Retour à la page des remontées mécaniques de La Clusaz

Au sommaire :

  • L’Aiguille : du téléski au télésiège
  • Un appareil efficace sur le secteur
  • La gare aval
  • La ligne
  • La gare amont
  • Clôture

.

L’Aiguille : du téléski au télésiège

Le début du ski à la Clusaz débuta en 1934 lorsque le premier télétraineau entra en service. Partant du village, cet étrange appareil qui était une sorte de luge remorquée par un câble montait sur le Crêt du Merle. Il fut bien vite remplacé par un second appareil du même type mais quelque peu différent. L’existence du télétraineau s’acheva prématurément lorsqu’en 1945 un accident coûta la vie à 5 personnes. Pendant ce temps, en 1938, le Crêt du Loup fut également équipé d’un premier téléski. Il reste peu d’infos sur cet appareil primitif qui ne fonctionna que quelques années !

En 1946, le Crêt du Merle vit apparaître son premier vrai téléski, entièrement métallique et permettant de hisser les skieurs vers le nouveau téléski du Crêt du Loup construit en 1948 en remplacement du premier téléski de 1938. Ce nouvel appareil permis notamment l’accès dès 1957 au téléski de l’Aiguille, desservant le point culminant du massif à près de 2200 mètres d’altitude.

A la fin des années 1950, la station de la Clusaz ne possédait donc pas moins de 6 téléskis sur le massif et le téléski de l’Aiguille était le dernier maillon d’une chaîne de 3 téléskis partant du village. Or, cette chaîne posa un sérieux inconvénient : lorsque l’un des deux téléskis (Crêt du Merle ou Crêt du Loup) était à l’arrêt pour cause de manque de neige par exemple, il fallait monter à pied pour rejoindre le téléski de l’Aiguille…

Ainsi, un certain Jacques Rachel projeta la construction d’un télébenne sur la Combe des Juments, qui permettrait d’atteindre sans difficulté le téléski de l’Aiguille. De plus, les skieurs pourraient également skier sur la piste de la Combe des Juments, d’exposition idéale pour ceux qui veulent bronzer… mais pas forcément pratique pour l’enneigement qui faisait rapidement défaut !

En 1960, la société du télébenne de la Combe des Juments fut créée puis dirigée par Jacques Rachel. Elle installa durant cette même année le premier appareil sur la Combe des Juments. Cette installation n’était pas un télébenne comme il était prévu mais… un télésiège deux places fixe ! En effet, l’entreprise Pomagalski venait d’en lancer un à Squaw Valley, ce qui a attiré l’œil de Jacques Rachel qui a alors décidé pour des raisons pratiques d’en installer un sur la Combe des Juments. Dans les années qui suivirent, la société de Jacques Rachel créa son petit domaine vers le sommet du Crêt du Loup avec notamment le téléski des Cloches (1961) et celui de Juments 2000 (1967).

Le haut du massif de l’Aiguille, un espace de glisse technique aux terrains variés et pleins de sensations.

.

L’année 1977 provoqua un bouleversement du haut de l’Aiguille avec la construction du télésiège biplace de Côte 2000 qui permit de seconder les téléskis de l’Aiguille et de Juments 2000 à la desserte des pistes et hors-pistes du secteur. Ce nouveau télésiège, de part son arrivée au sommet du Fernuy, permit d’accéder directement depuis son sommet au hors-piste du Fernuy (l’actuelle piste noire des Lapiaz) et sa gare aval positionnée au milieu de la piste de la Combe des Juments permit aux skieurs dévalant la Combe de Borderan de remonter directement sur le domaine sans avoir à descendre jusqu’au départ du télésiège de la Combe des Juments situé dans un secteur manquant cruellement de neige du fait de son exposition.

Dans ces années-là, le téléski de l’Aiguille fut une première fois remplacé par un nouveau téléski plus moderne, du constructeur Montagner. Ce nouveau téléski reprenait toujours le même tracé, et possédait une grande particularité : celle d’avoir le brin descendant ne suivant pas le brin montant, malgré le faible écart entre les deux sur la majeure partie de la ligne. Le télésiège de Côte 2000 et le téléski de l’Aiguille se croisait au même endroit qu’actuellement avec les deux télésièges et possédaient déjà par ailleurs un pylône commun.

En 1979, la SEM “du télébenne de la Combe des Juments” se lança dans de gros travaux d’équipement du domaine skiable : la construction de trois télésièges. Les télésièges du Crêt du Loup et du Mini-Loup ont été installés sur le secteur du même nom, doublant les téléskis existants et le télésiège débrayable deux places de la Combe des Juments fut installé pour remplacer l’ancien télésiège fixe. Ce dernier ne fut mis en service qu’en 1980. Ce remplacement permit d’améliorer la desserte des pistes du secteur et notamment son rôle d’ascenseur dans les deux sens lorsque la neige manquait sur le bas.

Un nouveau bouleversement du secteur arriva à la fin des années 1990. La construction de la télécabine du Fernuy en 1999 s’accompagna de la création de deux pistes sur le Fernuy. L’année suivante, le téléski de l’Aiguille fut remplacé par le télésiège quadriplace de l’Aiguille mettant définitivement un terme aux attentes du téléski de l’Aiguille depuis la construction du Fernuy mais qui, pour le coup, porta atteinte à la clientèle du télésiège de Côte 2000 qui n’allait cesser de régresser ! Le nouveau télésiège repris le tracé de l’ancien appareil et il partage également un pylône avec le télésiège de Côte 2000. Son arrivée sur le sommet de l’Aiguille lui permet d’accéder aussi bien à la Combe de Borderan qu’à la piste de l’Aiguille, cette dernière permettant de se diriger vers le Fernuy.

Le téléski de Juments 2000 quand à lui se sortit grandi de ce réaménagement puisqu’il demeure un accès facile, rapide et permanent vers le Fernuy et donc Balme contrairement au télésiège de l’Aiguille qui est contraint de fermer de temps en temps en plein milieu de la journée du fait de son exposition au vent latéral violent.

.

Situation du télésiège sur le plan des pistes :

Situé au sommet du massif de l’Aiguille, ce télésiège ne permet l’accès qu’à une seule piste, celle de l’Aiguille longeant l’installation. Toutefois, il est également utilisé pour permettre de rejoindre le mythique hors-piste de la Combe de Borderan.

.

.

Un appareil efficace sur le secteur

Le télésiège de l’Aiguille fut donc installé par Pomagalski durant l’été 2000. C’est un appareil classique pour sa génération, avec sa gare motrice Alpha où se trouve la chaîne cinématique et la tension de l’appareil, sa ligne avec les sièges Doudouk et sa gare amont retour fixe.

Permettant un accès facilité au sommet du massif et donc à plus de 1000 mètres de dénivelé jusqu’à la station, il bénéficie d’une situation privilégié qui a aiguillé sur le choix d’un télésiège à fort débit, certes fixe, mais efficace pour hisser les skieurs vers les cimes. L’installation possède donc un débit suffisant tout au long de la saison. Le présence du téléski de Jument 2000 permet également de le décharger quelque peu en cas de forte affluence des skieurs voulant se rendre vers Balme.

.

Les caractéristiques actuelles du télésiège de l’Aiguille :

Caractéristiques administratives :

  • Nom de l’appareil : l’Aiguille
  • Type d’appareil : télésiège à pinces fixes
  • Secteur : Aiguille
  • Commune : la Clusaz
  • Exploitant : Société d’Aménagements Touristiques et d’Exploitation de La Clusaz (SATELC)
  • Saison d’exploitation : hiver
  • Constructeur : Pomagalski
  • Année de construction : 2000

Caractéristiques géométriques :

  • Altitude de la gare aval : 1766 m
  • Altitude de la gare amont : 2196 m
  • Longueur : 1161 m
  • Dénivelé : 430 m
  • Pente moyenne : 40%
  • Pente maximale : 60%

Caractéristiques techniques :

  • Emplacement de la station motrice : aval
  • Type de gare motrice : gare Alpha à 7 vitres
  • Puissance du moteur principal : 325 kW
  • Type de motorisation de secours : moteur thermique
  • Puissance du moteur de secours : 261 kW
  • Réducteur : PK560
  • Emplacement de la station de tension : aval
  • Type de tension : hydraulique
  • Nombre de vérins : 2
  • Tension admissible d’un vérin : 15800 daN
  • Aide à l’embarquement : tapis d’embarquement
  • Installation électrique : Semer Automatismes
  • Capacité des sièges : 4 personnes
  • Type de sièges : Doudouk
  • Nombre de sièges : 144
  • Dispositif d’accouplement : pince fixe
  • Distance entre sièges : 16.2 m
  • Poids à vide d’un siège : 160 daN
  • Diamètre du câble : 42.5 mm

Caractéristiques de la ligne et d’exploitation :

  • Nombre de pylônes : 12
  • Nombre de virages : 0
  • Largeur de la voie : 4.9 m
  • Sens de montée : droite
  • Sens d’exploitation : montée
  • Vitesse en ligne : 2.7 m/s
  • Temps de montée : 7mn 10s
  • Débit : 2400 p/h

.

.

La gare aval

La gare est située en contrebas du sommet du Crêt du Loup, à 1766 mètres d’altitude. Elle se compose de deux pieds supportant une structure dans laquelle se trouve l’entrainement de l’installation, composé du moteur électrique principal et du moteur thermique de secours. Cette gare assure également la tension de l’installation grâce à deux vérins situés sous la partie mobile de la gare. Les skieurs se présentent sous la structure à l’arrière de la gare, et sont guidés à l’embarquement par un tapis. Le poste de conduite principal se trouve ici, accolé à la gare.

Situation du télésiège de l’Aiguille par rapport aux autres appareils du secteur, sa gare aval étant bien visible :

La gare aval dans son environnement, avec le sommet du Crêt du Loup en haut à droite :

La gare aval du télésiège de l’Aiguille avec au premier plan la ligne du télésiège de Côte 2000 et la piste de l’Aiguille :

Vues sur la gare aval et le premier pylône :

L’embarquement :

L’un des deux vérins assurant la tension de l’installation :

La poulie motrice :

.

.

La ligne

La ligne de cette installation est très linéaire sur la totalité de sa longueur, montant durement vers le sommet. On notera la présence d’un pylône commun avec le télésiège de Côte 2000, croisant le télésiège de l’Aiguille vers le début de son parcours. La ligne du télésiège de l’Aiguille est également fortement exposée au vent latéral violent du fait de sa position “de crête” sur le sommet de l’Aiguille. Il n’est donc pas rare que le télésiège ferme au beau milieu de la journée. Par ces conditions, le téléski de Jument 2000 permet toujours de le remplacer pour se diriger vers le Fernuy car celui-ci a une bien meilleure tenue au vent.

La ligne comporte 12 pylônes numérotés de 1 à 12. Dans l’ordre de la montée, cela donne :

  • Gare aval : 8C/8C
  • P1 : 12C/12C
  • P2 : 4S/4S
  • P3 : 6S/4S
  • P4 : 6S/4S
  • P5 : 6S/6S
  • P6 : 8S/6S
  • P7 : 6S/4S
  • P8 : 8S/6S
  • P9 : 6S/6S
  • P10 : 6S/4S
  • P11 : 12S/12S
  • P12 : 8S/8S

.

Vues sur la ligne :

Vue aérienne de la ligne avec l’emplacement des pylônes :

La totalité de la ligne vue du sommet du Crêt du Loup, avec la piste de l’Aiguille à sa gauche :

La gare aval et les deux premiers pylônes de la ligne :

Croisement du début de la ligne du télésiège de l’Aiguille avec la ligne du télésiège de Côte 2000 :

Le croisement avec la piste de l’Aiguille à droite :

Le début de la ligne avec le sommet du Crêt du Loup en arrière-plan :

Le début de la ligne avec l’arrivée de la télécabine du Fernuy et du télésiège de Côte 2000 au fond à gauche :

La ligne, montante toujours fortement :

Le télésiège et la piste de l’Aiguille :

Le milieu de la ligne au niveau de l’arrivée du téléski de Jument 2000 :

La ligne avec le plateau de Beauregard au fond à droite :

La ligne avec la piste de l’Aiguille juste derrière :

La fin de la ligne du télésiège de l’Aiguille :

Pylône 2 :

Portée entre les pylônes 2 et 3, avec la survol de la piste de l’Aiguille :

Pylône 3, où l’on passe sous la ligne du télésiège de Côte 2000 :

Un siège “Doudouk” quatre places :

Pylône 4 :

Pylône 5, la montée continue toujours de manière aussi raide :

Portée entre les pylônes 5 et 6, avec la piste de Jument 2000 à droite :

Pylône 6 :

Pylône 7 :

Pylône 8 :

Portée entre les pylônes 8 et 9 :

Pylône 9 :

Pylône 10, la pente reste toujours assez soutenue :

Portée entre les pylônes 10 et 11, avec la piste de l’Aiguille à gauche :

Pylônes 11 et 12 d’arrivée :

.

.

La gare amont

La gare amont est située à 2196 mètres d’altitude sous le sommet de l’Aiguille. Cette gare est la plus simple que l’on peut trouver car elle n’est constituée que d’une poulie de retour fixe.

Le débarquement :

Vues sur la gare :


.

.

Clôture

Le remplacement du téléski de l’Aiguille a permis de redonner une nouvelle jeunesse au secteur, proposant désormais un appareil au fort débit qui a su permettre d’améliorer la desserte des pistes du secteur et notamment de la combe de Fernuy où une télécabine a été installée un an plus tôt. C’est un investissement réussi, dont tout le monde est enchanté comme en témoigne les files d’attentes toujours aussi importantes l’hiver à son départ.

.

Retour à la page des remontées mécaniques de La Clusaz