéro de série 5910, était un appareil “Montaz-Mautino” de type 934 Trialp SL.

Sa vitesse était de 2.5 m/s et son débit de 1100 skieurs/heure. La montée se faisait sur la voie de droite. La durée du parcours était de 11mn 08s. La ligne d’origine devait être composée de 20 pylônes mais suite à la suppression du projet de gare intermédiaire, elle n’en compta réellement que 17. La station motrice/tension se trouvait au niveau de la gare aval.

Au sortir de la gare, le câble franchissait un portique compression (8C), puis la ligne s’élevait rapidement vers l’immense pylône n°3 support (6S) : ce pylône était le plus grand de la ligne (13m, voir photo 4). Ensuite, après avoir coupé la route menant au hameau de la Côte, la ligne s’élevait doucement, franchissant une longue zone vallonnée : ainsi, après une importante portée de 190m, la ligne se poursuivait par le pylône n°4 support/compression (4S/2C), puis par le pylône n°5 support (8S) situé sur un mamelon (photos 5 et 6).

Après une énorme portée de 203m (la plus longue de l’installation) la ligne atteignait le pylône n°6 support (6S) situé sur un autre mamelon puis, une centaine de mètres plus loin (après avoir coupé le chemin menant au col de Chatillon), le pylône n°7 compression (8C) situé au pied d’une forte pente dans laquelle on s’élevait alors très rapidement en altitude, franchissant successivement le pylône n°8 support/compression (2S/2C) et le pylône n°9 support (4S) fortement inclinés (45%).

La pente devenait légèrement moins raide à partir du pylône n°10 support (4S) et ce jusqu’au pylône n°11 support (4S), fortement inclinés eux aussi (45%) et proche l’un de l’autre (39m, voir photo 4 et 5). Par la suite, après avoir laissé sur la gauche les rares sapins présents à cet endroit, la pente se raidissait fortement à nouveau sur un peu moins de 150m avant d’atteindre le pylône n°12 support (8S) puis se radoucissait franchement par la suite : la ligne franchissait alors le pylône n°13 support (6S), le plus bas de la ligne (5.40m). Les pylônes n°12 et n°13 étaient très proches l’un de l’autre (17m) et la ligne devenait pratiquement horizontale à cet endroit où il était d’ailleurs prévu initialement une gare intermédiaire.

Après ce replat d’une vingtaine de mètres ponctué par une légère et courte descente, la ligne s’élevait de nouveau dans une pente bien raide et ce jusqu’à l’arrivée : ainsi, après une portée importante (197m), la ligne atteignait le pylône n°14 support/compression (2S/4C) puis environ 150 plus loin le pylône n°15 support (4S) situé au niveau du chemin menant au sommet du Lachat.

L’ascension progressive se poursuivait par le passage du pylône n°16 support (8S) et, 50m après avoir coupé à nouveau le chemin menant au sommet, la ligne atteignait enfin l’arrivée avec le passage des deux derniers pylônes (n°17 et n°18) tous les deux supports (8S) et particulièrement rapprochés l’un de l’autre (4m). Le dernier pylône partageait son massif d’ancrage avec le pylône incliné portant la poulie de renvoi situé 9m plus loin, l’ensemble supportant une plate-forme d’arrivée en planche suspendue, façon “piste d’atterrissage”, précédée d’un filet de rattrapage (photo 4).

Il est à noter qu’il était prévu après le pylône n°13 au niveau du replat une estacade. A cet endroit et à cet effet étaient prévus trois pylônes très rapprochés et très petits [n°14 support (8S), n°15 compression (6C) et n°16 compression (8C)]. L’arrivée intermédiaire était prévue entre ces pylônes n°14 et n°15 avec une montée à droite et une descente à gauche. Les trois pylônes suscités ne virent jamais le jour, cependant l’estacade intermédiaire qui fut quand à elle réellement mise en place fut seulement supprimée en début de la saison 1979/80 en n’ayant jamais servi !

Notons également que les zones comprises du pylône n°7 au pylône n°10 et du pylône n°14 au pylône n°15 étant avalancheuses, les ouvrages s’y trouvaient étaient protégés par d’horribles paravalanches en tôle. Notons enfin que ce télésiège fut utilisé par les parapentistes dès l’été 1987.

En 2000 débutèrent des travaux de terrassement de la future “piste 2000” destinée à relier le sommet du Lachat (notez au passage le changement d’orthographe de son nom qui intervint peu de temps après la mise en service de l’appareil) au plateau de la Nouvelle qui consistèrent en un dynamitage et un reprofilage du goulet et qui allaient durer cinq ans !

L’année suivante, le télésiège biplace fixe du Lachat obsolète, saturé et à bout de souffle finit enfin par être remplacé par un télésiège débrayable six places après 25 ans de service…

1) Le hameau de la Côte et le télésiège encore inachevé (noël 1976)
2) M. Gachet, doyen du village, inaugure le nouveau télésiège (octobre 1977)
3) Le Lachat, nouveau point culminant du domaine (1977)
4) Le sommet du Lachat et son télésiège, un argument commercial de poids pour la station du Grand-Bornand (ici en illustration de la plaquette pour la saison d’hiver 1980/1981).
5) La ligne du télésiège en hiver dans les années 1980
6) La ligne du télésiège en été dans les années 1980

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Crédits photographiques :

Les clichés n°1 et 5 ont été fournis par Jérôme Rolland. Le cliché n°2 provient du Dauphiné Libéré. Les clichés n°3, 4 et 6 ont été retrouvés par mes soins.

© Guillaume Attard pour www.ski-aravis.com (février 2010)

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