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Au sommaire :

  • L’équipement du Maroly et la création d’un grand espace de glisse
  • Les Terres Rouges : un appareil initialement conçu pour évoluer en débrayable
  • La gare aval
  • La ligne
  • La gare amont
  • Clôture

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L’équipement du Maroly et la création d’un grand espace de glisse

Dans les années 1950, la S.A « du téléski du Grand-Bornand » commença à équiper en remontées mécaniques les pentes du Chinaillon. En 1961, des propriétaires de terrains jaloux de la réussite de la S.A « du téléski du Grand-Bornand » décidèrent de créer une nouvelle société pour l’équipement du domaine skiable : la S.A « du téléski de la Mulaterie » était née, et elle installa le téléski de la Mulaterie dès 1961. La commune, soucieuse du développement du domaine skiable quasi-inexistant vers la fin des années 1960, décida de réunir en 1971-1972 les deux sociétés de remontées mécaniques pour l’établissement d’un accord concernant deux grands secteurs à équiper dans les années suivantes. Pour la S.A « des téléskis du Grand-Bornand », le projet était d’équiper les secteurs de la Côte et de la Joyère, notamment avec la liaison village/domaine skiable. Pour la S.A « Chinaillon Beausite », il s’agissait d’équiper la vallée du Maroly, très prisée par les skieurs depuis les années 1930.

Les vastes espaces de la vallée du Maroly : une mine d’or pour le domaine skiable !

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Ainsi, en 1972, la S.A « Chinaillon Beausite » entama l’équipement de la vallée du Maroly en construisant trois appareils, tous commandés à l’entreprise Pomagalski : les téléskis de la Cour 1, des Bouts puis du Maroly créant désormais un premier accès vers ce nouveau secteur qui devint à ce moment un territoire à conquérir rapidement ! Le téléski des Bouts permettait d’assurer le retour vers la Cour des skieurs présent autour du téléski du Maroly. Dès cette même année 1972, la société prévoyait de construire quatre nouveaux téléskis sur ce secteur : les téléskis de la Sonnerie, le téléski du Vacheret, le téléski des Terres Rouges et enfin celui de l’Almet. Toutefois, elle ne put construire aucun de ces appareils…car la commune du Grand-Bornand, après avoir repris la main sur une partie du domaine suite à la faillite de la S.A « des téléskis du Grand-Bornand » et réalisé l’équipement des Envers, s’attaqua à devancer la S.A « Chinaillon Beausite » au Maroly. Ce sont quatre appareils qui furent construits en 1974 :

  • Le télésiège de la Tolar, appareil permettant de relier la vallée du Maroly au sommet de la Floria pour un retour direct vers le Grand-Bornand et une facilité de desserte de la Combe de la Tolar.
  • Le téléski du Chouly, immense appareil ouvrant de nouvelles dessertes dans la vallée.
  • Le téléski du Prarian, permettant un retour vers le Maroly aux personnes s’étant dirigé vers l’Almet et desservant deux pistes moyennes sur le haut du domaine.
  • Et enfin le téléski de l’Almet qui, par sa position à l’extrême bord du secteur, permettait d’ouvrir une nouvelle piste sous la Pointe d’Almet.

Le téléski du Chouly partait du pied de la vallée, à proximité du téléski du Maroly et du télésiège de la Tolar. Il montait sur la crête séparant la vallée du Maroly et celle de la Duche où se trouvait la gare amont que l’on atteignait après un long trajet de plus de 1800 mètres au cœur du domaine.

Les débuts du téléski furent révélateurs de son importance vitale au sein de la station. Ceci fut d’autant plus vrai qu’en 1982 il permettait l’accès au nouveau secteur de la Duche constitué des télésièges de la Duche et des Annes. Son rôle étant tellement important, il vint régulièrement à saturation.

Pour remédier à ce problème, la solution fut trouvé en 1984, année où le télésiège des Terres Rouges fut installé pour doubler le téléski du Chouly. Il avait en effet son départ et son arrivée au même endroit, à la différence qu’il ne possédait pas de virage contrairement au téléski. Pour le téléski du Chouly, l’arrivée de ce télésiège marqua un premier tournant dans son histoire : après avoir été l’appareil phare du secteur pendant dix ans, son doublage par le télésiège des Terres Rouges entraina une diminution de son débit qui passa de 900 p/h à 530 p/h par le retrait de 105 perches !

Après avoir passé la fin du siècle sans aucun nouvel investissement autre que le déplacement du téléski des Bouts en parallèle au Prarian, une vague de modernisation du domaine atteignit la vallée du Maroly en 2003 avec le remplacement du téléski du Maroly, améliorant ainsi la desserte du secteur et favorisant l’accès à la Duche. Ce nouveau télésiège débrayable du Maroly pris ainsi une très grande importance, faisant baisser la fréquentation du téléski du Chouly et même celui du télésiège doublon des Terres Rouges !

Face à ce constat de faible fréquentation cumulée par le téléski du Chouly et le télésiège des Terres Rouges, associé à l’échéance de la grande visite de ces deux appareils, la SAEM « les remontées mécaniques du Grand-Bornand » décida au printemps 2009 de se séparer du Chouly. Une seule condition fut entreprise pour démanteler cette installation : que le télésiège du Maroly passe en débit définitif, c’est-à-dire à 2800 p/h au lieu de 2400 p/h. Les nouveaux sièges destinés à remonter le débit n’arrivèrent qu’au début du mois de novembre 2009. Dès qu’ils furent installés, le téléski du Chouly fut mis hors-exploitation avant d’être retiré l’année suivante. Depuis cette date, seul le télésiège des Terres Rouges assure désormais la montée directe sur la crête de Terres Rouges.

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Situation du télésiège sur le plan des pistes :

Le télésiège des Terres Rouges dessert plusieurs pistes au cœur de la vallée du Maroly. La longue piste des Myrtilles serpente dans le secteur pour retourner au départ de l’installation et des autres appareils situés au pied de la vallée, c’est-à-dire les télésièges de la Tolar et du Maroly. La piste des Tarines assure le même rôle en suivant la ligne du télésiège des Terres Rouges. Enfin, la piste de la Duche est également accessible, permettant ainsi de rejoindre la vallée de la Duche et son cadre féérique.

Cet appareil sert également à la desserte du snowpark du Maroly (comprenant des lignes de sauts, un Big Air Bag et un Boarder-cross).

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Les Terres Rouges : un appareil initialement conçu pour évoluer en débrayable

La réalisation du télésiège des Terres Rouges a été confiée à l’entreprise Pomagalski qui avait fourni en même temps le télésiège du Crêt situé sur le secteur de la Joyère. La gare aval figurait dans la nouvelle gamme de gare motrice « Alpha », officiellement lancée en 1982 et esthétiquement améliorée à partir de l’année suivante. Cette gare assure l’entrainement et la tension de l’installation. La ligne du télésiège est assez classique et était pourvue de sièges « Goutte d’eau », le type de siège qui était en vogue chez ce constructeur entre 1973 et le milieu des années 1980. Chose curieuse, le télésiège du Crêt datant de la même année que cet appareil s’est quant à lui vu doté des nouveaux sièges « Arceau ». Il se peut que le constructeur tentait à cette époque de déstocker des sièges « Goutte d’eau » qu’il possédait encore, alors même que la production était arrêtée. Enfin, la gare amont de retour fixe de cet appareil est ce qu’il y a de plus classique.

Si apparemment il n’y a pas de particularité sur cet appareil, il n’en demeure pas moins que ce télésiège a été conçu à la base pour évoluer en débrayable. En effet, le temps de montée est de plus de 11 minutes, ce qui est assez important, et ce télésiège est situé à un point névralgique de la vallée du Maroly : outre la desserte de ski propre dans un secteur enneigé, il permet l’accès à la vallée de la Duche. Sachant que les deux autres appareils qui assuraient la même fonction à cette époque étaient des téléskis sélectifs dans leurs utilisateurs (du fait de leur longueur ou leur pente), le télésiège des Terres Rouges était le seul appareil à pouvoir accueillir tout type de clientèle. On comprend alors aisément qu’en l’évoluant en débrayable, la station aurait souhaité qu’il devienne la nouvelle vitrine du domaine skiable ! C’est le manque de moyens financier en 1984 qui a obligé la mise en place d’une installation à attaches fixe dans un premier temps. Pour son évolution, il ne restait plus qu’à changer les pinces des véhicules, a rajouter les lanceurs/ralentisseurs en gare aval et à remplacer la gare amont par une gare incluant le lanceur, le ralentisseur et le contour. La motorisation et une grande partie de l’architecture électrique était déjà dimensionné pour un appareil débrayable. Mais ce qui devait être provisoire devint définitif et seul un tapis de d’embarquement fut ajouté à l’installation à la fin des années 1990.

Jusqu’en 2010, le télésiège des Terres Rouges possédait donc des sièges du type « Goutte d’eau ». Seulement, ces sièges présentaient une rupture anormale des arceaux qui furent dès lors remplacés par des nouveaux de forme rectangulaire, tout en gardant les assises et les pinces d’origines. La gravité de ce défaut fut décelée pour la première fois sur le télésiège de la Duche, toujours au Grand-Bornand, et qui fut traité dès l’année 2009 de manière différente. La nouvelle mesure de sécurisation des sièges « Goutte d’eau » s’applique désormais à quasiment tous les sièges de ce type présent sur l’ensemble du territoire français afin d’éviter tout problème futur.

L’arrivée du télésiège plus rapide et plus confortable du Maroly en 2003 a fait baisser la popularité de ce télésiège. Son débit est ainsi généralement suffisant sur l’ensemble de la saison. Toutefois, il n’est pas rare de faire de faire la queue au départ de cet appareil lors de forte affluence.

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Les caractéristiques actuelles du télésiège des Terres Rouges :

Caractéristiques administratives et d’exploitation :

  • Nom de l’appareil : les Terres-Rouges
  • Type d’appareil : télésiège à pinces fixes
  • Secteur : Maroly
  • Commune : le Grand-Bornand
  • Exploitant : SAEM « les remontées mécaniques du Grand-Bornand »
  • Constructeur : Pomagalski
  • Année de construction : 1984
  • Saison(s) d’exploitation : hiver
  • Sens de montée : gauche
  • Sens d’exploitation : montée
  • Vitesse maximale en ligne : 2,5 m/s (soit un temps de montée de 11mn 15s)
  • Débit actuel : 1500 p/h (186 sièges)

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 1438 m
  • Altitude de la gare amont : 1770 m
  • Longueur : 1627 m
  • Dénivelé : 332 m
  • Pente moyenne : 20%
  • Pente maximale : 51%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : aval
  • Type de gare motrice : gare Alpha à 6 vitres
  • Motorisation principale : 1 moteur à courant continu BBC de 251 kW
  • Motorisation de secours : 1 moteur thermique VM Motori avec entrainement mécanique
  • Frein de service : 1 pince RJ3 Poma (électromagnétique)
  • Frein de poulie : 1 pince C Poma (hydraulique)
  • Emplacement de la station de tension : aval
  • Tension : 2 vérins hydraulique
  • Nombre de pylônes : 14
  • Installation électrique : SEIREL Automatismes
  • Ligne de sécurité : simple ligne avec DRVA Dual
  • Aide à l’embarquement : tapis d’embarquement
  • Sièges : sièges « Doudouk » (issus de la rénovation des sièges « Goutte d’eau » d’origine avec conservation des assises) de 3 personnes
  • Dispositif d’accouplement : pince fixe
  • Débit maximum : 1500 p/h (186 sièges)

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La gare aval

La gare est située au pied de la vallée du Maroly, à 1438 mètres d’altitude non loin des gares aval des télésièges du Maroly et de la Tolar. Elle se compose de deux pieds supportant une structure dans laquelle se trouve l’entrainement de l’installation, composé du moteur électrique principal et du moteur thermique de secours. Cette gare assure également la tension de l’installation grâce à deux vérins situés sous la partie mobile de la gare. Le poste de conduite principal se trouve ici, accolé à la gare.

Situation de la gare au pied de la vallée du Maroly :

Les gares aval du télésiège du Maroly à gauche, du télésiège des Terres Rouges à droite et du télésiège de la Tolar juste derrière :

Les gares aval des télésièges des Terres-Rouges et du Maroly :

La gare aval et le pylône 1 :

Vue de côté, avec celle du Maroly au premier plan :

Vues sur la gare :

L’embarquement équipé d’un tapis (cette photo datant de 2009 montre très bien les arceaux d’origines, ceux-ci ayant été remplacé en 2010) :

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La ligne

La ligne est assez longue mais ne comporte pas de difficulté puisqu’elle longe le bord de la piste principale du secteur. Au départ, on commence par une douce montée jusqu’au pylône 4 après lequel la pente devient nulle jusqu’au pylône 5, marquant une première montée vers les pylônes 6 puis 7. On passe à côté de la nouvelle usine à neige du lac du Maroly peu après le pylône 8. La ligne monte alors tranquillement jusqu’au pylône 12 où l’on attaque la montée finale vers les deux derniers pylônes puis la gare amont. On notera juste que la ligne comporte à des endroits de très longues portées ainsi que des replats.

La ligne comporte 14 pylônes numérotés de 1 à 14. Dans l’ordre de la montée, cela donne :

  • Gare aval : 16C/16C
  • P1 : 1S1à90°2S1à90°1S/1S1à90°2S1à90°1S
  • P2 : 6S/4S
  • P3 : 6S/4S
  • P4 : 6S/4S
  • P5 : 2C4S2C/2C4S2C
  • P6 : 8S/6S
  • P7 : 8S/6S
  • P8 : 6S/4S
  • P9 : 6S/4S
  • P10 : 6S/4S
  • P11 : 8S/6S
  • P12 : 2C4S2C/2S6C2S
  • P13 : 4S/4S
  • P14 : 8S/8S

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Vues sur la ligne :

Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :

Vue sur le début de la ligne depuis le départ de l’installation :

Le début de la ligne :

La ligne vue du bas de la Piste 2000 :

Et vue de la piste des Chardons Blancs :

Le premier tiers de la ligne :

La ligne avec au fond le massif du Bargy :

Le milieu de la ligne, au niveau du second replat, vue depuis la piste des Chardons Blancs :

La ligne avec la piste des Tarines à droite :

Au niveau du pylône 10 :

La partie finale de la ligne :

Le télésiège des Terres-Rouges avec le snowpark derrière :

La fin de la ligne vue de la piste des Myrtilles :

Vue vers le bas de la ligne depuis l’arrivée, avec le snowpark du Maroly à droite :

L’arrivée sur la crête du Maroly :

Pylône 1 :

Pylône 2 :

Portée entre les pylônes 2 et 3, avec la piste des Chardons Blancs à gauche et la Piste 2000 à droite :

Pylône 3 :

Pylône 4, on arrive au premier replat :

Pylône 5 :

Portée entre les pylônes 5 et 6 :

Pylône 6, après lequel on survole la piste des Chardons Blancs :

Pylône 7, on arrive au deuxième grand replat de la ligne :

Pylône 8 :

Portée entre les pylônes 8 et 9, la plus longue de l’installation :

Pylône 9 :

Pylône 10, après lequel on survol les pistes des Airelles et des Myrtilles :

Portée entre les pylônes 10 et 11 :

Pylône 11, nouveau replat. Au fond, on distingue l’arrivée du télésiège des Terres Rouges et à gauche le sommet de la Pointe Percée, point culminant de la chaîne des Aravis :

Pylône 12, au pied de l’ultime montée de l’installation :

Portée entre les pylônes 12 et 13 :

Pylône 13 :

Pylône 14 d’arrivée :

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Les sièges, qui étaient à l’origine constitués d’un arceau en forme de goutte d’eau, ont été rénovés en 2010 par le remplacement des arceaux afin de les sécuriser (plus d’infos dans la seconde partie de ce reportage) :

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La gare amont

La gare amont est située sur la crête des Terres Rouges, à 1770 mètres d’altitude près de l’arrivée du télésiège de la Duche. C’est la gare la plus simple que l’on peut trouver car elle est constituée d’une simple poulie de retour fixe.

Vues de la gare :

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Clôture

Le télésiège des Terres Rouges fut durant de nombreuses années l’un des appareils les plus essentiels au domaine skiable.  En 2003, la construction du télésiège du Maroly, plus rapide et plus confortable, lui a fait perdre de l’importance. Malgré le démontage du téléski du Chouly qui le doublait, il reste aujourd’hui un appareil relayé au second ordre à cause de son temps de montée particulièrement long. Si autrefois il était prévu de le faire évoluer en débrayable, aujourd’hui il devient impossible de faire cette modification à moindres coûts étant donné que la technologie employée devient dépassée pour une installation telle que celle-ci. Un projet de remplacement devrait voir le jour avant 2030, afin d’améliorer la desserte du secteur du Maroly qui bénéficie d’un excellent enneigement et qui du coup voit sa fréquentation augmenter chaque année.

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