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Au sommaire :
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La Clusaz à la conquête de l’Etale…
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Le Belvédère, l’un des derniers télésièges Skirail installés en France
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La gare aval
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La ligne
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La gare amont
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Clôture
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La Clusaz à la conquête de l’Etale…
La popularité du domaine skiable commença en 1955 avec la construction du premier téléphérique de la Clusaz : celui de Beauregard. A l’époque, le domaine ne comptait que des téléskis, tous situés entre le Champ Giguet et le Crêt du Loup, c’est-à-dire le massif de l’Aiguille uniquement. Avec ce premier téléphérique, la SETLC permit de desservir un nouveau massif avec de nombreuses pistes qui seront rapidement exploités. De plus, il permettra de participer à l’ouverture du massif de l’Etale en 1961, accessible par la longue piste de l’Envers.
Cette année 1961 fut marqué par la construction du téléphérique de l’Etale, second appareil de ce type au sein de la station, et qui permit d’escalader les pentes de ce massif reculé. L’appareil, construit par la SETLC, était à l’époque accessible depuis le village uniquement par le téléphérique de Beauregard. Il fut rejoint dès 1962 par le téléski des Joux, installé par quatre locaux qui fondèrent ainsi une nouvelle petite société. Le téléski des Joux, contrairement au téléphérique de l’Etale qui montait jusqu’au sommet du secteur, s’arrêtait au milieu des alpages à proximité immédiate de la gare motrice de l’actuel télésiège du Belvédère.
Le massif de l’Etale : un espace reculé mais où l’enneigement et l’ensoleillement permet la pratique du ski dans un cadre agréable.
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En 1965, deux nouveaux téléskis apparurent sur l’Etale : le téléski du Baby-Joux, un appareil conçu pour les débutants et installé en parallèle au téléski des Joux, ainsi que le téléski des Laquais, une installation ressemblant au téléski des Joux, montant au même endroit mais partant de l’extrême-droite du massif (du côté de la limite avec la commune de Manigod).
En 1974, le téléski des Grand Laquais est venu doubler le téléski des Laquais. Il demeure à ce jour le dernier appareil de cette génération encore en service sur le massif de l’Etale.
Enfin, en 1977, le premier télésiège du massif fut installé. Ce télésiège biplace de l’Etale, similaire au télésiège de Côte 2000 installé la même année sur le massif de l’Aiguille, partait un peu plus bas que l’arrivée du téléski des Joux et montait jusqu’au sommet du téléphérique, permettant ainsi de créer un second accès vers ce sommet en désengorgeant une partie du téléphérique.
Afin de garantir une optimisation accrue domaine skiable dans l’avenir, la commune décida en 1983 de créer la société d’aménagement touristique et d’exploitation de la Clusaz (SATELC). Cette société rassembla la SETLC et la SEM de la Combe des Juments (société concurrente de la SETLC et qui avait peu de temps auparavant racheté les téléskis des Joux). A eux deux, ils se partageaient 90% du parc de remontées mécaniques de la Clusaz.
Dans les années qui suivirent, les investissements seront quasiment inexistants sur le massif de l’Etale. Ce ne fut qu’après le remplacement du téléphérique de Beauregard en 2003 que le projet de restructuration du massif commença à se discuter. Le téléphérique de l’Etale était en effet le point noir du secteur. L’appareil était inadapté aux débutants et son débit de 455 p/h était largement insuffisant pour monter les skieurs vers le sommet, ces derniers préférant prendre le téléphérique au télésiège. Le projet prévoyant le démontage des téléskis des Joux, du téléphérique de l’Etale et du télésiège de l’Etale, le choix fut donc de savoir combien d’appareils seraient réimplantés sur le massif et quelles seraient leurs tracés…
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Le massif de l’Etale en 2006, à l’aube du grand réaménagement du massif.
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Après avoir réfléchit sur le sujet, il fut décidé des travaux suivants :
- Démonter le téléphérique de l’Etale, le télésiège de l’Etale et les deux téléskis des Joux.
- Construire un télémix (TSCD6-8) dit “l’Etale”, possédant sur sa ligne des sièges 6 places et des cabines 8 places, sur la partie basse du massif.
- Construire un télésiège quadriplace à pinces fixes (TSF4) dit “le Belvédère” sur le haut du massif.
- Réaliser un réseau de neige de culture sur les Joux et la piste de l’Envers.
- Réalisation d’une retenue collinaire.
- Divers travaux des pistes, bâtiments,…
Le télémix, partant du même endroit que l’ancien téléphérique, a ainsi pour rôle de réceptionner les skieurs provenant du plateau de Beauregard et ceux provenant du téléphérique du Transval pour les monter à l’intermédiaire du massif. Cela permet également de desservir des pistes bleues accessible au plus grand nombre et en particulier aux débutants qui ne disposent plus que du téléski de U’Frédy sur ce secteur. De son côté, le télésiège du Belvédère, partant de l’intermédiaire du massif, a pour rôle la desserte de la partie haute du massif qui est donc plus axé sur du ski technique. Cette nouvelle réorganisation des appareils permet ainsi d’améliorer considérablement la répartition des skieurs au sein du massif ainsi que la liaison avec Manigod.
Après consultation des retours de l’appel d’offre, la SATELC décida en 2006 de confier la réalisation du télémix à l’entreprise Pomagalski et celle du télésiège à Skirail. Le télésiège du Belvédère sera ainsi le premier télésiège du constructeur Skirail au sein du massif des Aravis. Le génie civil des deux appareils a commencé en 2006 mais le montage des appareils n’a été réalisé qu’en 2007.
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Situation du télésiège sur le plan des pistes :
Le télésiège du Belvédère dessert deux pistes pour les skieurs expérimentés. La piste de Régine Cavagnoud est un grand boulevard descendant le long de l’appareil pour retourner à son départ tandis que la piste du Tétras est un long itinéraire non damé descendant le long de l’ancienne ligne du téléphérique pour rejoindre les pistes des Joux sur le bas du massif. On ne peut donc pas reprendre directement le télésiège du Belvédère en descendant cette piste.
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Le Belvédère, l’un des derniers télésièges Skirail installés en France
Skirail était un constructeur particulier créé en 1981 à la suite de la faillite du constructeur Mécalift. Il a effet pris le parti de nouer des partenariats avec d’autres constructeurs pour survivre et ce développer, et ce dès les années 1980 avec le suisse Von Roll. Il construisait alors des téléportés (fixes et débrayables) et des funiculaires. A La Clusaz, Skirail était intervenu en 1986 sur la télécabine de Balme où il utilisa la technologie débrayable Von Roll pour construire cette télécabine, encore en service de nos jours. Mais à la suite d’un manque de rigueur budgétaire, Skirail alors en liquidation judiciaire fut repris par Poma en 1987. Il fut contraint d’abandonner le marché des téléportés débrayables et réduire son activité en n’intervenant plus que sur des télésièges quadriplace fixe et des funiculaires. En 2014, le nom de Skirail disparu complètement, la société devenant désormais “Poma Annecy” et recentrant l’intégralité de son activité sur les funiculaires et ascenseurs inclinés, alors en forte croissance dans le monde.
C’est cette histoire qui fait que le télésiège du Belvédère installé par Skirail possède une gare “Alpha” : n’ayant pas de son propre compte développé de gare motrice capable de supporter un télésiège tel que celui-ci, Skirail a dû ainsi adapter une gare Pomagalski, ayant un couple et une tension admissible nettement supérieure par rapport à ses gares tripodes. En revanche, les pylônes, les pinces fixes et la gare retour (celle-ci étant de type “Omont”) sont bien de Skirail et donc classiques pour ce constructeur. Les sièges sont quant à eux issus des sièges “Doudouk” développés par Poma.
Ce télésiège est assez sollicité par la clientèle car il permet l’accès à deux pistes techniques bien exposées sur lesquelles les skieurs et les freeriders trouvent leur bonheur. Son temps de montée reste également correct et le choix du type d’appareil a permis d’implanter un télésiège assez discret et s’intégrant bien dans le secteur.
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Les caractéristiques actuelles du télésiège du Belvédère :
Caractéristiques administratives :
- Nom de l’installation : le Belvédère
- Type d’appareil : télésiège à pinces fixes
- Secteur : Etale
- Commune : la Clusaz
- Exploitant : Société d’Aménagements Touristiques et d’Exploitation de La Clusaz (SATELC)
- Saison d’exploitation : hiver
- Constructeur : Skirail
- Année de construction : 2007
- Montant de l’investissement : 2 873 806 €
Caractéristiques géométriques :
- Altitude de la gare aval : 1522 m
- Altitude de la gare amont : 1957 m
- Longueur : 1091 m
- Dénivelé : 435 m
- Pente moyenne : 44%
- Pente maximale : 79%
Caractéristiques techniques :
- Emplacement de la station motrice : aval
- Type de gare motrice : gare Alpha à 7 vitres
- Emplacement de la station de tension : aval
- Type de tension : hydraulique
- Nombre de vérins : 2
- Aide à l’embarquement : tapis d’embarquement
- Capacité des sièges : 4 personnes
- Nombres de sièges : 134
- Dispositif d’accouplement : pinces fixe
- Diamètre du câble : 40.5 mm
Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :
- Nombre de pylônes : 12
- Nombre de virages : 0
- Sens de montée : droite
- Vitesse en ligne : 2.5 m/s
- Temps de montée : 7mn 16s
- Débit : 2200 p/h
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La gare aval
La gare est située dans les alpages de l’Etale, à 1522 mètres d’altitude en contrebas de l’arrivée du télémix de l’Etale et du téléski du Grand Laquais. Elle se compose de deux pieds supportant une structure dans laquelle se trouve l’entrainement de l’installation, composé du moteur électrique principal et du moteur thermique de secours. Cette gare assure également la tension de l’installation grâce à deux vérins situés sous la partie mobile de la gare. Le poste de conduite principal se trouve ici, accolé à la gare.
Le départ du télésiège avec les téléskis des Laquais et la retenue collinaire de l’Etale en arrière-plan :
La gare et les deux premiers pylônes vue de la piste des Joux :
Vues sur la gare et le pylône 1 :
L’embarquement :
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La ligne
La ligne est de longueur moyenne mais monte de manière assez soutenue sur le massif de l’Etale. Au départ, on commence par monter tranquillement vers les pylônes 2 et 3. La pente se raidi alors quelque peu puis on franchi le pylône 4 après lequel on passe à proximité de l’arrivée du télémix de l’Etale. On continu à monter de manière assez régulières jusqu’aux pylônes 6 et 7 annonçant la montée finale sur la crête. Les pylônes 9 à 11 radoucissent alors la ligne qui se termine juste après le pylône 12.
La ligne comporte 12 pylônes numérotés de 1 à 12. Dans l’ordre de la montée, cela donne :
- Gare aval : 12C/12C
- P1 : 12C/12C
- P2 : 4S/4S
- P3 : 4SC/4SC
- P4 : 6S/4S
- P5 : 6S/4S
- P6 : 4SC/4SC
- P7 : 4SC/4SC
- P8 : 8S/4S
- P9 : 8S/8S
- P10 : 8S/6S
- P11 : 8S/8S
- P12 : 6S/6S
- Gare amont : 4S/4S
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Vues sur la ligne :
Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :
La totalité de la ligne vue de l’arrivée de l’ancien téléski des Laquais :
La gare aval et les deux premiers pylônes :
Vues sur le début de la ligne depuis l’arrivée du télémix de l’Etale :
Le milieu de la ligne vue depuis la piste Régine Cavagnoud :
Le haut de la ligne sur la crête de l’Etale, vue depuis la piste :
La fin de la ligne avec la retenue collinaire en arrière-plan et le plateau de Beauregard au fond :
La fin de la ligne :
Pylône 2, avec la piste des Joux partant du sommet du télémix juste derrière :
Pylône 3, on distingue la gare retour du télémix à gauche :
Un siège :
Pylône 4 :
Portée entre les pylônes 4 et 5, avec la piste Régine Cavagnoud à droite :
Pylône 5 :
Pylône 6, on attaque sérieusement la montée vers le sommet de l’Etale :
Pylône 7 :
Pylône 8 :
Portée entre les pylônes 8 et 9 :
Pylône 9 :
Portée entre les pylônes 9 et 10, on survole l’un des deux accès à la piste du Tétras :
Pylône 10, la ligne se radoucit tranquillement à l’approche de l’arrivée que l’on commence à distinguer au loin :
Pylône 11 :
Portée entre les pylônes 11 et 12, avec le départ de la piste Régine Cavagnoud à droite :
Pylône 12 :
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La gare amont
La gare amont est située à 1957 mètres d’altitude, au sommet de l’Etale. Elle est constituée d’une simple poulie de retour fixe montée sur un massif en béton. On notera juste que le galet de sortie de gare entraine un générateur permettant de fournir du courant à la vigie. C’est cet élément qui provoque un bruit particulièrement fort pour une gare retour.
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Le dernier pylône et la gare amont :
L’arrivée en gare :
Vues sur la gare :
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Clôture
Milieu des années 2000. L’âge moyen des téléskis des Joux et des télésiège/téléphérique de l’Etale sont de 40 ans ! Ces appareils étaient ainsi à bout de souffle, les frais de maintenance augmentaient tandis que parallèlement l’organisation du secteur était chaotique et la fréquentation en baisse… Il fallait ainsi trouver rapidement une solution pour redynamiser ce massif qui est également essentiel pour assurer la liaison avec la station voisine de Manigod. C’est finalement en 2007 que furent réaliser les travaux de modernisation de l’Etale, incluant entre autre la construction d’un télémix et d’un télésiège quadriplace, alors le troisième appareil de ce type sur le domaine !
L’organisation du secteur a été entièrement revue afin de faciliter sa desserte, notamment en fonction du niveau des skieurs. Le télésiège du Belvédère, second appareil permettant de monter au sommet du massif s’est révélé est très pratique et bien adapté pour cette fonction. Avec un confort et une sécurité accrue, cet appareil donne pleinement satisfaction aux personnes qui l’utilisent…
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