Retour à la page de l’histoire du domaine skiable de La Clusaz
Retour à la page des remontées mécaniques de La Clusaz
Au sommaire :
-
L’équipement du Bossonnet, de 1962 à nos jours…
-
Deux téléskis restés figés pendant plus de quarante ans !
-
Les gares aval
-
La ligne du téléski du Baby Bossonnet
-
La gare amont du téléski du Baby Bossonnet
-
La ligne du téléski du Bossonnet
-
La gare amont du téléski du Bossonnet
-
Clôture
.
L’équipement du Bossonnet, de 1962 à nos jours…
Le lancement du ski à La Clusaz débuta en 1933 lorsque le premier télétraineau entra en service. Partant du village, cet étrange appareil dont on était assis dans une sorte de luge remorquée par un câble montait sur le Crêt du Merle. Il fut bien vite remplacé par un second appareil du même type mais plus performant, qui montait jusqu’à la Ruade. En 1942, Gabriel Julliard installa un téléski dans le prolongement du télétraineau mais celui-ci ne fonctionna qu’en pointillé à cause d’un problème de conception. L’existence du télétraineau s’acheva prématurément lorsqu’en 1945 un accident coûta la vie à 5 personnes. Mais La Clusaz se montra très réactive pour masquer ce tragique accident, en construisant dès 1946 un grand téléski, entièrement métallique, qui remplaça d’emblée le télétraineau et le téléski de Julliard. Ce nouveau téléski “du Merle” fut réalisé par le constructeur Applevage, très connu pour les nombreux téléphériques qu’il réalisa de 1936 à 1962.
En 1948, le Crêt du Loup fut également équipé d’un téléski similaire, également réalisé par Applevage, et qui permit de hisser les skieurs à plus de 1850 mètres d’altitude.
Mais il restait un problème et de taille : le départ du téléski du Merle se situait beaucoup plus haut que le front de neige et donc son accès était loin d’être aisé ! Cela amena à construire dans un premier temps le téléski de la Ruade à proximité de celui du Merle mais partant de beaucoup plus bas pour se terminer à proximité de l’arrivée de l’ex-télétraineau. Cette fois-ci, ce fut le constructeur Pomagalski qui obtint le chantier de ce téléski en 1953. Que ce soit pour le téléski du Crêt du Merle ou de la Ruade, les pylônes étaient en treillis puisque les tubulaires n’existaient pas encore à cette époque. Principalement utilisé pour accéder au Crêt du Merle, la Ruade permit également aux grands débutants de se familiariser avec un téléski pas encore trop difficile avant de s’élancer sur les appareils voisins.
En 1962, une société privée décida d’installer un téléski au lieu-dit du Bossonnet afin d’agrandir le domaine skiable tout en créant un nouvel accès au secteur du Crêt du Merle et ces appareils partant de trop haut. Le départ du nouveau téléski était en effet situé sur le front de neige du Bossonnet, à 5 minutes du centre de la Clusaz, et sa ligne se dirigeait vers les appareils qui montaient sur le Crêt du Merle. Elle était d’ailleurs déviée vers la gauche pour se retrouver parallèle à ces derniers. On trouvait ainsi la gare amont du Bossonnet sur la montée du Crêt du Merle (sans toutefois arriver à son sommet).
Quatre ans plus tard après la construction du téléski du Bossonnet, il fut décidé d’adjoindre un petit téléski débutants au départ du téléski du Bossonnet. Mais le front de neige du Bossonnet était victime d’un cruel manque de place. Avec l’installation d’un nouveau téléski sur le secteur, il fallait donc organiser correctement le départ des appareils. La gare du téléski du Bossonnet était déjà installée dans le prolongement du bas de la ligne de l’appareil depuis le premier virage, juste en amont du bâtiment des caisses qui n’existait pas en 1962. Celle du Baby Bossonnet avait donc dû être positionnée un peu plus en aval afin de garder un maximum de longueur à l’appareil. Pour aller de la gare du Bossonnet à celle du Baby Bossonnet (et vice-versa), il fallait traverser le début de la ligne de ce dernier comme on le voit sur certaines photos de ce reportage.
Le bas du massif de l’Aiguille, un espace de glisse très populaire à proximité du village.
.
Pour améliorer l’espace débutants du Bossonnet, le téléski du Nant fut installé dès 1971 environ 300 mètres plus loin vers les confins. Ainsi, les débutants pouvaient jongler entre ce téléski et celui du Baby Bossonnet.
Pendant ce temps, le massif continua son développement avec notamment la construction des deux téléskis du Crêt du Loup en 1970 et du télésiège de la Patinoire en 1971. Le télésiège débrayable triplace du Crêt du Merle construit en 1974 vint mettre temporairement un terme à la saturation quotidienne du téléski du Crêt du Merle. Mais il a fallu attendre 1984 pour que les téléskis du Crêt du Merle et de la Ruade soient remplacés par les deux télésièges des Praz et de la Ruade, dépendants sur le plan architectural. En effet, leurs gares aval et pylônes sont communs, ce qui permet de gagner de la place au sol, mais qui pour le coup donna une sérieuse claque au paysage.
En 1999, la société privée exploitant les téléskis du Bossonnet lâcha l’affaire en revendant à la commune de la Clusaz ces appareils, devenant progressivement vétustes.
.
Le front de neige du Bossonnet en 2014 avec ses téléskis.
.
A la suite du réaménagement du massif de l’Etale en 2007, la commune envisagea de reprendre le massif de l’Aiguille en trois phases : le Crêt du Loup (2012), le Crêt du Merle/Bossonnet (2014) et enfin la Combe des Juments. La seconde phase programmée pour 2014 consistait à reprendre entièrement le secteur du Bossonnet en y renouvellement les téléskis existants, parmi les plus anciens du domaine, et en démontant les télésièges des Praz et de la Ruade pour éviter de leur faire passer la grande inspection des 30 ans…
Voici rapidement le détail des principaux travaux :
-
Construire un télémix (TSCD6-10) dont le départ se situe sur le front de neige du Bossonnet et l’arrivée au sommet du télésiège du P’tit Loup.
- Construire un télésiège quadriplace fixe (TSF4) entre le front de neige du Bossonnet et l’arrivée intermédiaire du téléski afin de remonter les débutants coincés au pied du secteur en direction de la Patinoire.
- Construire un téléski à enrouleurs (TKE1) sur le front de neige du Bossonnet pour remplacer le Baby Bossonnet dans sa tâche.
-
Démonter les téléskis du Bossonnet et du Baby Bossonnet ainsi que les télésièges des Praz et de la Ruade.
- Démolir le bâtiment des pistes existant.
- Créer un parking souterrain sous les gares des téléportés, incluant de nouvelles caisses et une consigne à skis…
.
.
Situation des téléskis sur le plan des pistes :
Le téléski du Bossonnet desservait trois pistes : il y avait tout d’abord la piste du Bossonnet qui retournait au départ de l’installation en passant à proximité de la gare amont de la télécabine de la Patinoire. Ensuite, il y avait la partie basse de celle du Merle, permettant de se rendre au départ des télésièges du Crêt du Merle, des Praz et de la Ruade. Enfin, il desservait aussi le Mur du Bossonnet qui retournait au départ de l’appareil en passant par “le mur” situé en parallèle à la partie basse du téléski.
Le téléski du Baby Bossonnet desservait quant à lui l’espace débutants du Bossonnet, proche du village. Cet espace n’était composé que de la piste du Baby Bossonnet qui retournait au départ de l’appareil et permettait également d’accéder au téléski du Nant.
.
.
Deux téléskis restés figés pendant plus de quarante ans !
La réalisation du téléski du Bossonnet au début des années 1960 avait été confiée à l’entreprise Montaz-Mautino qui avait fourni la quasi-totalité des téléskis de la station. Cet appareil était typique pour son époque : il était notamment équipé d’une gare primitive T100 en treillis, d’une ligne de 12 pylônes dont 2 virages dans le même sens ainsi que d’une gare amont de type poulie flottante sur pylône treillis. Ses virages lui permettaient de longer le bois de la Motte sans le traverser. L’appareil avait été modifié dès 1967 pour être allongé puis, plus tard, une seconde modification avait eu lieu remplacer la gare aval par une gare T100 Trapézoïdale plus moderne.
La réalisation du téléski du Baby Bossonnet avait également été confiée à l’entreprise Montaz-Mautino qui avait fourni un appareil assez classique du milieu des années 1960. Toutefois, l’arrivée du téléski était particulière : le dernier pylône était en effet incliné vers l’avant de la ligne et supportait le contrepoids qui, grâce à un câble est un relais, soutenait cette dernière. Ce système était utilisé lorsque la place manquait pour installer le contrepoids à l’arrière du pylône maintenant la poulie flottante tel était le cas ici. Ce manque de place était dû à la forte pente à l’arrière de la plate-forme de débarquement qui avait empêché le creusement d’un énorme creux.
Depuis cette période, les téléskis du Bossonnet n’avaient jamais cessé de fonctionner, pour le bonheur des skieurs du secteur. Le débit du téléski du Bossonnet venait parfois à manquer lors de fortes affluences mais restait adapté le reste du temps. Pour terminer, on notera que les deux appareils étaient peints en vert, ce qui leur permettait de passer plus inaperçu dans le paysage estival.
.
Les caractéristiques du téléski du Bossonnet à son démontage : Caractéristiques administratives :
Caractéristiques géométriques :
Caractéristiques techniques :
Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :
|
Les caractéristiques du téléski du Baby Bossonnet à son démontage :
Caractéristiques administratives :
Caractéristiques géométriques :
Caractéristiques techniques :
Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :
|
.
.
Les gares aval
Les gares étaient situées au lieu-dit du Bossonnet, à 1080 mètres d’altitude, à proximité du centre du village de la Clusaz. C’est ici que ce trouvait la partie motrice des deux appareils. Concernant le téléski du Bossonnet, la gare aval Montaz-Mautino issue de la seconde rénovation était classique pour l’époque : elle se composait deux pylônes trapézoïdale supportant la chaîne cinématique à l’arrière (moteur, réducteur, poulie motrice), la glissière pour stocker les perches, le double déclencheur à l’avant sans oublier enfin les poulies d’entrée et de sortie de gare. Concernant le téléski du Baby Bossonnet, la gare aval Montaz-Mautino était totalement différente de son voisin puisqu’il s’agissait d’un petit téléski. La gare aval n’était donc pas très longue et ne reposait que sur un seul pylône tubulaire, supportant également une structure sur laquelle étaient montés les équipements et l’entrainement.
Le front de neige du Bossonnet avec le grand téléski au premier plan :
Le Bossonnet vue en arrivant du sommet de la télécabine de la Patinoire :
Le front de neige du Bossonnet avec le bois de la Motte juste derrière :
Les gares du Bossonnet (à gauche) et du Baby Bossonnet (à droite) :
La gare du Baby Bossonnet dans son environnement, proche de la route menant au Confins :
Vues sur la gare :
La gare du téléski du Bossonnet dans son environnement, avec sa position légèrement en retrait par rapport à son petit voisin :
Vues sur la gare :
.
.
La ligne du téléski du Baby Bossonnet
La ligne du téléski était très courte. Elle était relativement plate de la gare aval au pylône 2 à partir duquel la pente remontait légèrement jusqu’à l’arrivée.
La ligne comportait 3 pylônes numérotés de 1 à 3. Dans l’ordre de la montée, cela donnait :
- P1 : SC/SC
- P2 : SC
- P3 : SC/SC
.
Vues sur la ligne :
Vue aérienne des lignes avec l’emplacement des pylônes :
La totalité de la ligne vue du départ de l’installation, avec la piste du Baby Bossonnet à gauche :
Le début de la ligne vue du départ du téléski du Bossonnet :
Vue sur la ligne, avec au fond la tranchée du télémix construit en 2014 :
La ligne avec les nombreux chalets présents sur les hauteurs du Danay en arrière-plan :
La majeure partie de la ligne vue de la piste du Baby Bossonnet :
La ligne vue des environs de l’arrivée :
Pylône 1 :
Portée entre les pylônes 1 et 2, on passait à proximité de la gare de départ du téléski du Bossonnet :
Pylône 2, la ligne montait de manière assez régulière sur toute sa longueur :
Portée entre les pylônes 2 et 3 :
Pylône 3, supportant le contrepoids :
.
.
La gare amont du téléski du Baby Bossonnet
La gare amont était située à 1124 mètres d’altitude, sur le front de neige du Bossonnet. Elle était constituée d’une simple poulie de retour tension par contrepoids. Ce dernier n’était toutefois pas monté sur le poussard placé dans le renfoncement de la zone de lâcher, mais sur le pylône 3 d’arrivée.
La zone de lâcher de la perche :
Représentation schématique du dispositif de tension du téléski :
Vue sur la poulie flottante :
.
.
La ligne du téléski du Bossonnet
La ligne du Bossonnet était de longueur moyenne. Au départ, après un court replat, la pente du téléski montait fortement du pylône 2 au pylône 4. Juste après, on franchissait le premier virage et la ligne se radoucissait quelque peu pour devenir ensuite relativement linéaire jusqu’à l’arrivée. Au pylône 6, on trouvait un lâcher intermédiaire pour les skieurs qui voulaient rejoindre la gare amont de la télécabine de la Patinoire sans monter jusqu’au sommet du téléski. Peu après le lâcher intermédiaire, le pylône 8 déviait une seconde fois la ligne. Durant la majeure partie de la montée, la ligne longeait le bois de la Motte situé à sa gauche.
La ligne comportait 12 pylônes numérotés de 1 à 12. Dans l’ordre de la montée, cela donne :
- P1 : SC
- P2 : C
- P3 : S
- P4 : SC
- P5 : S virage à gauche/S virage
- P6 : SC/SC
- P7 : SC/S
- P8 : virage à gauche/S virage
- P9 : SC/SC
- P10 : SC/SC
- P11 : SC/SC
- P12 : SC/SC
.
Vues sur la ligne :
Vue aérienne des lignes avec l’emplacement des pylônes :
La forte montée du début de ligne vue du départ de l’installation :
Vues sur le front de neige et les nombreuses habitations de ce secteur du village :
Le début de la ligne dans la forte pente, atteignant les 47% :
La partie entre les deux virages, vue du Mur du Bossonnet :
La ligne, discrète dans l’environnement boisé du secteur :
Le lâcher intermédiaire, au sommet du mur :
Vue en direction du second virage :
Le second virage vue de la piste du Bossonnet, avec le sommet du Danay au fond à droite :
La partie finale de la ligne, avec les télésièges des Praz et du Crêt du Merle à droite :
Vues sur la dernière partie de la ligne, dont la pente était très régulière :
Le sommet du téléski, à moitié caché dans le bois :
La ligne vue de l’arrivée, avec les pistes du Bossonnet et du Merle à gauche :
Pylône 1 :
Portée entre les pylônes 1 et 2, avec la gare amont du téléski du Baby Bossonnet à gauche :
Pylône 2, on attaquait déjà la grande montée :
Pylône 3 :
Pylône 4 :
Portée entre les pylônes 4 et 5 :
Pylône 5, la ligne était une première fois déviée sur la gauche :
Pylône 6, au niveau duquel se trouvait le lâcher intermédiaire :
Pylône 7 :
Portée entre les pylônes 7 et 8 :
Pylône 8, la ligne était une seconde fois déviée sur la gauche :
Portée entre les pylônes 8 et 9, avec les pistes du Merle et du Bossonnet à droite :
Pylône 9 :
Pylône 10, les ouvrages support/compression continuaient de s’enchainer, montrant la régularité du tracé :
Pylône 11 :
Portée entre les pylônes 11 et 12 :
Pylône 12 d’arrivée :
.
.
La gare amont du téléski du Bossonnet
La gare amont était située à 1330 mètres d’altitude sur le Crêt du Merle. Elle était constituée d’une simple poulie de retour tension par contrepoids montée sur un pylône en treillis.
La zone de lâcher :
Vues sur la poulie flottante :
.
.
Clôture
Après plus de 45 ans d’exploitation, l’heure de la retraite avait sonné pour ces deux téléskis de la Clusaz ! Un débit minable, une pente trop raide pour le Bossonnet, une vétusté assez importante…Tout était réunis pour justifier le renouvellement de ces appareils stratégiques proche du village.
Durant l’été 2014, trois nouveaux appareils sont venus redonner un nouveau souffle sur ce secteur, permettant ainsi de rajeunir le parc des installations et redonner au secteur du Bossonnet sa popularité des années 1960-1970 !
.
Retour à la page des remontées mécaniques de La Clusaz
Retour à la page de l’histoire du domaine skiable de La Clusaz