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Au sommaire :
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La Mulaterie : berceau de l’une des sociétés exploitant le domaine skiable dans les années 1960/1970
- Présentation du téléski de la Mulaterie
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La gare aval
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La ligne
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La gare amont
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Clôture
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La Mulaterie : berceau de l’une des sociétés exploitant le domaine skiable dans les années 1960/1970
En 1953, la S.A “du téléski du Grand-Bornand” installa au Chinaillon le premier téléski, celui des Outalays. Après des débuts difficiles, elle se lança dans la construction du téléski du Baby en 1958 puis celui de la Floria en 1961, ce dernier permettant l’accès au sommet de la Floria à près de 1800 mètres d’altitude. Cet endroit devint pendant 11 ans le point culminant du domaine. Cette même année, des propriétaires jaloux de la réussite de cette société unirent leurs moyens pour constituer une nouvelle société, la S.A “du téléski de la Mulaterie”, qui installera son premier téléski toujours en 1961. Ce téléski de la Mulaterie avait apparemment un tracé longeant le bois de la Cour. Mais il n’y a que peu de traces de ce téléski qui fut déplacé dès 1963 pour devenir le téléski de la Cour, dont la gare de départ était à proximité de l’actuel restaurant du Solaret.
Pendant ce temps, la S.A “du téléski du Grand-Bornand” continua son expansion en direction du secteur de la Côte en installant deux appareils, respectivement en 1962 et 1963. Mais dans les années qui suivirent, la Beausite repris ces investissements pour ne pas se laisser distancer par son concurrent. Plusieurs téléskis verront ainsi le jour : le Châtelet (1966), le Mini-Schuss (1967) et le Venay (1967).
En 1972, elle continua d’étendre son domaine en réalisant trois nouveaux téléskis : la Cour 1, les Bouts et le Maroly (ces deux derniers se situant dans la vallée du Maroly). A cette occasion, le téléski de la Cour fut rallongé pour devenir la Cour 2 et permit, avec le téléski du Châtelet, de rejoindre la vallée du Maroly où quatre autres appareils seront installés en 1974/1975 (les téléskis du Chouly, du Prarian, de l’Almet et le télésiège de la Tolar) par la commune.
Pour tenter de ne pas se laisser distancer par la nouvelle SAEM (regroupant la commune du Grand-Bornand et la S.A “des téléskis du Grand-Bornand”) qui construisit en 1976 pas moins de deux télésièges dont le Lachat (qui restera le nouveau point culminant du domaine skiable à partir de cette date), la S.A “Chinaillon Beausite” construisit ses ultimes appareils la même année 1976 : le télésiège du Châtelet, premier triplace de la station avec celui des Outalays appartenant à la SAEM, et le téléski de la Mulaterie. Cet appareil partait du hameau du même nom, longeait le bois de la Cour et terminait en contrebas d’une vieille ferme encore existante de nos jours.
Vers la fin des années 80, l’épisode des hivers sans neige fut un tournant dans le développement du domaine skiable qui allait désormais faire apparaître la neige de culture et commencer à remplacer des installations devenues vétustes. De plus, des travaux furent engagés pour améliorer les performances des pistes d’altitude gardant mieux la neige. Ainsi, dans cette optique, le téléski des Bouts fut déplacé en 1990 en parallèle à celui du Prarian. En 1993, la commune décida de réaliser une route entre la Mulaterie et la vallée du Maroly permettant entre autre aux navettes de gagner le Maroly via la piste du Lac en cas de très faible enneigement. Or le téléski de la Mulaterie croisait cette nouvelle route, ce qui pouvait poser des problèmes, notamment avec les câbles. Ainsi, le téléski fut déplacé en direction des téléskis de la Cour, son départ fut placé au-dessus de la nouvelle route et un lâcher sous poulie vint remplacer la poulie flottante d’origine.
Par la suite, le réaménagement du domaine skiable commença : les Châtelets furent remplacés par le télésiège quadriplace du Châtelet dès 1997, suivi par de nombreux autres appareils jusqu’en 2003. Cette année-là furent également démontés les téléskis de la Cour. Malgré le fait que leur remplacement était envisagé, aucun investissement n’a été réalisé sur ce secteur depuis cette date.
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Il est à noter que le téléski de la Mulaterie demeure, avec celui des Bouts devenu le téléski du Prarian 2, les ultimes téléskis de la S.A “Chinaillon Beausite” qui fut englobée dans la SAEM en 1980 alors qu’elle était en grande difficulté.
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Situation du téléski sur le plan des pistes :
Le téléski de la Mulaterie dessert trois pistes. Tout d’abord, la piste des Tavaillons retourne au départ de l’appareil en le longeant. On y trouve également un boarder cross en parallèle. Ensuite, la piste des Ancelles, originellement la piste de “la Cour”, retourne également au départ de l’appareil mais est beaucoup moins fréquenté depuis la disparition des téléskis éponyme. Enfin, la piste des Églantines permet de rejoindre les installations du secteur Gettiers/Outalays.
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Présentation du téléski de la Mulaterie
La réalisation du téléski de la Mulaterie en 1976 a été confiée à l’entreprise Pomagalski qui fournira en même temps le télésiège triplace du Châtelet. La gare aval figurait dans la gamme classique pour cette époque chez ce constructeur où la structure se compose d’un simple pylône reconnaissable par sa forme carré, creuse à l’intérieure, et supportant la chaîne cinématique et le stockage des perches. La ligne et la gare amont ne possédaient également aucune particularité par rapport à d’autres téléskis Pomagalski. Lors du déplacement, c’est le constructeur d’origine qui s’est occupé de l’installation. La totalité des potences et poulies de ligne ont été changées, et un lâcher sous poulie conçu pour les téléskis école a été mise en place. La gare aval n’a quant à elle subi aucune modification.
Actuellement, le débit de cet appareil est suffisant sur l’ensemble de la saison. En effet ce téléski, par ses performances mais surtout son positionnement, a du mal à devenir populaire malgré le démontage des téléskis de la Cour. Son remplacement n’est donc pas à l’ordre du jour, même si ce secteur aurait bien besoin d’être redynamiser avec un téléski mieux placé.
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Les caractéristiques actuelles du téléski de la Mulaterie :
Caractéristiques administratives :
- Nom de l’installation : la Mulaterie
- Type d’appareil : téléski à perches découplables
- Secteur : Chinaillon
- Commune : le Grand-Bornand
- Exploitant : SAEM “les Remontées mécaniques du Grand-Bornand”
- Saison d’exploitation : hiver
- Constructeur : Pomagalski
- Année d’origine : 1976
- Année de déplacement : 1993
Caractéristiques géométriques :
- Altitude de la gare aval : 1322 m
- Altitude de la gare amont : 1430 m
- Longueur : 421 m
- Dénivelée : 108 m
- Pente moyenne : 27%
- Pente maximale : 38%
Caractéristiques techniques :
- Emplacement de la station motrice : aval
- Type de gare motrice : gare H60
- Puissance : 40 kW
- Diamètre de la poulie motrice : 1.07 m
- Emplacement de la station de tension : amont
- Type de gare retour : lâcher sous poulie (LSP)
- Nombre de poulies retour : 2
- Diamètre des poulies retour : 1.5 m
- Type de tension : hydraulique
- Nombre de vérins : 1
- Installation électrique : SAEM “les Remontées mécaniques du Grand-Bornand”
- Capacité des perches : 1 personne
- Nombre de perches : 51
- Espacement des perches : 16.64 m
- Dispositif d’accouplement : douille auto-coinçante
- Diamètre du câble : 12 mm
Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :
- Nombre de pylônes : 6
- Nombre de virages : 0
- Largeur de la voie : 3.5 m
- Sens de montée : gauche
- Vitesse en ligne : 2.82 m/s
- Temps de montée : 2mn 30s
- Débit : 650 p/h
- Difficulté de la ligne : moyen
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La gare aval
La gare aval est située en amont du hameau de la Mulaterie, à 1322 mètres d’altitude. C’est ici que ce trouve la partie motrice de l’appareil. Cette gare aval Pomagalski type H se compose d’un pylône quadrangulaire supportant une structure où sont montées la chaîne cinématique à l’arrière (moteur, réducteur, poulie motrice), la glissière pour stocker les perches, le double déclencheur à l’avant et enfin les poulies d’entrée et de sortie de gare. Le poste de conduite se trouve ici, accolé à la gare.
Vues générale sur la gare et le premier pylône :
Vues sur la gare :
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La ligne
La ligne est relativement courte et ne présente pas de grandes difficultés. Au départ, on commence par une grande montée vers le pylône 2, où la pente se radoucie quelque peu. Ensuite, la ligne continu son ascension de manière assez linéaire jusqu’au pylône 5 qui la fait devenir plate. Au pylône suivant, on réattaque une courte montée pas très raide qui nous conduit jusqu’à l’arrivée, constituée d’un lâcher sous poulie.
La ligne comporte 6 pylônes numérotés de 1 à 6. Dans l’ordre de la montée, cela donne :
- P1 : SC
- P2 : SC/S avec une poulie inclinée à 90°
- P3 : SC/SC
- P4 : SC/SC
- P5 : S/SC
- P6 : SC
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Vues sur la ligne :
Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :
Vue de la totalité de la ligne depuis le sommet de la Floria :
La totalité de la ligne vue du centre du Chinaillon :
La ligne vue du départ de l’appareil :
La gare de départ et le début de la ligne :
Le début de la ligne avec le village du Chinaillon en arrière-plan, vue depuis la piste des Tavaillons :
Le milieu de la ligne :
La ligne dans les alpages du Chinaillon :
Le milieu de la ligne vue d’une piste servant de mini stade de slalom :
La ligne avec le sommet de la Floria au fond :
La fin de la ligne :
La ligne vue de l’arrivée, avec la piste des Tavaillons à droite :
Pylône 1 :
Portée entre les pylônes 1 et 2, on gravi la pente la plus raide de la ligne :
Pylône 2 :
Pylône 3 :
Portée entre les pylônes 3 et 4 :
Pylône 4, on monte de façon assez linéaire dans les alpages :
Pylône 5 :
Portée entre les pylônes 5 et 6, avec la piste des Tavaillons à gauche :
Pylône 6 :
Portée entre le pylône 6 et la gare retour :
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La gare amont
La gare amont est située dans les alpages du Chinaillon, à 1430 mètres d’altitude. Elle est constituée d’un lâcher sous poulie (LSP), fait unique sur les téléskis débrayables du Grand-Bornand ! Sur cette gare sont montées deux poulies, qui permettent par leur nombre et leur taille de conserver la largeur de la voie. Ce sont ces poulies qui assurent la tension de l’installation via un vérin hydraulique monté sur la structure.
Le lâcher sous poulie est constitué de deux poulies assurant la tension du câble via un vérin hydraulique.
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Clôture
Le téléski de la Mulaterie demeure aujourd’hui le dernier téléski débrayable survivant du secteur. Il continu toujours d’attirer les clients qui y viennent pour plusieurs raisons allant du retour vers les Gettiers à la course sur le boardercross en passant par la desserte de deux pistes bleues. Malgré tout, son positionnement fait qu’il ne permet pas d’exploiter toutes les capacités du secteur, ce qui est bien dommage. Pour clore ce reportage, il ne reste plus qu’a signaler qu’un projet de remplacement a été envisagé juste après le démontage des téléskis de la Cour, mais a été abandonné depuis. Un grand mystère plane donc sur l’avenir de ce téléski qui est l’un des deux derniers appareils de la Beausite encore en service de nos jours…
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