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Au sommaire :

  • A l’assaut de la Tête de Cabeau…
  • Les téléskis de la Tête de Cabeau : deux appareils majeurs à la Croix-Fry
  • Les gares aval
  • Les lignes
  • Les gares amont
  • Clôture

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A l’assaut de la Tête de Cabeau…

Le premier téléski de Manigod fut construit en 1964 au “Plan du Mont”. Cet appareil primitif sera par la suite transféré dès 1967 au Col de la Croix-Fry, un lieu jouissant d’un meilleur enneigement, avant d’être démonté en 1969. Un second téléski semble également avoir vue le jour en 1966 au Rosières. L’installateur de ce petit appareil contribuera à la création de la société “les téléskis de la Croix-Fry” qui installera en 1968 le téléski du Grand-Crêt. Ce téléski fut le premier appareil à lancer la station et la société, convaincue par le succès du téléski du Grand-Crêt après sa première saison, remplaça dans la foulée en le téléski des Rosières par un appareil plus moderne. Ce nouvel appareil a été installé entre le téléski du Grand-Crêt et le téléski de la Tête de Cabeau, ce dernier ayant également été construit en 1969.

Long de presque d’un kilomètre et disposant d’un virage à droite pour éviter d’être en dévers, le téléski de la Tête de Cabeau permettait de gravir la montagne qui lui a donné son nom depuis le col de la Croix-Fry. On accédait ainsi à plusieurs itinéraires et pistes intéressants. C’est durant ces années-là que fut également construit le premier téléski des Rhodos.

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En 1971, le domaine voisin de l’Etale, plus connu sous le nom du secteur de Merdassier, se développait indépendamment et installa le téléski du Chevreuil. Cet appareil permit de hisser les skieurs depuis le col de Merdassier jusqu’au sommet de la Tête de Cabeau : la jonction entre les deux domaines était née, et la Croix-Fry construisit l’année suivante le téléski de la Tête de Cabeau 2, doublant sur un tracé identique le premier appareil.

Après plusieurs années de pause et la construction du seul téléski débutants du Baby en 1975, la première moitié des années 1980 vit une relance des investissements sur la Croix-Fry :

  • La construction du télésiège de la Crête Blanche (dont une petite partie était parallèle au téléski des Rhodos) en 1981.
  • La modernisation des téléskis des Rosières et de la Tête de Cabeau 1 & 2.
  • La réimplantation d’un télésiège de la Clusaz pour traverser la route de la Croix-Fry (1985).

La liaison vers Merdassier depuis la Croix-Fry fut donc conforter car, outre les deux téléskis de la Tête de Cabeau, le nouveau télésiège de la Crête Blanche permit d’assurer ce rôle en plus de la desserte du secteur. En revanche, du côté de Merdassier, seul le téléski du Chevreuil assurait la liaison…

Le téléski du Merle fut donc installé en 1983 sur un tracé original afin d’aider celui du Chevreuil dans sa tâche. Mais il ne parvint pas à réduire la saturation de ce dernier qui fut finalement remplacé dès 1987 par le télésiège du Chevreuil après seulement 16 ans de service !

De l’autre côté, l’arrivée du télésiège de la Croix-Fry en 1985 pour franchir la route du col contribua à l’augmentation de la fréquentation du secteur, désormais relié entièrement à la Clusaz. Face à cette croissance qui entraina une saturation quotidienne du télésiège de la Crête Blanche, le téléski du Grand Crêt fut rallongé en 2007 pour atteindre désormais l’arrivée du télésiège de la Crête Blanche, permettant de seconder ce dernier dans son rôle.

Après avoir modernisé le télésiège de la Croix-Fry en 2010, c’est vers les téléskis de la Tête de Cabeau que se sont tournés les investissements. Afin d’améliorer la desserte des pistes du secteur et tenté de faire baisser la fréquentation trop importante du télésiège de la Crête Blanche, un télésiège quadriplace remplaça finalement les deux emblématiques téléskis de la Tête de Cabeau à l’été 2015.

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Situation des téléskis sur le plan des pistes :

Les téléskis de la Tête de Cabeau permettaient l’accès à trois pistes. Deux d’entre elles restaient sur le secteur de la Croix-Fry, et il s’agissait de la piste des Gentianes qui retournait au départ des téléskis et permettait de rejoindre le télésiège de la Croix-Fry ainsi que de la piste de l’Andran qui retournait au départ de l’installation en passant au bord de la forêt situé à droite des téléskis. Sur le secteur de Merdassier, ces téléskis desservaient la piste des Bleuets permettant ainsi d’accéder à cette autre partie du domaine.

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Les téléskis de la Tête de Cabeau : deux appareils majeurs à la Croix-Fry

La réalisation du téléski de la Tête de Cabeau en 1969 avait été confiée à l’entreprise Montagner qui avait fourni la quasi-totalité des téléskis de la station. Cet appareil était typique pour son époque : il était équipé d’une gare primitive très haute avec ses potences de décâblage, une ligne avec un virage à l’endroit en portique et une gare amont de type poulie flottante.

En 1972, Montagner installa en parallèle au premier téléski un autre appareil similaire. Au niveau de la gare aval, elles était quasiment identiques mis à part le fait que le fût avant était désormais en simple fut surmonté d’une potence de décâblage. Au niveau de la ligne, le pylône 1 au centre des voies devint commun aux deux appareils et le pylône de virage de ce second téléski fut relié au pylône existant du premier téléski par une traverse. La gare amont quant à elle demeurait toujours la même.

Les gares aval des deux téléskis avaient été rénovées vers le milieu des années 1980. A cette occasion, les modifications furent les suivantes :

  • Suppression du sommet des pylônes des gares et notamment des potences de décâblage afin de créé des structures plus basse.
  • Repositionnement des poulies d’entrée et de sortie de gare autrefois côte-à-côte et mettant celle sur le brin descendant immédiatement avant la poulie motrice.
  • Ajout du “chapeau” protégeant le groupe moteur qui fut inventé peu de temps avant.

Jusqu’à la fin de leur exploitation, le débit cumulé de ces deux appareils restait suffisant sur l’ensemble de la saison. Leur remplacement n’était donc pas dû à une saturation mais plus à une vieillesse et une inadaptation de ces appareils devenant problématique pour la cohésion même du domaine.

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Les caractéristiques du téléski de la Tête de Cabeau 1 à son démontage :

Caractéristiques administratives :

  • Nom de l’installation : la Tête de Cabeau 1
  • Type d’appareil : téléski à perches découplables
  • Secteur : la Croix-Fry
  • Commune : Manigod
  • Saison d’exploitation : hiver
  • Constructeur : Montagner
  • Année de construction : 1969
  • Année de démontage : 2015

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 1480 m
  • Altitude de la gare amont : 1680 m
  • Longueur : 985 m
  • Dénivelée : 200 m
  • Pente moyenne : 21%
  • Pente maximale : 34%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : aval
  • Emplacement de la station de tension : amont
  • Type de tension : contrepoids
  • Capacité des perches : 1 personne
  • Dispositif d’accouplement : douille auto-coinçante

Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :

  • Nombre de pylônes : 11
  • Nombre de virages : 1
  • Sens de montée : gauche
  • Vitesse en ligne : 3.2 m/s
  • Temps de montée : 5mn 8s
  • Débit : 610 p/h
  • Difficulté de la ligne : moyen
Les caractéristiques du téléski de la Tête de Cabeau 2 à son démontage :

Caractéristiques administratives :

  • Nom de l’installation : la Tête de Cabeau 2
  • Type d’appareil : téléski à perches découplables
  • Secteur : la Croix-Fry
  • Commune : Manigod
  • Saison d’exploitation : hiver
  • Constructeur : Montagner
  • Année de construction : 1972
  • Année de démontage : 2015

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 1480 m
  • Altitude de la gare amont : 1680 m
  • Longueur : 987 m
  • Dénivelée : 200 m
  • Pente moyenne : 21%
  • Pente maximale : 34%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : aval
  • Emplacement de la station de tension : amont
  • Type de tension : contrepoids
  • Capacité des perches : 1 personne
  • Dispositif d’accouplement : douille auto-coinçante

Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :

  • Nombre de pylônes : 12
  • Nombre de virages : 1
  • Sens de montée : droite
  • Vitesse en ligne : 3.2 m/s
  • Temps de montée : 5mn 8s
  • Débit : 610 p/h
  • Difficulté de la ligne : moyen

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Les gares aval

Les gares aval étaient situées au col de la Croix-Fry, à 1480 mètres d’altitude à proximité du départ des téléskis des Rhodos, des Rosières et du télésiège de la Crête Blanche. C’est ici que ce trouvait la partie motrice des deux appareils. Ces gares aval Montagner n’était plus tout-à-fait typiques de l’époque de leur construction suite à leur rénovation dans les années 1980. Ils se composaient d’un double pylône à l’arrière associé à un double fût à l’avant pour la Tête de Cabeau 1 et à un simple fût à l’avant pour la Tête de Cabeau 2. Ceux-ci supportaient une structure où étaient montés la chaîne cinématique à l’arrière (moteur, réducteur, poulie motrice), la glissière pour stocker les perches, le double déclencheur à l’avant sans oublier enfin les poulies d’entrée et de sortie de gare qui n’étaient plus côte-à-côte comme à l’origine.

Situation des gares aval au col de la Croix-Fry :

Les gares aval dans leur environnement, avec les chalets du col de la Croix-Fry en arrière-plan :

Les gares et l’arrivée des pistes de Jeannot et de l’Andran :

Vues sur les gares, le téléski de la Tête de Cabeau 1 étant situé à droite du téléski de la Tête de Cabeau 2 :

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Les lignes

Les lignes faisaient un peu moins d’un kilomètre. Au départ, on commençait par un replat rapidement interrompu par le pylône 1 qui annonçait une première côte. A partir des pylônes 2, les lignes se redressaient tranquillement jusqu’aux pylônes 6, c’est-à-dire après avoir franchi le virage à droite situé au niveau du double pylône 5. Entre les pylônes 6 et 7, on avançait sur un replat bien vite remplacé par la courte montée vers les pylônes 8. On retrouvait alors un nouveau passage en pente nulle qui se durcissait après avoir franchis les pylônes 9 et 10. Les pylônes 11 situés au sommet de la dernière côte redressaient les lignes qui restaient plate sur encore quelques mètres avant que l’on lâche la perche à la sortie du bois.

La ligne du téléski de la Tête de Cabeau 1 comportait 11 pylônes numérotés de 1 à 11. Dans l’ordre de la montée, cela donne :

  • P1 : C     (pylône commun avec la Tête de Cabeau 2)
  • P2 : S/SC
  • P3 : S/S
  • P4 : SC/S
  • P5 : Svirage à droite/Svirage     (pylône commun avec la Tête de Cabeau 2)
  • P6 : SC/SC
  • P7 : SC
  • P8 : S/S
  • P9 : C
  • P10 : SC
  • P11 : S/S

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La ligne du téléski de la Tête de Cabeau 2 comportait quant à lui 12 pylônes numérotés de 1 à 11. Dans l’ordre de la montée, cela donne :

  • P1 : C     (pylône commun avec la Tête de Cabeau 1)
  • P2 : S/SC
  • P3 : S/S
  • P4 : SC/SC
  • P5′ : S
  • P5 : virage à droite/virage     (pylône commun avec la Tête de Cabeau 1)
  • P6 : SC/SC
  • P7 : SC
  • P8 : S/S
  • P9 : C
  • P10 : SC
  • P11 : S/S

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Vues sur les lignes :

Le téléski de la Tête de Cabeau 1 est situé à droite du téléski de la Tête de Cabeau 2. 

Vue aérienne des lignes avec l’emplacement des pylônes :

Le début des lignes avec le départ du télésiège de la Crête Blanche juste derrière :

La première côte des appareils :

Le début des lignes vue de la piste de l’Andran :

Et de la piste de Jeannot :

Le début de la ligne jusqu’au double virage, dans les alpages de la Croix-Fry :

En sortie du virage :

La ligne vue de la piste des Gentianes :

Le milieu des lignes sur les pentes de la Tête de Cabeau :

Le milieu des lignes :

Les lignes vue de la piste des Gentianes, avec une petite partie des modules d’Opoualand :

Les lignes avec le plateau de Beauregard au fond :

La dernière partie des lignes, dans le bois :

Pylône 1, seul pylône monovoie commun aux deux appareils :

Portée entre les pylônes 1 et 2 :

Pylônes 2 :

Pylônes 3, les lignes montant tranquillement :

Pylônes 4 :

Portée entre les pylônes 4 et 5, on approchait du virage :

Pylônes 5′ et 5. Les lignes étaient déviées au niveau du pylône portique 5, commun aux deux appareils. Le virage du téléski de la Tête de Cabeau 2 étant à l’envers, cela avait nécessité l’ajout d’un pylône 5′ situé juste avant le virage afin de créer la compression artificielle nécessaire au passage du pylône 5 :

Pylônes 6, les lignes entamaient une partie constituée “en palier” successifs :

Portée entre les pylônes 6 et 7, avec la piste des Gentianes à gauche :

Pylônes 7 :

Pylônes 8 au sommet d’une nouvelle côte :

Portée entre les pylônes 8 et 9, avec la piste de l’Andran à droite :

Pylônes 9 :

Pylônes 10 annonçant la dernière ascension de la ligne :

Pylônes 11 :

Portée entre les pylônes 11 et les gares amont, les lâchers étant situés plus loin :

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Les gares amont

Les gares amont étaient situées au sommet de la Tête de Cabeau à 1680 mètres d’altitude. Un peu plus loin sur ce sommet se trouvaient également les gares amont du télésiège du Chevreuil et du téléski du Merle, tous deux venant du secteur de Merdassier. Les gares étaient constituées d’une simple poulie de retour tension par contrepoids montée pour chacun sur un pylône tubulaire.

La zone de lâcher :

Vues sur les gares :

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Clôture

Les téléskis de la Tête de Cabeau, par leur situation privilégiée sur le secteur de la Croix-Fry permettaient la desserte de nombreuses pistes et assuraient depuis longtemps la liaison avec le secteur de Merdassier. Bien qu’ils ne parvenaient que rarement à saturation, leur vieillesse commençait à se faire sentir à cause des pannes à répétition de ces appareils. De plus, juste à côté, la saturation du télésiège de la Crête Blanche n’était plus supportable par les skieurs…

Afin d’améliorer cet axe du domaine, les téléskis de la Tête de Cabeau ont été démontés à l’été 2015 après plus de quarante ans de service pour être remplacés par un unique télésiège sur un tracé légèrement différent.

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