Retour à la page de l’histoire du domaine skiable du Grand-Bornand

.

La décision de remplacer le téléski de la Floria, principale remontée mécanique du Chinaillon, s’imposa rapidement dès les années 1970 seulement il y avait d’autres priorités comme la liaison village/domaine skiable ou l’extension de ce dernier, devenu trop étroit, vers le Maroly.

Ce n’est donc qu’en 1981 (photo 1) que la SAEM pût mener à bien le remplacement du vénérable tire-fesses par un télésiège triplace fixe, remontées alors très en vogue et offrant le meilleur rapport débit/prix du marché en ce contexte d’investissements massifs.

Cet appareil Pomagalski avait pour particularité de partir du toit de la caisse à forfaits de la Floria construite en même temps que lui et de posséder, chose Ô combien rare, une gare motrice tension enterrée dans le bâtiment donc invisible (photo 2). Partant d’une altitude de 1262m, il était doté des fameux sièges “Goutte d’eau” à suspentes intégrée et aux formes courbes caractéristiques et montait à droite (comme son prédécesseur) sur une ligne comportant 18 pylônes numérotés de 1 à 18 (photos 1 à 3). Son débit théorique était de 1500 personnes/heures mais était en réalité plus faible, comme souvent.

Deux pylônes portique en compression (C) suivaient la gare : un 16C suivi d’un 12C après lequel la pente était forte jusqu’au troisième pylône en support 8S (photos 1 et 3), avant de s’amoindrir très franchement jusqu’au septième pylône (photo 4), un support/compression de formule complexe mais classique pour l’époque (2C4S2C) qui, s’il était le premier de la ligne, n’était pas le dernier : elle en comportait trois de formule identique !

A l’instar de celle du téléski, la ligne devenait alors nettement plus irrégulière entres pentes et replats successifs : à partir du huitième ouvrage (6S), la pente étais moins prononcée jusqu’au pylône suivant n°9, second support/compression 2C4S2C après lequel elle s’accentuait à nouveau. Suivait le plus impressionnant pylône, le n°10 de configuration 2S8C2S dénotant une pente plus forte encore, se brisant après le onzième pylône en support plus classique avant de redevenir forte suite au franchissement du douzième ouvrage, troisième et dernier 2C4S2C de l’appareil. Le reste de la ligne était une succession de pylônes en support, la pente s’amoindrissant toujours plus après chacun d’eux jusqu’au dernier (photo 6) après lequel on atteignait, après plus de 11 minutes, une arrivée retour fixe naturelle très dépouillée.

Ayant réussi à porter un coup certain à la file d’attente sans toutefois la faire disparaître, ce télésiège n’en fut pas moins critiqué à la fois pour la lenteur du trajet mais aussi, paradoxalement, pour sa vitesse trop rapide à l’embarquement qui maltraitait les mollets : ses banquettes minces en skaï lisse (photo 5) furent du reste changées à la fin des années 1990 pour des banquettes “club” rembourrées et plus rugueuse donc moins glissantes.

Notons aussi que la fin du parcours était fréquemment rendue pénible par un fort vent latéral d’ouest obligeant parfois l’installation à être arrêtée, occasionnant dès lors un indescriptible bazar sur le front de neige ! Les télésièges débrayables du Lachat et du Maroly construits au début des années 2000 firent spectaculairement baisser sa popularité auprès de la clientèle qui se mit dès lors à le bouder et à critiquer, plus que tout, sa lenteur.

Si bien que son remplacement fut prévu pour 2005…est ce ne fut finalement que le 20 avril 2008 à 17 heures qu’il fit ses ultimes tours de poulies !

Le 21 mai, ce télésiège “Floria II” devenu obsolète et impopulaire tira définitivement sa révérence pour céder la place à “Floria III”, le troisième télésiège six places débrayable du domaine qui permet désormais de retrouver le temps de parcours du téléski avec le débit en plus, après 27 ans d’une carrière nonchalante…

 
1) La ligne du télésiège en 1982
 
 
2) La gare de départ enterrée (1983)
 
 
3) La ligne en vue axiale (1983)
 
 
4) Le milieu de la ligne en 1984
 
 
5) Le télésiège et le restaurant La Bournerie vers 1986
 
 
6) Les deux derniers pylônes (décembre 1993)

.

Crédits photographiques :

Les clichés n°1, 3 et 4 ont été fournis par Jérôme Rolland. Les clichés n°2 et 5 ont été retrouvés par mes soins et le cliché n°6 a été réalisé par moi même.

© Guillaume Attard pour www.ski-aravis.com (janvier 2010)

.

Retour à la page de l’histoire du domaine skiable du Grand-Bornand