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Au sommaire :

  • L’histoire de l’équipement du Crêt du Merle, un axe important au sein du domaine
  • Les télésièges des Praz et de la Ruade : deux télésièges indépendants techniquement mais pas sur le plan architectural…
  • La gare aval
  • Au cœur de l’imposante gare motrice “Alpha”
  • Les lignes
  • Les gares amont
  • Clôture

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L’histoire de l’équipement du Crêt du Merle, un axe important au sein du domaine

Le lancement du ski à La Clusaz débuta en 1933 lorsque le premier télétraineau entra en service. Partant du village, cet étrange appareil dont on était assis dans une sorte de luge remorquée par un câble montait sur le Crêt du Merle. Il fut bien vite remplacé par un second appareil du même type mais plus performant, qui montait jusqu’à la Ruade. En 1942, Gabriel Julliard installa un téléski dans le prolongement du télétraineau mais celui-ci ne fonctionna qu’en pointillé à cause d’un problème de conception. L’existence du télétraineau s’acheva prématurément lorsqu’en 1945 un accident coûta la vie à 5 personnes. Mais La Clusaz se montra très réactive pour masquer ce tragique accident, en construisant dès 1946 un grand téléski, entièrement métallique, qui remplaça d’emblée le télétraineau et le téléski de Julliard. Ce nouveau téléski “du Merle” fut réalisé par le constructeur Applevage, très connu pour les nombreux téléphériques qu’il réalisa de 1936 à 1962.

En 1948, le Crêt du Loup fut équipé d’un téléski similaire, également réalisé par Applevage, et qui permit de hisser les skieurs à plus de 1850 mètres d’altitude.

Mais il restait un problème et de taille : le départ du téléski du Merle se situait beaucoup plus haut que le front de neige et donc son accès était loin d’être aisé ! Cela amena à construire dans un premier temps le téléski de la Ruade à proximité de celui du Merle mais partant de beaucoup plus bas pour se terminer à proximité de l’arrivée de l’ex-télétraineau. Cette fois-ci, ce fut le constructeur Pomagalski qui obtint le chantier de ce téléski en 1953. Que ce soit pour le téléski du Crêt du Merle ou de la Ruade, les pylônes étaient en treillis puisque les tubulaires n’existaient pas encore à cette époque. Principalement utilisé pour accéder au Crêt du Merle, la Ruade permit également aux grands débutants de se familiariser avec un téléski pas encore trop difficile avant de s’élancer sur les appareils voisins du Merle ou du Bossonnet, ce dernier ayant été réalisé en 1962.

Les deux téléskis du Merle et de la Ruade furent ensuite remplacés en 1970 par deux téléskis, partant désormais tous les deux de la route des Aravis. Ce remplacement visait simplement à installer des téléskis moderne en lieu et place des téléskis d’origine devenus obsolètes de part leur technologie mise en œuvre. L’objectif n’était pas d’avoir du débit, car un projet visait à construire un téléporté très performant permettant de hisser les skieurs même en cas de faible enneigement. Ainsi, le nouveau téléski du Crêt du Merle devait juste servir à seconder ce téléporté afin de résorber les files d’attente lorsque l’enneigement était suffisant sur le bas du massif.

Le bas du massif de l’Aiguille, un espace de glisse très populaire à proximité du village.

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Pendant ce temps, le massif continuait son développement dans sa partie supérieure avec notamment la construction des deux téléskis du Crêt du Loup en 1971 et du téléski de l’Aiguille en 1957. De même, en station, le télésiège de la Patinoire permit de rejoindre directement les téléskis du Crêt du Merle depuis Champ Giguet, ce qui fut largement salué. Mais la combinaison de ces deux extensions fit souffler le téléski du Crêt du Merle, dont le débit ne permettait plus d’assurer correctement l’ascension des skieurs.

Afin de remédier à ce problème, une solution fut trouvée en 1974. Cet année-là fut construit un nouveau téléporté sur le domaine et non l’un des moindres : il s’agissait du mythique télésiège débrayable du Crêt du Merle qui, outre le fait qu’il permit d’enrayer temporairement les files d’attente au départ du Crêt du Merle, servait également de vitrine à la station du fait de la technicité mise en œuvre. Il était parallèle au téléski du Crêt du Merle mais démarrait plus bas, de l’autre côté de la route des Aravis.

En 1984, dans le cadre d’une grande rénovation du secteur du Crêt du Merle, la télécabine de la Patinoire vint remplacer le télésiège du même nom et les téléskis du Crêt du Merle et de la Ruade, complètement dépassés par leur propre succès, furent démontés au profit des deux télésièges des Praz et de la Ruade, dépendants sur le plan architectural. En effet, leurs gares aval et pylônes étaient communs, ce qui permettait de gagner de la place au sol mais qui pour le coup, donnait une sérieuse claque au paysage.

A la suite du réaménagement du massif de l’Etale en 2007, la commune envisagea de reprendre le massif de l’Aiguille en trois phases : le Crêt du Loup (2012), le Crêt du Merle/Bossonnet (2014) et enfin la Combe des Juments. La seconde phase programmée pour 2014 consistait à reprendre entièrement le secteur du Bossonnet en y renouvellement les téléskis existants, parmi les plus anciens du domaine, et en démontant les télésièges des Praz et de la Ruade pour éviter de leur faire passer la grande inspection des 30 ans…

Voici rapidement le détail des principaux travaux :

  • Construire un télémix (TSCD6-10) dont le départ se situe sur le front de neige du Bossonnet et l’arrivée au sommet du télésiège du P’tit Loup.
  • Construire un télésiège quadriplace fixe (TSF4) entre le front de neige du Bossonnet et l’arrivée intermédiaire du téléski afin de remonter les débutants coincés au pied du secteur en direction de la Patinoire.
  • Construire un téléski à enrouleurs (TKE1) sur le front de neige du Bossonnet pour remplacer le Baby Bossonnet dans sa tâche.
  • Démonter les téléskis du Bossonnet et du Baby Bossonnet ainsi que les télésièges des Praz et de la Ruade.
  • Démolir le bâtiment des pistes existant.
  • Créer un parking souterrain sous les gares des téléportés, incluant de nouvelles caisses et une consigne à skis…

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Situation des télésièges sur le plan des pistes :

Le télésiège des Praz, outre le fait qu’il permettait de rejoindre les différents appareils du Crêt du Loup, desservait trois pistes dont une de liaison. On a d’abord la piste du Merle qui descend sur le secteur du Crêt du Merle, le long de l’appareil dont il peut retourner au départ. La piste du Merle (variante) assure quant à elle la même fonction puisqu’elle rejoint la piste pré-citée au niveau de l’arrivée du téléski du Bossonnet. Enfin, la piste de la Motte est une piste de liaison qui permet d’accéder au massif de Balme mais revient également au départ du difficile téléski du Bossonnet qu’il faut alors prendre pour regagner le télésiège des Praz. Le télésiège de la Ruade ne desservait quant à lui que la piste de la Ruade qui retourne à son départ.

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Les télésièges des Praz et de la Ruade : deux télésièges indépendants techniquement mais pas sur le plan architectural…

Les télésièges des Praz et de la Ruade furent donc installés par Pomagalski durant l’été 1984. La grande particularité de ces appareils était qu’ils se partageaient leur gare motrice ainsi que leurs fûts de pylônes. Mais commençons par la gare motrice.

C’était une gare “Alpha” qui appartenait à la nouvelle gamme de gares Pomagalski officiellement lancée en 1982 et esthétiquement améliorée à partir de l’année suivante. Toutefois, cette gare était particulière car il s’agissait en fait d’un assemblage de deux gares identiques reposant sur un unique pied central en plus des deux pieds qui supportaient chacun l’une des extrémités de la structure. La circulation entre les deux parties de la gare se faisait sans encombre car il n’y avait aucune cloison ou porte entre les deux. Ils se partageaient également le pupitre de commande placé devant le pied central. Cette immense gare assurait donc l’entrainement de l’installation via deux machineries indépendantes pour chaque appareil. En revanche, la tension des installations ne se faisait pas en gare aval car la structure avait besoin d’être entièrement mobile, ce qui fait qu’il était impossible de satisfaire simultanément la tension des deux télésièges.

Les lignes étaient également particulières car elles se partageaient leurs 6 premiers pylônes, qui étaient donc de type Y afin de n’avoir qu’un seul fût et donc qu’un seul massif en béton pour maintenir les deux lignes en même temps.  Cette technique avait également permis de réduire l’encombrement au sol car sur le bas de Crêt du Merle, les pistes se regroupent et forment un important lieu de passage des skieurs. Or, il y a en plus des pylônes de Praz/Ruade, les pylônes du télésiège du Crêt du Merle et de la télécabine de la Patinoire qui prenaient déjà de la place au sol. On constate ainsi que c’est un procédé de regroupement de pylônes différent de celui qui a été utilisé sur les télésièges du Crêt du Loup et du Mini-Loup, construits sur le secteur voisin en 1979. Les deux télésièges étaient pourvus de sièges “Arceau” qui étaient les successeurs des sièges “Goutte d’eau” installées sur les remontées entre 1973 et le milieu des années 1980. Ils se déclinaient ainsi en version deux places pour la Ruade et trois places pour les Praz.

En ce qui concernait les gares amont, ce n’était donc pas de simples poulies de retour fixe mais des gares qui assuraient chacun la tension de son propre appareil grâce à un lorry se déplaçant dans la sens de la ligne à l’aide de deux vérins hydrauliques montés sur l’ensemble.

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Les caractéristiques du télésiège des Praz à son démontage :

Caractéristiques administratives :

  • Nom de l’appareil : les Praz
  • Type d’appareil : télésiège à pinces fixes
  • Secteur : Aiguille
  • Commune : la Clusaz
  • Exploitant : Société d’Aménagements Touristiques et d’Exploitation de La Clusaz (SATELC)
  • Saison d’exploitation : hiver
  • Constructeur : Pomagalski
  • Année de construction : 1984
  • Année de démontage : 2014

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 1109 m
  • Altitude de la gare amont : 1513 m
  • Longueur : 1454 m
  • Dénivelé : 404 m
  • Pente moyenne : 29%
  • Pente maximale : 55%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : aval
  • Type de gare motrice : gare “Alpha” à 12 vitres
  • Type de motorisation principale : électrique
  • Nombre de moteur(s) électrique : 1 moteur à courant continu BBC
  • Puissance de la motorisation principale : 262.5 kW
  • Caractéristiques d’un moteur : 400V – 953A – 1502trs/min
  • Type de motorisation de secours : thermique
  • Nombre de moteur(s) de secours : 1 moteur VM motori 1308
  • Puissance de la motorisation de secours : 177 kW
  • Vitesse maximale d’un moteur de secours : 2300trs/min
  • Réducteur : Poma-Kissling KPU15000
  • Rapport de réduction : 87,78:1
  • Couple du réducteur : 3500 daNm
  • Emplacement de la station de tension : amont
  • Type de tension : hydraulique
  • Nombre de vérin(s) : 2
  • Installation électrique : Brown, Boveri & Cie (BBC)
  • Type de frein(s) de service (F1) : électromagnétique
  • Nombre de frein(s) de service (F1) : 1 frein Pommier RJ3
  • Type de frein(s) d’urgence (F2) : hydraulique
  • Nombre de frein(s) d’urgence (F2) : 3 freins Ethywag CH6/0.42/0.37
  • Pression de la pompe de(s) frein(s) de poulie : 350 bars
  • Diamètre du câble : 40.5 mm
  • Capacité des sièges : 3 personnes
  • Nombre de sièges : 189
  • Espacement des sièges : 15.43 m
  • Type de sièges : sièges “Arceau”
  • Dispositif d’accouplement siège/câble : pince fixe mono-suspente 2100
  • Aide à l’embarquement : tapis d’embarquement

Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :

  • Nombre de pylônes : 16
  • Nombre de virages : 0
  • Largeur de la voie : 4.1 m
  • Sens de montée : droite
  • Sens d’exploitation : montée
  • Vitesse en ligne : 2.5 m/s
  • Temps de montée : 9mn 42s
  • Débit : 1750 p/h
Les caractéristiques du télésiège de la Ruade à son démontage :

Caractéristiques administratives :

  • Nom de l’appareil : la Ruade
  • Type d’appareil : télésiège à pinces fixes
  • Secteur : Aiguille
  • Commune : la Clusaz
  • Exploitant : Société d’Aménagements Touristiques et d’Exploitation de La Clusaz (SATELC)
  • Saison d’exploitation : hiver
  • Constructeur : Pomagalski
  • Année de construction : 1984
  • Année de démontage : 2014

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 1109 m
  • Altitude de la gare amont : 1230 m
  • Longueur : 549 m
  • Dénivelé : 140 m
  • Pente moyenne : 27%
  • Pente maximale : 54%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : aval
  • Type de gare motrice : gare “Alpha” à 12 vitres
  • Type de motorisation principale : électrique
  • Nombre de moteur(s) électrique : 1 moteur à courant continu BBC GN 200 S35 F
  • Puissance de la motorisation principale : 87 kW
  • Caractéristiques d’un moteur : 400V – 233A – 1697trs/min
  • Type de motorisation de secours : thermique
  • Nombre de moteur(s) de secours : 1 moteur Lombardini 5ld825-4
  • Puissance de la motorisation de secours : 44 kW
  • Vitesse maximale d’un moteur de secours : 2600trs/min
  • Réducteur : Poma-Kissling VKSU-680P
  • Rapport de réduction : 60:1
  • Couple du réducteur : 3500 daNm
  • Emplacement de la station de tension : amont
  • Type de tension : hydraulique
  • Nombre de vérin(s) : 2
  • Installation électrique : Brown, Boveri & Cie (BBC)
  • Type de frein(s) de service (F1) : électromagnétique
  • Nombre de frein(s) de service (F1) : 1 frein Pommier C190
  • Type de frein(s) d’urgence (F2) : hydraulique
  • Nombre de frein(s) d’urgence (F2) : 2 freins Ethywag CH6/0.42/0.37
  • Pression de la pompe de(s) frein(s) de poulie : 350 bars
  • Diamètre du câble : 32.9 mm
  • Capacité des sièges : 2 personnes
  • Nombre de sièges : 69
  • Espacement des sièges : 15.84 m
  • Type de sièges : sièges “Arceau”
  • Dispositif d’accouplement siège/câble : pince fixe mono-suspente 2100
  • Aide à l’embarquement : aucun

Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :

  • Nombre de pylônes : 7
  • Nombre de virages : 0
  • Largeur de la voie : 4.1 m
  • Sens de montée : gauche
  • Sens d’exploitation : montée
  • Vitesse en ligne : 2.2 m/s
  • Temps de montée : 4mn 10s
  • Débit : 1000 p/h

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La gare aval

La gare aval était située en amont du centre du village de la Clusaz, à 1109 mètres d’altitude à proximité de la route des Aravis et de la gare amont de la télécabine de la Patinoire. Cette gare Alpha était unique en son genre car étant prévue pour accueillir deux télésièges, elle était très longue. Elle possédait d’ailleurs 12 vitres au lieu des 6 vitres constituant une gare Alpha classique. La gare se composait de trois pieds supportant une structure dans laquelle se trouve l’entrainement des deux installations, composés chacun d’un moteur électrique principal et d’un moteur thermique de secours. Cette gare n’assurait pas la tension de l’installation car il était impossible de régler deux tensions différentes sur une même structure. Les skieurs se présentaient à l’un ou l’autre des télésièges en se plaçant dans la file d’attente correspondante et étaient alors guidés sous la structure à l’arrière de la gare. L’embarquement du télésiège des Praz était facilité par la présence d’un tapis d’embarquement. Enfin, le poste de conduite principal de chaque appareil se trouvait ici, accolé au pied central de l’immense gare.

La gare vue en arrivant du côté de l’embarquement du télésiège de la Ruade :

Et vue du côté de l’embarquement du télésiège des Praz :

Vues sur l’immense gare et ses portiques en compressions :

Les deux compressions du télésiège des Praz :

La gare vue en montant au télésiège du Crêt du Merle :

Vue en direction de l’embarquement de la Ruade :

Vue en direction de l’embarquement des Praz :

La commande des deux télésièges se faisait depuis l’armoire bleu placée entre les embarquements :

L’embarquement du télésiège des Praz avec le tapis :

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Au cœur de l’imposante gare motrice “Alpha”

C’est donc cette gare aval qui était la station motrice des deux installations. Cette partie va vous présenter plus en détail le fonctionnement de l’entrainement, présent sur toutes les remontées mécaniques.

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Les motorisations :

Chaque télésiège était composé d’une motorisation principale et une motorisation de secours, comme pour tous les appareils de ce type.

  • La marche normale :Elle était utilisée dans les conditions normales d’exploitation. Un moteur électrique entrainait la poulie motrice par le biais d’un réducteur, qui avait comme rôle de réduire la vitesse tout en augmentant le couple. La transmission entre le moteur et le réducteur se faisait en direct pour Praz et par courroies pour la Ruade. Le moteur entrainant l’installation était piloté par un variateur de vitesse qui permettait de réguler la vitesse de l’installation à la demande des conducteurs. Sur l’axe du moteur se trouvait un volant d’inertie sur lequel était placé un frein. C’était le frein de service, utilisé à chaque arrêt du télésiège.
  • La marche de secours :Elle permettait de faire évacuer la ligne lorsque le moteur principal était défaillant ou qu’il y avait une coupure électrique sur le réseau. Le moteur thermique de Praz était couplé au réducteur en parallèle au moteur thermique, sur la même entrée. Néanmoins, il passait par un réducteur auxiliaire, permettant de l’isoler de l’entrainement lorsqu’il n’était pas utilisé. Pour la Ruade, il était pris en parallèle au moteur électrique, en utilisant un autre jeu de courroies.

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Voici une série de photos montrant les organes d’entrainement. Vous constaterez de légères différences fonctionnelles entre les deux télésièges, ainsi qu’un dimensionnement différent des organes. Cela provient de l’écart de puissance qui était à développer par chacun des deux télésièges : 87 kW pour la Ruade et 262 kW pour Praz, ce dernier aurait pu évoluer en débrayable.

Vue sur une partie de l’intérieur de la gare amont côté Praz, avec le moteur thermique au premier plan à gauche. On trouvait au centre (en bleu) le réducteur et au fond (en vert) le moteur électrique :

TSF3 Praz

Vue du côté de la Ruade, avec les deux moteurs :

TSF2 Ruade

Vue rapprochée des moteurs électriques des installations :

TSF3 Praz

TSF2 Ruade

Vue rapprochée des moteurs thermiques, avec pour celui de Praz son pupitre de commande à sa gauche :

TSF3 Praz

TSF2 Ruade

Les réducteurs Poma-Kissling :

TSF3 Praz

TSF2 Ruade

Les transmissions moteur électrique-réducteur des deux installations, en direct pour Praz et par courroies pour la Ruade :

TSF3 Praz

TSF2 Ruade

Au premier plan les freins de service, venant chacun pincer un disque de frein :

TSF3 Praz

TSF2 Ruade

En parallèle aux moteurs principaux, on trouvait les transmissions moteur thermique-réducteur par courroies :

TSF3 Praz

TSF2 Ruade

Le réducteur auxiliaire de Praz, disposant des fonctions marche avant, point mort et marche arrière, que l’on sélectionnaient à l’aide du levier. On distingue partiellement dans le grillage de droite le coupleur, permettant de transmettre de manière progressive la puissance au démarrage du thermique :

TSF3 Praz

Vue rapprochée sur le coupleur de Praz, placé directement en sortie du moteur thermique :

TSF3 Praz

Les centrales hydrauliques des freins de poulie, placés directement sur les poulies motrices :

TSF3 Praz

TSF2 Ruade

Vue générale du dessous de la gare de Praz, avec la poulie motrice et les deux freins d’urgence (ou freins de poulie) :

TSF3 Praz

Vue générale du dessous de la gare de la Ruade, avec la poulie motrice et un galet de maintien entrainant également la dynamo tachymétrique :

TSF2 Ruade

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Le poste de commande en gare aval :

La commande principale des télésièges s’effectuait depuis le pupitre placé entre les deux embarquements, sous la gare Alpha.

La commande des moteurs thermique se faisait en revanche depuis leur pupitre dédié et installé dans la gare. On ne peut donc qu’arrêter l’installation depuis le pupitre lors de la marche de secours.

Sur le pupitre de commande des télésièges, on avait la présence de deux “afficheurs parlants” qui permettaient de signaler les défauts s’il y en avait. Juste au-dessous, les groupes de sécurité indiquaient la présence d’un défaut sur la ligne de l’appareil sur lequel ils étaient reliés, tel qu’un déraillement par exemple, et qui arrêtaient automatiquement l’installation. Sur la partie de droite, on avait la visualisation de la vitesse du vent, du câble ainsi que le courant absorbé par l’appareil commandé.

Enfin, les boutons présents sur le pupitre permettaient d’avoir la main sur l’appareil tandis que les généphones permettaient de communiquer avec les stations retour :

Les chaînes de puissance des installations (fusibles, variateurs,…) ainsi que les automatismes étaient placés directement dans des armoires à proximité de la machinerie :

TSF2 Ruade

TSF3 Praz

Une armoire de commande, dans laquelle on trouvait un automate BBC, appareillage très courant sur les installations Poma des années 1980 (2ème ligne en partant du haut) :

TSF3 Praz

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Les lignes

Les lignes des télésièges étaient parallèles entre elles. Dès le départ des deux appareils, on montait rapidement vers le pylône 2. Les lignes s’adoucissaient ensuite, franchissant le pylône 3 après lequel on passait à proximité de la gare amont de la télécabine de la Patinoire. On montait alors tranquillement jusqu’au pylône 7, qui marquait l’arrivée du télésiège de la Ruade. Le télésiège des Praz continuait alors seul, la pente se raidissant un peu plus après avoir franchi le pylône 8. La montée devenait alors relativement linéaire jusqu’au pylône 13 à la suite duquel la ligne redevenait plate pour l’arrivée au sommet du Crêt du Merle. On notera juste que la ligne survolait un restaurant d’altitude au niveau du pylône 12. De plus, la ligne du télésiège des Praz était intégralement parallèle à celle du télésiège du Crêt du Merle qui partait en revanche d’un peu plus bas que ces deux télésièges.

Les télésièges des Praz et de la Ruade se partageaient six pylônes grâce à un système de pylône double en “Y”. Ce système n’était pas le même que celui utilisé pour les télésièges du Crêt du Loup et du Mini-Loup présents sur le domaine skiable entre 1979 et 2012. Contrairement à ces derniers, les pylônes des télésièges des Praz et de la Ruade ont un plus fort impact visuel, en particulier en arrivant à l’entrée du village.

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Le télésiège des Praz :

La ligne comportait 17 pylônes numérotés de 0 à 16. Dans l’ordre de la montée, cela donnait :

  • P0 : 16C/16C
  • P1 : 16C/16C
  • P2 : 8S/8S
  • P3 : 4S/4S
  • P4 : 6S/6S
  • P5 : 6S/6S
  • P6 : 6S/6S
  • P7 : 6S/6S
  • P8 : 2C4S2C/2C4S2C
  • P9 : 8S/8S
  • P10 : 6S/6S
  • P11 : 6S/6S
  • P12 : 8S/8S
  • P13 : 6S/6S
  • P14 : 8S/8S
  • P15 : 6S/6S
  • P16 : 8S/8S

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Le télésiège de la Ruade :

La ligne comportait 7 pylônes numérotés de 1 à 7. Dans l’ordre de la montée, cela donnait :

  • P1 : 12C/12C
  • P2 : 4S/4S
  • P3 : 4S/4S
  • P4 : 4S/4S
  • P5 : 4S/4S
  • P6 : 4S/4S
  • P7 : 8S/8S

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Vues sur la ligne :

Vue aérienne des deux lignes avec l’emplacement des pylônes :

Situation des télésièges en montant sur le secteur du Crêt du Merle :

Vues sur le début des lignes des deux appareils :

Les lignes avec la chaîne des Aravis au fond à gauche :

Les lignes des télésièges des Praz et de la Ruade à droite, avec celle du Crêt du Merle à gauche :

Les lignes vues de la piste de la Ruade :

Vue vers le bas des lignes depuis l’arrivée du télésiège de la Ruade :

La ligne du télésiège des Praz continue seule sa montée :

Les lignes des Praz et du Crêt du Merle dans les alpages au-dessus du village de la Clusaz :

La ligne vue depuis la piste du Merle :

La ligne du télésiège des Praz survolant le restaurant d’altitude du Bercail :

Le haut de la ligne :

Vue depuis le sommet du télésiège du Crêt du Merle :

La dernière portée de la ligne du télésiège des Praz avec la gare amont du télésiège du Crêt du Merle à gauche :

Pylône 2, avec à droite la ligne du télésiège du Crêt du Merle et l’arrivée de la télécabine de la Patinoire :

Pylône 3 :

Pylône 4 :

Vue rapprochée de la tête du pylône 4 :

Portée entre les pylônes 4 et 5, avec la piste de la Ruade au-dessous :

Pylône 5 :

Un siège biplace de la Ruade :

Pylône 6, on continuait de monter tranquillement dans les alpages en se dirigeant vers l’Aiguille :

Portée entre les pylônes 6 et 7 :

Pylône 7, dernier pylône commun puisque l’arrivée du télésiège de la Ruade se trouvait juste derrière :

Pylône 8, avec la piste du Merle à gauche :

Un siège triplace des Praz :

Pylône 9 :

Portée entre les pylônes 9 et 10, avec toujours le télésiège du Crêt du Merle à droite :

Pylône 10 :

Pylône 11 :

Portée entre les pylônes 11 et 12, avec le survol d’un chalet :

Pylône 12, probablement le plus haut de la ligne :

Pylône 13, la pente se radoucissait en arrivant au sommet du Crêt du Merle :

Pylône 14 :

Portée entre les pylônes 14 et 15, avec l’arrivée du télésiège du Crêt du Merle à droite et la piste du Merle au-dessous :

Pylône 15 :

Pylône 16 d’arrivée :

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Les gares amont

La gare du télésiège de la Ruade :

La gare amont était située à 1230 mètres d’altitude, à mi-chemin entre le village de la Clusaz et le sommet du Crêt du Merle. Cette gare était constituée d’une poulie de retour montée sur un lorry. La tension du câble était alors effectuée par deux vérins hydrauliques qui venaient déplacer ce lorry dans l’axe de la ligne.

Vues sur la gare :

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L’une des fonctions essentielles d’une remontée mécanique est la gestion de la tension de l’installation. Elle permet de maintenir une tension constante sur le câble, celle-ci pouvant varier suivant la charge en ligne, les conditions atmosphérique (température) ou même la vieillesse. Etant donné que la gare Alpha ne pouvait gérer simultanément la tension des deux appareils, les poulies retours étaient montées sur un lorry coulissant dans le sens de la ligne. La câble était alors tendu ou détendu par le biais de deux vérins hydrauliques permettant de déplacer la structure afin d’obtenir une tension constante au cours du temps.

Vue sur le dessus de la poulie retour de la Ruade. Les deux vérins (en bleu) assuraient la tension du câble et étaient pilotés par la centrale hydraulique placée entre les deux (en gris) :

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La gare du télésiège des Praz :

La gare amont était située au sommet du Crêt du Merle à 1530 mètres d’altitude, à proximité immédiate de l’arrivée du télésiège du Crêt du Merle qui le doublait sur la quasi-totalité de sa longueur. Cette gare était en tous points identiques à celle du télésiège voisin de la Ruade, la tension s’y effectuant également via deux vérins hydrauliques.

Vue d’ensemble du secteur du Crêt du Loup :

Vues de la gare :

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Clôture

Les télésièges des Praz et de la Ruade avaient un rôle secondaire par rapport au télésiège débrayable triplace du Crêt du Merle. Lents et inconfortables, ils n’étaient plus attrayants pour les skieurs, notamment avec la démocratisation des télésièges débrayables dans les années 2000.

Le télésiège des Praz ne servait d’ailleurs que de renfort au télésiège du Crêt du Merle, au point qu’il fermait en général assez rapidement après les vacances de février. De plus l’immense gare Alpha et les énormes pylônes doubles faisaient tâche lorsque l’on regardait le Crêt du Merle depuis le village.

Pour remédier à ces problèmes récurrents et éviter la fatidique visite à trente ans qui se profilait, les télésièges des Praz et de la Ruade ont été démontés en 2014 lors du remplacement des téléskis du Bossonnet par un télémix qui passe désormais par le bois de la Motte.

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Je remercie l’alexois pour avoir contribué à la réalisation de ce reportage dans la partie “Au cœur de l’imposante gare motrice “Alpha”” avec notamment ses photos de l’intérieur de la gare aval.

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