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Au sommaire :

  • La Crête Blanche : un accès vers le second sommet de la Croix-Fry
  • Un télésiège très particulier
  • La gare aval
  • La ligne
  • La gare amont
  • Clôture et remerciements

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La Crête Blanche : un accès vers le second sommet de la Croix-Fry

Vers la fin des années 60, le secteur de la Croix-Fry commença à être équipé de ces premiers appareils avec notamment les téléskis du Grand-Crêt (1968) et de la Tête de Cabeau (1969). Ce dernier fut rapidement doublé en 1972, soit l’année suivant la création du secteur de Merdassier. Les téléskis de la Tête de Cabeau partent en contrebas du col de la Croix-Fry pour monter jusqu’au sommet de la Tête de Cabeau.

Dans les années qui suivirent, alors que Merdassier se développait, la Croix-Fry ne réalisa aucun investissement. Ce ne sera qu’en 1981 qu’un nouvel appareil verra le jour et non les moindres puisqu’il s’agit du premier télésiège de la station de Manigod. Ce télésiège de la Crête Blanche part à proximité des téléskis de la Tête de Cabeau mais monte sur un second point d’altitude de la Tête de Cabeau dont il fut le premier accès, le téléski du Grand-Crêt étant plus court qu’aujourd’hui. Il permit également une nouvelle liaison avec le secteur de Merdassier et servit de vitrine à la station tout entière ne comprenant que des téléskis.

Par la suite, un nouveau télésiège initialement implanté à la Clusaz fut déplacé en 1985 à la Croix-Fry pour traverser la route du col. Ceci contribua à l’augmentation de la fréquentation du secteur, désormais relié entièrement à la Clusaz. Face à cette croissance qui entraina une saturation quotidienne du télésiège de la Crête Blanche, le téléski du Grand Crêt fut rallongé en 2007 pour atteindre désormais l’arrivée du télésiège de la Crête Blanche, permettant de seconder ce dernier dans son rôle.

Malgré la saturation régulière de ce télésiège, il n’y a pas de projet de remplacement de cet appareil incontournable en skiant à la Croix-Fry.

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Situation du télésiège sur le plan des pistes :

Par sa position sur le secteur, le télésiège de la Crête Blanche dessert de nombreuses pistes. Il y a tout d’abord les pistes retournant au départ de l’installation et des téléskis voisins : la Marmotte, les Polailles ainsi que les Myrtilles. Ces pistes offre une belle diversité de relief durant la descente. Ensuite, il y a les pistes descendant au départ du téléski du Grand-Crêt : les Bois, qui est une piste zigzagante en forêt comme son nom l’indique, et celle des Vrailles très utilisée pour les compétitions. Enfin, il dessert également la piste de la Fouine qui est l’une des deux traversées de liaison vers le secteur de Merdassier.

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Un télésiège très particulier

Le télésiège de la Crête Blanche fut donc réalisé durant l’été 1981. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est l’entreprise Montagner qui a été retenu pour réaliser cette installation qui possède bien des particularités. Il faut d’ores et déjà savoir que cette réalisation fut l’unique télésiège construit par Montagner, spécialisé à l’époque dans les téléskis (il a d’ailleurs fourni la quasi-totalité des téléskis de Manigod). Montagner a donc, puisqu’il tentait de se lancer dans les télésièges, reprit les éléments du constructeur Pomagalski pour construire cet appareil, d’où la confusion sur le constructeur de cet appareil ressemblant plus à un appareil Poma qu’à autre chose.

Le télésiège de la Crête Blanche possède une gare “Delta”, typique de chez Pomagalski. A l’origine, la tension s’effectuait en gare amont, donc la gare Delta était motrice fixe. Sa ligne est également équipé de pylônes non pas tubulaire mais triangulaire à base rectangulaire. Vous pourrez vous rendre compte de cette particularité dans la partie consacrée à la ligne de cet appareil. La gare amont était à sa construction une gare retour tension qui fut changé en 2006 pour une simple poulie de retour fixe provenant du télésiège de Chaux Fleurie à Avoriaz. Celà a impliqué la transformation de la gare Delta en gare motrice-tension par l’ajout notamment de deux vérins. A l’occasion de cette grande rénovation de 2006, le tapis d’embarquement absent à l’origine fut rajouté et les portillons furent changés.

Le télésiège de la Crête Blanche est l’une des installations exploité pour le ski nocturne.

Il possède actuellement un débit insuffisant sur l’ensemble de la saison. Il n’est en effet pas rare de faire la queue pendant plusieurs minutes au départ de cet appareil.

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Les caractéristiques actuelles du télésiège de la Crête Blanche :

Caractéristiques administratives :

  • Nom de l’installation : la Crête Blanche
  • Type d’appareil : télésiège à pinces fixes
  • Secteur : la Croix-Fry
  • Commune : Manigod
  • Exploitant : Manigod Labellemontagne
  • Saison d’exploitation : hiver
  • Constructeur : Montagner (matériel provenant en grande partie de chez Pomagalski)
  • Année de construction : 1981

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 1450 m
  • Altitude de la gare amont : 1650 m
  • Longueur : 850 m
  • Dénivelée : 200 m
  • Pente moyenne : 26%
  • Pente maximale : 47%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : aval
  • Type de gare motrice : gare Delta à 7 vitres
  • Emplacement de la station de tension : aval
  • Type de tension : hydraulique
  • Nombre de vérins : 2
  • Aide à l’embarquement : tapis d’embarquement
  • Capacité des sièges : 2 personnes
  • Nombres de sièges : 82
  • Type de sièges : sièges “Goutte d’eau”
  • Dispositif d’accouplement : pinces fixe

Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :

  • Nombre de pylônes : 7
  • Nombre de virages : 0
  • Sens de montée : gauche
  • Vitesse en ligne : 2.5 m/s
  • Temps de montée : 5mn 40s
  • Débit : 900 p/h

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La gare aval

La gare est située au col de la Croix-Fry, à 1450 mètres d’altitude. A côté de cette gare se trouve également le départ des téléskis de la Tête de Cabeau 1 & 2 tandis que les téléskis des Rhodos et des Rosières sont situés non loin en amont du télésiège de la Crête Blanche. C’est dans cette gare Delta que se trouve depuis 2006 la partie motrice-tension du télésiège. On notera également qu’elle ne possède pas les habituelles compressions de sortie de gare intégrées à la structure et ce depuis sa construction. C’est un pylône portique placé à quelques mètres de la gare qui assure ce rôle.

Situation du télésiège au col de la Croix-Fry :

Le télésiège de la Crête Blanche, entouré des téléskis de la Tête de Cabeau et des Rhodos avec le col de la Croix-Fry en arrière plan :

Vues sur la gare :

A l’embarquement :

La poulie motrice encagée. On distingue également à droite l’un des deux vérins assurant la tension du câble :

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La ligne

La ligne de cet appareil est assez courte puisqu’elle ne fait que 850 m de long. Elle a une particularité et non les moindres : celle de posséder des pylônes aux fûts triangulaires de base rectangulaires. D’autres télésièges Poma en ont possédés, ce sont les télésièges biplaces de l’Eclose et des Romains à l’Alpe d’Huez. Toutefois, pour ces deux appareils, les pylônes ont été récupérés sur des appareils du constructeur Transtélé. Il se peut donc que le télésiège de la Crête Blanche utilise également des pylônes récupérés sur un autre appareil de ce constructeur.

En sortie de gare, on commence par une petite montée jusqu’au pylône 2 où la ligne se radoucie légèrement. Au pylône suivant, la pente redevient plus forte pour poursuivre sa route et se rétablir tranquillement jusqu’à l’arrivée. On notera qu’une partie du début de la ligne est parallèle au téléski des Rhodos, qui dessert la partie basse des pistes du secteur.

La ligne comporte 7 pylônes numérotés de 1 à 7. Dans l’ordre de la montée, cela donne :

  • P1 : 12C/12C
  • P2 : 4S/4S
  • P3 : 2C4S2C/2C4S2C
  • P4 : 6S/4S
  • P5 : 6S/4S
  • P6 : 6S/4S
  • P7 : 6S/6S

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Vues sur la ligne :

Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :

La gare aval et les deux premiers pylônes :

La quasi-totalité de la ligne vue du départ de l’installation :

Vue sur la ligne depuis la piste des Myrtilles :

La ligne du télésiège de la Crête Blanche avec celle du téléski des Rhodos juste derrière :

La ligne avec l’arrivée du téléski des Rhodos :

Le haut de la ligne depuis la piste de la Marmotte :

Et depuis celle des Myrtilles :

La ligne avec le col de la Croix-Fry au fond :

La fin de la ligne et l’arrivée à proximité du téléski du Grand-Crêt :

Vue depuis l’arrivée du télésiège :

Pylône 1 :

Portée entre les pylônes 1 et 2 avec le départ du téléski des Rhodos à gauche :

Pylône 2 :

L’un des 82 sièges du type “Goutte d’eau” à deux places avec assises rembourrées :

Pylône 3, seul support/compression de la ligne :

Pylône 4 :

Portée entre les pylônes 4 et 5 avec le croisement de la piste des Gentianes :

Pylône 5, on se rapproche de l’arrivée :

Pylône 6 vue de face :

Et de profil :

Portée entre les pylônes 6 et 7 avec la piste des Myrtilles à gauche et celle de la Marmotte à droite :

Pylône 7, le dernier de la ligne :

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La gare amont

La gare amont est située à 1650 mètres d’altitude sur la Tête de Cabeau. A la construction du télésiège, il s’agissait d’une gare retour tension par poulie flottante. Le débarquement s’effectuait sur une estacade en bois placé avant la poulie. On notera que ce type de débarquement et de système de tension choisi par Montagner en 1981 ne se faisait plus sur les télésièges à pinces fixes Pomagalski depuis le milieu des années 70 ! Ce débarquement, sauvage et dangereux fut finalement remplacé en 2006 par une butte en terre sur lequel est placé une simple poulie de retour fixe, permettant une facilité accrue pour quitter l’appareil et agrandissant la plate-forme autrefois encombré par l’imposante gare. Ceci est d’autant plus vrai qu’en 2007, le téléski du Grand-Crêt fut rallongé pour atteindre le sommet de la Crête Blanche, cohabitant ainsi avec le télésiège.

Le pylône 7 et la gare amont :

Les gares du télésiège de la Crête Blanche (à gauche) et du téléski du Grand-Crêt (à droite) :

Vue sur la gare :

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Clôture et remerciements

Cet appareil reflétant l’image de la Croix-Fry dessert de très nombreuses pistes par sa situation. Même si il est constamment surchargé, il n’y a à ce jour aucun projet de remplacement du seul télésiège construit par Montagner… Il est ainsi souhaitable que le futur télésiège de la Tête de Cabeau puisse créer une alternative à ce télésiège pour éviter une aggravation de la situation.

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Je remercie toutes les personnes qui, par leur intervention, ont pu contribuer à revenir sur des points historiques qui font qu’au lieu d’avoir un appareil pour le moins assez typique, nous sommes en présence d’un télésiège unique au monde…

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