Retour à la page de l’histoire du domaine skiable du Grand-Bornand

.

Le téléski de la Bournerie, construit en 1975 par la S.A “Chinaillon Beausite” dans le but de permettre l’accès à tous ses appareils sur le Chinaillon depuis le point le plus bas du front de neige (notamment la Cour 2, porte d’accès au Maroly), n’avait pas du tout comme on a pu le croire la vocation de servir aux débutants car le mur final de la piste et la montée au départ du téléski n’étaient pas adaptés à leur niveau (photo 1).

D’une longueur de 470 mètres et débitant 800 personnes/heure, ce modeste appareil Pomagalski peint en vert était doté d’une gare “H60” juste après laquelle se trouvait l’unique pylône en compression sur la voie montante. Juste après, commençait le grand et redoutable raidillon (photos 1 et 2) le long du ruisseau jusque vers le gros chalet sur la droite (devenu restaurant vers 1984) avant lequel était le second pylône, support en montée et support virage en descente (dispositif de rattrapage de largeur de voie). Sur la gauche, on avait deux mazots rapprochés (photos 1 et 2). Dès lors la pente était moins forte et en son milieu, se trouvait le troisième ouvrage, en support compression sur les deux brins.

Cette pente se terminait par le quatrième pylône, support sur les deux voies, après lequel se trouvait un petit chalet sur la gauche aujourd’hui disparu (photos 1 et 2). La pente était à cet endroit la plus faible de toute la ligne (presque plate) avant le cinquième pylône monovoie support/compression e montée après lequel on attaquait le raidillon final (photo 2).

Au sommet se trouvait le dernier pylône, support sur les deux voies avec poulie réglable sur le brin descendant. Le dispositif d’arrivée était une poulie flottante reliée par un câble à un contrepoids, le tout soutenu par un pylône tubulaire incliné constituant un dispositif qui fut longtemps classique.

A partir de 1980, le téléski fut plus utilisé qu’auparavant car il servit d’accès au nouveau téléski du Stade.

La construction du télésiège de la Floria en 1981 entraîna des modifications du téléski de la Bournerie, qui fut dévié sur la gauche à partir du quatrième pylône et accessoirement repeint en gris.

Le brin montant se trouvant être également à gauche, ceci fit que les perches montantes devaient prendre le virage du côté où dépasse la pince, ce qui impose un dispositif plus lourd : il faut créer une compression artificielle car en compression, la pince arrive à franchir un virage en sens défavorable ! Le pylône n°4 fut donc verticalisé pour devenir support uniquement sur le brin montant et on ajouta immédiatement après un nouveau pylône de virage en compression inclinée sur le brin montant, et en support incliné sur le brin descendant (le premier virage du téléski de Chatillon est similaire dans son principe et son architecture) portant le n°5 (photos 3, 4 et 5).

L’ancien pylône n°5 devint donc le n°6 après son déplacement à gauche et se transforma en bivoie support compression, tandis que le n°6 qui devint le n°7 ne changea pas si ce n’est de place, tout comme le retour tension flottant. Au passage, le petit chalet situé sur la gauche disparut, car il se retrouva en plein sur la nouvelle trace du téléski.

Ce téléski était très apprécié des skieurs car il était beaucoup plus rapide que son voisin le télésiège de la Floria et permettait d’atteindre notamment les téléskis des Outalays ou celui de la Cour 2 pour rallier rapidement respectivement le village et le Maroly. Ceci fut encore plus vrai après la disparition du téléski du Châtelet, qui jouait un rôle similaire, en 1997 : la Bournerie devint l’unique premier maillon des chaînes de téléskis permettant d’échapper aux lents télésièges du Châtelet, de la Floria et des Outalays et connut une apogée qui ne dura guère.

En effet, les téléskis des Outalays puis de la Cour disparurent respectivement en 1998 et 2003, entraînant la disparition des deux “chaînes” de téléskis : la Bournerie, leur premier maillon commun, ne servit dès lors plus beaucoup car il devint impossible d’échapper aux télésièges fixes sur le Chinaillon… Ceci déplut d’autant aux usagers qu’ils avaient désormais de quoi comparer avec les télésièges débrayables du Lachat puis du Maroly, devant le succès desquels germa bien vite l’idée de remplacer le télésiège de la Floria par un débrayable prévu pour 2005, projet qui serait fatal à la Bournerie, dernier téléski du front de neige survivant.

Le projet de ce nouveau débrayable “Floria III” ne fut au final entamé que deux ans plus tard pour s’achever fin 2008 et entraîna comme prévu son funeste dommage collatéral. La Bournerie cessa donc de tourner le 20 avril 2008. Après les téléskis Enfants, la Floria, le Châtelet, les Outalays, le Baby, le Mini-Schuss, la Cour 1 et la Cour 2, elle disparut à son tour définitivement du paysage du Chinaillon un mois après (photo 6).

1) Le téléski en nocturne en début de carrière (hiver 1976)
 
 
2) Le téléski de la Bournerie et ses compagnons en février 1978 : tous ont maintenant disparu !  
 
 
3) Le téléski en 1982, après sa déviation
 
 
4) La ligne avec le bar-restaurant (1983)
 
 
5) Le téléski et le gros chalet en 1983
 
 
6) La gare H60 à terre au Maroly, juste avant que la ligne ne suive (mai 2008)

.

Crédits photographiques :

Les clichés n°1, 2, 3, 4 et 5 ont été fournis par Jérôme Rolland. Le cliché n°6 a été réalisé par moi même.

© Guillaume Attard pour www.ski-aravis.com (janvier 2010)

.

Retour à la page de l’histoire du domaine skiable du Grand-Bornand