Retour à la page des remontées mécaniques de la Clusaz
Au sommaire :
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L’équipement du plateau de Beauregard
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Le Névé : un téléski très difficile…
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La gare aval
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La ligne
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La gare amont
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Clôture
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L’équipement du plateau de Beauregard
La popularité du domaine skiable de la Clusaz commença en 1955 avec la construction de son premier téléphérique : celui de Beauregard. A l’époque, le domaine ne comptait que des téléskis, tous situés entre le Champ Giguet et le Crêt du Loup, c’est-à-dire le massif de l’Aiguille uniquement. Avec ce premier téléphérique, la SETLC permit de desservir un nouveau massif avec de nombreuses pistes qui seront rapidement exploités, et notamment la Noire, la Verte (devenant la piste de liaison vers l’Etale) et une piste reprenant un tracé avoisinant celle de la piste Guy Périllat actuelle. Cet appareil permit ainsi de créer un vaste domaine autour du plateau de Beauregard en proposant des pistes ciblant une clientèle plus large avec des niveaux de difficulté différents. Le téléphérique de Beauregard devenu un symbole pour la Clusaz a également permit à une nouvelle société de réaliser un téléski sur le plateau. Ce téléski des Aiglons, construit par Montaz-Mautino et desservant des pistes de niveau moyen sur le plateau, était accessible uniquement en prenant le téléphérique.
En 1961, la Clusaz ouvrait le massif de l’Etale qui était à l’époque uniquement accessible par le téléphérique de Beauregard. Cela permit de donner au plateau de Beauregard un nouveau visage, alors que son appareil phare âgé de six ans à peine commençait à être régulièrement très chargé. Dans les années qui suivirent, la Société d’Aménagement de Beauregard qui n’avait que son téléski des Aiglons reprit les investissements en installant deux téléskis, toujours par Montaz-Mautino. Il s’agissait du téléski du Névé et du téléski de l’Etoile des Neiges, ce dernier étant conçu pour les débutants. Le téléski du Névé était à l’époque un appareil très court car il avoisinait seulement les 200 mètres pour une pente dépassant à un endroit plus de 50% ! Son départ était en effet situé beaucoup plus haut qu’aujourd’hui, sur la gauche de la ligne au niveau du pylône 6. Il y reste d’ailleurs l’ancien local opérateur comme vous pourrez le constater sur des photos de ce reportage. Son arrivée devait se situer au même endroit que l’appareil actuel.
Le plateau de Beauregard et ces téléskis étaient ainsi devenus à petit stade de neige, dont chaque téléski était adapté à un niveau de skieurs. Seulement, il restait un souci pour permettre d’optimiser l’accès à tous les skieurs vers les appareils : il s’agissait du téléski difficile du Névé, qui desservait une piste difficile mais extrêmement courte…
Ainsi, la Société d’Aménagement de Beauregard confia en 1975 à la société Montagner la modernisation mais surtout l’allongement du téléski. Le tracé fut complètement reprit et le départ fut placé plus bas en descendant du plateau. La ligne montait désormais au sommet en franchissant deux murs et un virage. C’est probablement à cette occasion que Montagner rénova également le téléski de l’Etoile des Neiges.
Les performances de l’équipement du plateau ayant été accrues, la société ne réalisa aucun nouvel équipement jusqu’en 2014, si ce n’est l’ajout d’un fil neige à côté du départ du téléski de l’Etoile des Neiges.
En 2003, la SATELC (ayant repris entre autre le capital de la SETLC en 1983) remplaça le mythique téléphérique de Beauregard par une télécabine, ce qui améliora considérablement l’accès au plateau de Beauregard, notamment pour les skieurs débutants, en apportant confort et débit.
Après le renouvellement de la délégation de service public (DSP) du plateau de Beauregard par la commune de Thônes, la Société d’Aménagement de Beauregard décida de remplacer en 2014 le téléski de l’Etoile des Neiges par deux nouveaux téléskis à enrouleurs : le téléski de la Ceutire et le téléski de l’Etoile des Neiges.
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Situation du téléski sur le plan des pistes :
Le téléski du Névé, de par son arrivée au sommet de Beauregard, permet l’accès à toutes les pistes y partant. Tout d’abord, il dessert les pistes du Névé et de Guy Périllat qui retournent au départ de l’installation et plus largement au départ des télécabines de la Patinoire et de Beauregard. Il permet également l’accès aux pistes de l’Etoile et du Plateau permettant l’accès aux téléskis de l’Etoile des Neiges, des Aiglons et de la Ceutire. Moyennant quelques efforts, il est possible de rejoindre la piste des Aiglons descendant au départ du téléski du même nom et à la Noire, piste emblématique permettant de rejoindre le Champ Giguet et donc les télécabines de la Patinoire et de Beauregard. Enfin, il est également possible d’emprunter la piste de liaison des Prises qui permet d’accéder à l’Etale mais également au domaine skiable de Manigod via le télésiège de la Croix-Fry qui prend son départ plus bas sur le bord de cette piste.
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Le Névé : un téléski très difficile…
La modification complète du téléski du Névé a été confiée en 1975 à l’entreprise Montagner. Pour ce nouvel appareil, seul les trois pylônes du premier appareil furent conservés. Ils furent améliorés par Montagner avec notamment l’ajout de potences de décâblage sur le pylône bivoie et réimplantés sur l’installation pour devenir les pylônes 7, 8 et 9. Le reste de l’appareil était neuf.
La gare aval figurait dans la gamme pour cette époque chez ce constructeur : elle appartenait à la troisième génération de gare (1973-1977) reconnaissable à sa structure asymétrique étroite à fûts cylindriques. La structure se compose d’un double pylône arrière et d’un unique pylône à l’avant, les pylônes de l’arrière étant reliés par deux jambes de forces à celui de l’avant. Cette structure supporte la chaîne cinématique et le stockage des perches. La ligne ne possède aucune particularité par rapport à d’autres téléskis Montagner d’époque. En revanche, on notera juste que la gare amont est moins courante car elle possède deux pylônes verticaux pour supporter la poulie ainsi que le contrepoids, celui-ci étant situé entre les fûts. Cette configuration a permis de réduire l’encombrement sur le sommet du plateau où arrivent de nombreuses installations. Comme autre exemple de téléski avec ce type de station retour, il y a le téléski de la Combe du Lac aux Rousses.
Ce téléski est également réputé comme étant très difficile. La première côte est d’ailleurs très impressionnante, tout comme le pylône situé en son sommet qui, en plus de redresser considérablement la ligne, assure la déviation vers la gauche.
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Les caractéristiques actuelles du téléski du Névé :
Caractéristiques administratives :
- Nom de l’installation : le Névé
- Type d’appareil : téléski à perches découplables
- Secteur : Beauregard
- Communes : la Clusaz, Thônes, les Villards/Thônes
- Exploitant : SARL “Société d’Aménagement de Beauregard”
- Saison d’exploitation : hiver
- Constructeur : Montagner
- Année de construction : 1975
Caractéristiques géométriques :
- Altitude de la gare aval : 1402 m
- Altitude de la gare amont : 1645 m
- Longueur : 655 m
- Dénivelée : 243 m
- Pente moyenne : 41%
- Pente maximale : 66%
Caractéristiques techniques :
- Emplacement de la station motrice : aval
- Emplacement de la station de tension : amont
- Type de tension : contrepoids
- Capacité des perches : 1 personne
- Dispositif d’accouplement : douille auto-coinçante
Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :
- Nombre de pylônes : 9
- Nombre de virages : 1
- Sens de montée : droite
- Vitesse en ligne : 3 m/s
- Temps de montée : 3mn 38s
- Débit : 750 p/h
- Difficulté de la ligne : difficile
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La gare aval
La gare est située dans la montée vers le plateau de Beauregard depuis le village, à 1402 mètres d’altitude non loin du lac artificiel conçu en 2003 en même temps que la télécabine de Beauregard. C’est ici que ce trouve la partie motrice de l’appareil. Cette gare aval Montagner était classique pour l’époque : elle se compose d’un double pylône à l’arrière associé à un simple fût à l’avant et supportant une structure où sont montées la chaîne cinématique à l’arrière (moteur, réducteur, poulie motrice), la glissière pour stocker les perches, le double déclencheur à l’avant sans oublier enfin les poulies d’entrée et de sortie de gare. Le poste de conduite se trouve ici, accolé à la gare.
En descendant sur la piste du Névé, avec la chaîne des Aravis au fond :
La gare aval et le pylône 1 :
Vues sur la gare :
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La ligne
Ce téléski est classé difficile. Il franchi en effet pas moins de deux passages à plus de 60% dont l’un atteint même les 66%, ce qui reste impressionnant pour un téléski ! Dès le départ, le premier pylône compression amorce la première côte, très longue, où se trouve la pente maximale de l’appareil. La montée est rude et ce n’est qu’au pylône 4 que la ligne se redresse quelque peu, en franchissant un virage à gauche de surcroit ! Après le pylône 6, nous disposons d’un petit moment de répit jusqu’au pylône 8, seconde compression de la ligne qui va de nouveau remettre la ligne à plus de 60% de pente pour la montée finale au sommet du plateau de Beauregard.
La ligne comporte 9 pylônes numérotés de 1 à 9. Dans l’ordre de la montée, cela donne :
- P1 : C
- P2 : SC
- P3 : SC
- P4 : Svirage à gauche/Svirage
- P5 : S/S
- P6 : S/SC
- P7 : SC
- P8 : C
- P9 : S/S
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Vues sur la ligne :
Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :
Le début de la ligne et sa première côte très difficile :
Vues vers la gare aval :
La ligne montant…à pic dirons-nous :
Après le pylône de virage au sommet de “la côte”, on continu de grimper vers le sommet :
Vue de la ligne depuis la piste du Névé :
Le passage assez plat vers le milieu de la ligne :
Vue sur le sommet de la ligne avec la gare amont de la télécabine de Beauregard en arrière-plan :
La fin de la ligne vue du tracé du premier téléski du Névé :
Depuis le haut de la ligne, avec à droite l’ancien départ du premier téléski dont il ne reste plus que la cabane opérateur :
Pylône 1, amorçant dès le départ le début de la montée :
Portée entre les pylônes 1 et 2, la ligne prenant rapidement de la pente :
Pylône 2 :
Pylône 3 :
Portée entre les pylônes 3 et 4, au niveau de la partie la plus aide de l’installation :
Pylône 4, assurant le redressement de la ligne et le virage à gauche :
Pylône 5 :
Portée entre les pylônes 5 et 6 avec la piste du Névé à droite :
Pylône 6 :
Pylône 7, issu du premier appareil et modifié :
Portée entre les pylônes 7 et 8 :
Pylône 8 :
Portée entre les pylônes 8 et 9, seconde et dernière côte de la ligne :
Pylône 9 d’arrivée :
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La gare amont
La gare amont est située à 1645 mètres d’altitude au sommet du plateau de Beauregard, à proximité des gares amont de la télécabine de Beauregard, du téléski des Aiglons et du téléski de l’Etoile des Neiges. Elle est constituée d’une simple poulie de retour tension par contrepoids montée sur deux pylônes tubulaire verticaux et reliés entre eux. Cette structure est maintenue en arrière par une jambe de force située en direction de l’avant de la ligne, étant donné que le contrepoids se trouve entre et dans l’alignement des deux pylônes.
Vues sur la gare :
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Clôture
Le téléski du Névé est un appareil incontournable de la Clusaz pour ceux qui aiment les anciens téléskis bien raides. Mais du fait de la difficulté de la ligne et de la présence de la télécabine performante de Beauregard à ses côtés, il n’est pas excessivement fréquenté. Pour le moment, il ne semble pas concerné par un projet de remplacement. Cela lui permettra sans doute de rester encore bien des années pour remonter les skieurs sur le plateau de Beauregard… tout en offrant en plus une montée digne des montagnes russes !
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